2. La demande intérieure serait dynamique

La demande intérieure totale, hors stocks, progresserait de 3,2 %, soit un peu plus rapidement qu'en 2000 (3,1 %), mais sensiblement plus vite qu'au cours du deuxième trimestre de l'année en cours.

La reprise de la demande escomptée par le gouvernement pour le reste de l'année 2000 se poursuivrait donc. Elle proviendrait d'une vive augmentation de la consommation des ménages (+ 3,5 %) compensée par une baisse du rythme de progression de leur investissement (0,9 % contre 6,6 % cette année). Ses effets sur l'accroissement de la demande interne seraient atténués par un investissement des entreprises toujours dynamique (+ 6,9 %) mais qui n'accélérerait pas.

Au total on relève une forte accélération de la consommation des ménages. Après une augmentation de 2,7 % en 2000 (davantage qu'en 1999 où elle avait été de 2,1 %), la consommation des ménages progresserait de 3,5 % l'an prochain. Cette perspective est directement dépendante des hypothèses posées quant à la progression du pouvoir d'achat du revenu des ménages.

Celui-ci accélérerait selon le gouvernement, passant de 2,8 à 3,7 % entre 2000 et 2001.

Evolution du pouvoir d'achat des salariés

(en %)

1997

1998

1999

2000
Prév.

2001
Prév.

SALAIRES

Salaires bruts reçus par les ménages (1)

2,9

3,9

3,9

4,7

5,0

Salaire moyen annuel par tête (2)

2,7

1,9

1,8

2,1

3,1

Taux de salaire horaire (2)

2,7

2,1

2,5

5,2

4,4

Effectifs salariés (2)

0,6

2,0

2,3

3,2

2,5

VARIATIONS EN POUVOIR D'ACHAT

Prix de la consommation des ménages

1,4

0,8

0,8

1,4

1,2

Pouvoir d'achat du salaire moyen par tête

1,3

1,1

1,0

0,7

1,9

Pouvoir d'achat du salaire horaire

1,3

1,3

1,7

3,7

3,2

POUVOIR D'ACHAT DU RDB (3)

1,5

2,8

2,2

2,8

3,7

(1) Ensemble de l'économie

(2) Entreprises non financières

(3) RDB : revenu disponible brut

Les revenus salariaux des ménages augmenteraient sensiblement. Exprimés en valeur nominale, ils s'accroîtraient de 5 % après une progression de 4,7 % en 2000 contre un rythme moyen de croissance de 3,9 % en 1998 et 1999.

La dérive du taux de salaire horaire liée à la réduction du temps de travail serait tempérée. Mais le salaire moyen par tête accélérerait nettement, sans que cette évolution reflète à titre principal une baisse de l'inflation, qui ne se réduirait que légèrement. Elle s'appuie donc sur les perspectives de fonctionnement du marché du travail. Pourtant, l'augmentation des effectifs salariés, qui serait moins nette qu'en 2000, contribuerait toutefois positivement à la formation du revenu des ménages.

Le pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages progresserait à l'unisson de la masse salariale. Ce résultat repose sur une forte inflexion du rythme de progression des prélèvements obligatoires par rapport aux tendances vérifiées entre 1997 et 1999.

Cette donnée reste à vérifier au vu de l'expérience. A ce stade, il convient de déplorer l'excessif laconisme des " budgets économiques " dans l'explication des hypothèses qui fondent le résultat qu'ils mettent en exergue. La réforme de l'ordonnance organique du 2 janvier 1959 devra comporter des règles exigeantes en la matière, faute de quoi la Nation et le Parlement continueront d'être abreuvés de chiffres sans moyens d'en vérifier la crédibilité.

Comptes des ménages
(1995-2001)

(en % d'évolution nominale)

1995

1996

1997

1998

1999

2000
Prév.

2001
Prév.

Ressources

Salaires bruts

3,6

2,7

2,9

3,9

3,9

4,7

5,0

- Cotisations sociales salariales

3,4

5,5

- 2,6

- 21,4

4,6

5,4

4,4

Salaires nets

3,6

2,1

4,1

9,3

3,7

4,6

5,1

Revenu mixte des EI (*)

2,2

1,9

- 1,2

3,1

0,9

3,8

3,3

Prestations sociales brutes

3,8

4,1

2,8

2,5

3,3

2,5

3,3

Intérêts et dividendes

11,6

0,1

3,7

7,3

3,4

6,1

7,1

Autres ressources

9,1

- 6,8

5,8

4,2

4,3

3,7

1,3

Emplois

Impôts courants sur le revenu et le patrimoine

2,0

7,6

8,7

35,4

6,5

1,9

0,7

Intérêts et dividendes

1,0

- 7,2

- 5,5

1,4

- 2,3

3,9

3,6

Autres emplois

4,4

2,4

2,2

- 6,4

3,2

2,8

2,9

REVENU DISPONIBLE BRUT

4,7

1,9

3,0

3,6

3,0

4,3

5,0

dont : Dépenses de consommation

3,2

3,2

1,5

4,1

2,9

4,2

4,7

Epargne brute

13,2

- 4,6

11,0

1,0

3,6

4,8

8,3

(1 ) Diminution de 4,75 points de la cotisation maladie des salariés privés (0,75 point contre 5,5 points et relèvement de 4,1 points du taux de la CSG (7,5 points contre 3,4 points)

(*) EI = Entrepreneurs individuels

Remarques importantes : Ces chiffres doivent être interprétés en tenant compte de l'évolution du financement de la protection sociale intervenue en 1991. La création de la contribution sociale généralisée et les mesures qui l'accompagnent induisent sur le compte des ménages en comptabilité nationale des variations sans réelle portée économique : augmentation des salaires nets à cause de la baisse des cotisations sociales, augmentation des impôts sur le revenu et le patrimoine (la CSG étant classée en impôt sur le revenu en comptabilité nationale).

Le taux d'épargne des ménages se redresserait un peu en 2000 puis encore en 2001.

Taux d'épargne des ménages

(en %)

1997

1998*

1999

2000
Prév.

2001
Prév.

Taux d'épargne global (1)

16,1

15,7

15,8

15,9

16,1

Taux d'épargne financière (2)

7,7

7,2

7,0

6,7

7,1

Taux d'épargne non financière

8,4

8,5

8,8

9,2

9,0

* Diminution de 4,75 points de la cotisation maladie des salariés privés (0,75 pt contre 5,5 pts et relèvement de 4,1 pts du taux de la CSG (7,5 pts contre 3,4 pts).

(1) Taux d'épargne global : épargne brute/revenu disponible brut

(2) Taux d'épargne financière : capacité de financement/revenu disponible brut

En conséquence, la consommation des ménages qui progresserait rapidement, connaîtrait un rythme moins rapide que celle du revenu des ménages.

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