C. LA QUALITÉ ENCORE MÉDIOCRE DE CERTAINS SERVICES PUBLICS

Plutôt que de publier un nombre impressionnant de circulaires, dont la mise en oeuvre effective se fait attendre, ce qui n'est du reste pas étonnant puisque l'ensemble de ces textes tend trop souvent à constituer un galimatias à la portée normative extrêmement réduite, le gouvernement devrait s'attacher à améliorer la qualité des services publics.

Parmi ses 17 priorités de réforme de l'Etat, figure l'amélioration de la qualité de l'accueil et du service rendu aux usagers. Or, la lecture du rapport annuel 2001 de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS), intitulé Les institutions sociales face aux usagers , montre qu'il reste de très amples efforts à fournir pour atteindre cet objectif.

Sans entrer dans les détails, votre rapporteur spécial rappellera simplement que, selon l'IGAS, les services publics sanitaires et sociaux ont besoin de « se réformer profondément pour s'adapter aux nouveaux besoins » des usagers. Si des progrès importants ont été accomplis depuis une vingtaine d'année, le rapport note que « les usagers ont encore des raisons d'être mécontents, parfois pour des raisons particulièrement sérieuses ». Quelques exemples suffiront à illustrer les défaillances qui persistent : « une difficulté générale à traiter les usagers les plus fragiles », « une administration insuffisamment réceptive aux plaintes des usagers », « un droit de recours très affaibli », « organiser le service public autour de l'usager », « en finir avec le splendide isolement des institutions »...

Le retard pris par les travaux d'évaluation

La circulaire du 28 décembre 2000 a confié l'animation des missions d'évaluation à une nouvelle instance, le Conseil national de l'évaluation (CNE), composée notamment d'élus et de personnalités qualifiées, qui propose et suit un programme annuel soumis au Premier ministre. Son secrétariat est assuré par le Commissariat général au Plan.

Pour parvenir à produire des résultats et des conclusions opérationnelles, la circulaire cible les évaluations sur des questions claires permettant d'aboutir, en principe dans des délais brefs, à des résultats opérationnels. Elles n'ont donc pas un caractère de projets de recherche qui ressortissent à d'autres dispositifs.

Outre les politiques mises en oeuvre par l'Etat et ses établissements publics, l'évaluation porte également sur celles mises en oeuvre avec le concours des collectivités territoriales, notamment dans le cadre des contrats de plan, mais également, à leur demande, sur celles mises en oeuvre exclusivement par les collectivités territoriales.

Les rapports d'évaluation sont systématiquement publiés, assortis de l'avis du CNE, dont le rapport annuel, qui porte sur la pertinence et l'efficacité du dispositif, est rendu public.

L'Etat intégrera l'évaluation dans la définition de ses priorités d'action et dans la justification de ses décisions :

- lors de la publication du programme annuel d'évaluation par le choix des thèmes reflétant les grands enjeux des politiques publiques ;

- lors de la publication des rapports d'évaluation en faisant connaître, sur proposition du Commissariat général au Plan, dans un délai de deux mois, les suites à donner.

A ce jour, cinq projets d'évaluation, mis en place de novembre 1999 à avril 2000, sont en cours, dont trois seront présentés à l'automne 2001 :

1. l'aide aux emplois non-marchands

2. les emplois-jeunes au ministère de la jeunesse et des sports

3. la qualité des eaux potables pour la consommation humaine


4. le logement social dans les DOM

5. la lutte contre le SIDA de 1999 à 2000

Il convient néanmoins de souligner la lenteur de ces travaux d'évaluation , puisqu'il aura fallu deux ans depuis le démarrage de l'étude, et trois ans depuis la circulaire, pour que soient connues les conclusions du CNE.

Le CNE n'a donc rendu à ce jour aucun avis, ce qui se fera à remise des rapports. Il a néanmoins déjà entendu les présidents de chacune de ces missions.

Il aurait été sans doute très intéressant pour le Parlement de disposer de chacun de ces trois rapports d'évaluation pour l'examen du projet de loi de finances pour 2002.

Le comité interministériel pour la réforme de l'Etat du 12 octobre 2000 a en outre validé trois propositions du CNE : les politiques de formation des agents de l'Etat, la sécurité routière et le développement rural. Ces évaluations seront publiées durant le second semestre 2002.

Pour 2001, le Premier ministre a validé la mise en place de quatre nouvelles évaluations :

1. les fonds structurels et les politiques régionales

2. la politique du service public des déchets ménagers

3. les aides aux très petites entreprises

4. les politiques de transport combiné rail/route

Le budget de chacune de ces évaluations se situe entre 230.000 et 380.000 euros (1,5 et 2,5 millions de francs).

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