III. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT PEINE À S'AFFIRMER AU SEIN DE LA NÉBULEUSE DE BERCY

Alors que l'heure est à la segmentation du ministère en fonction des publics auxquels il s'adresse, les PME ne constituent pas une priorité dans l'organigramme du ministère . Si la Direction Générale des Impôts a mis en place, dans un délai remarquablement court, entre avril 1999 et septembre 2001, une direction des grandes entreprises, installée dans des locaux neufs et dotée de 200 agents très qualifiés, le ministère n'a pas investi de la même manière dans sa direction en relation avec le public des petites entreprises. L'expertise de celle-ci est aujourd'hui insuffisamment reconnue. La direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS) est ainsi marquée par la stagnation de ses effectifs et par l'absence de synergies avec les autres directions.

A. LA STAGNATION DES EFFECTIFS

La direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS) constitue une structure administrative d'animation et de réflexion pour l'ensemble des questions relatives aux petites et moyennes entreprises. Elle doit être une force de proposition et une interface active entre les différents partenaires économiques concernés. Ces missions élargies nécessitent une mise à niveau quantitative et qualitative.

Depuis l'intégration du secrétariat d'État au sein du ministère de l'économie et des finances, cette mise à niveau n'a pas eu lieu. Après une période d'évolution positive (171 agents au premier juillet 1999 à 182 agents au premier janvier 2000), les effectifs ont progressé faiblement. Ils s'élevaient au premier janvier 2001 à 187 agents. De plus, ces effectifs sont caractérisés par un fort taux de rotation, de 15 %, qui induit des vacances de postes.

Votre rapporteur spécial rappelle que l'effectif cible de 210 agents n'a pas encore été atteint et que le rythme de progression actuel du nombre de postes conduirait à une mise à niveau dans un délai de 5 ans.

Effectifs de la DECAS par grade

Effectifs

Effectif actuel

Pourcentage

Effectif optimal

Effectif minimal

Catégorie A

109

57,98 %

131

122

Catégorie B

22

11,70 %

31

27

Catégorie C

57

30,32 %

48

46

Total de la direction

188

100 %

210

195

B. L'ABSENCE DE SYNERGIES AVEC LES AUTRES DIRECTIONS

Votre rapporteur spécial regrette que la fusion des secrétariats d'État aux PME et à l'Industrie au sein de Bercy n'ait débouché sur aucune synergie entre directions. Il constate plutôt une certaine marginalisation et une stagnation des directions de ces secrétariats d'État au profit des directions traditionnelles.

Votre rapporteur spécial souligne les synergies possibles avec la Direction de l'Action Régionale et des PMI. Il rappelle que la frontière entre PME et PMI n'est pas étanche et que ces notions perdent aujourd'hui une part de leur raison d'être. Le secrétariat d'État reste trop cantonné à l'action en direction du petit commerce et de l'artisanat, sans avoir pu étendre son action auprès des autres types de PME.

Votre rapporteur spécial déplore ainsi une césure au sein du ministère entre les PME innovantes, les start-ups, qui bénéficient de toutes les attentions, et les PME qui le seraient moins, celles du commerce et de l'artisanat. Il préfèrerait une prise en compte du « fait PME » dans son ensemble autour d'un secrétariat d'État des PME de plein exercice.

C. CRÉER UN GRAND PÔLE DES PME

La création d'un grand pôle des PME nécessite d'ériger la DECAS en direction de plein exercice pour l'action du ministère en faveur des PME , conjointement avec la Direction de l'Action Régionale et des PMI (DARPMI) en ce qui concerne les PMI.

La création d'un grand pôle des PME au sein de Bercy a pour corollaire également l'octroi d'un véritable budget d'intervention à la DECAS. Ceci demande un redéploiement de crédits en provenance des directions traditionnelles du ministère, et notamment de la direction du trésor.

Votre rapporteur spécial propose notamment que l'ensemble des crédits affectés aux fonds de garantie des entreprises inscrits au chapitre 44-95 du ministère de l'économie et des finances soient transférés en gestion à la DECAS.

Alors que 70 % des crédits garantis par la SOFARIS sont destinés aux Très Petites Entreprises (TPE), domaine de compétence par excellence du secrétariat d'État, celui-ci ne gèrera en 2002 que 9,15 millions d'euros sur les 160 millions d'euros inscrits au chapitre 44.95. Si un partage des crédits selon le secteur d'activité de l'entreprise, entre DECAS et DARPMI pourrait se comprendre, il est paradoxal de constater que c'est la direction du trésor qui gère la ligne budgétaire, le gouvernement privilégiant ainsi un objectif de régulation du secteur bancaire sur un objectif d'intervention financière.

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