2. Une révision a minima ?

L'ampleur relativement importante des évolutions de sens contraire prises en compte dans le premier exercice de révision de la croissance pour 2000 auquel le gouvernement a procédé tranchait avec le résultat d'ensemble de cet exercice, plutôt modeste quant à lui. De plus, hors la prise en compte d'un comportement de stockage déprimant légèrement (- 0,1 point de PIB) l'activité, la demande intérieure n'était pas concernée par cette révision.

Quant à elle, la révision des perspectives de croissance pour 2000 opérée par l'INSEE ne provient pas d'une détérioration des perspectives du commerce extérieur plus prononcée que celle retenue dans les " budgets économiques " associés au projet de loi de finances pour 2001. Elle concerne désormais les composantes de la demande intérieure, les stocks des entreprises et la consommation des ménages.

Elle demeure toutefois relativement limitée (- 0,2 point de PIB) et fait l'hypothèse du retour à un réel dynamisme de la consommation des ménages dès le troisième trimestre 2000 et au maintien d'un investissement robuste de la part des entreprises. Après avoir atteint un rythme de croissance annualisé de 3 % au premier semestre de l'année témoignant d'une réduction significative du dynamisme de l'économie française, elle croissait sur un rythme de 4 % au second semestre 1999, une reprise interviendrait au second semestre selon le gouvernement. Cette reprise témoignerait, quant à elle, du caractère passager de l'inflexion de croissance relevée au début de l'année.

Cette prévision repose sur l'hypothèse que la consommation devrait s'accroître parallèlement aux gains de pouvoir d'achat du revenu disponible brut des ménages en moyenne annuelle, c'est-à-dire de 2,5 %. Cela suppose d'abord que " l'inflation importée " à la suite de la hausse des prix du pétrole serait cantonnée en cours d'année et qu'elle ne se propagerait pas aux secteurs peu consommateurs d'énergie. Cela suppose aussi que les ménages ne souhaitent pas accroître le niveau de leur taux d'épargne.

Le socle de la consommation des ménages soutiendrait ainsi l'investissement des entreprises qui ne serait pas influencé négativement par les tensions observées sur les taux d'intérêt.

Votre rapporteur général ne se hasardera pas à confirmer non plus qu'à infirmer ces perspectives.

Il faut cependant relever qu'à la belle assurance du gouvernement, qui, un temps, l'a conduit à traiter par le mépris ceux qui ne faisaient que mentionner les aléas entourant ses prévisions de croissance, a succédé une attitude plus confuse justifiée par la survenance de certains de ces aléas.

Il veut également indiquer que les révisions somme toute plutôt modérées des perspectives de croissance pour 2000 tranchent avec la nette dégradation des perspectives des agents économiques dont témoignent les enquêtes de conjoncture réalisées au cours de l'été.

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