ANNEXE 1
Les mesures proposées par le gouvernement afin de remédier aux dysfonctionnements relevés par la Cour des comptes dans son deuxième rapport relatif à la fonction publique de l'État

Les critiques émises par la Cour des comptes dans son travail de recensement des effectifs réels sont le fruit d'un travail qui a commencé en 1998 et a immédiatement attiré l'attention du gouvernement. Ces conclusions révèlent en effet les difficultés et lacunes qui entachent la gestion des emplois budgétaires et crédits de rémunération. Ils mettent surtout en relief l'insuffisance des circuits d'information et des systèmes informatisés de gestion du personnel des ministères.

Conscient des progrès à accomplir en la matière, le gouvernement a jugé nécessaire de bâtir un cadre interministériel dans ce but. Créé par un décret du 13 juillet 2000, installé par le ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat le 19 septembre 2000, l'Observatoire de l'emploi public a remis son premier rapport en juin dernier.

Chargé de promouvoir des méthodes techniques de gestion prévisionnelle des effectifs, des emplois et des compétences, et d'améliorer la connaissance des effectifs des fonctions publiques, l'Observatoire a pour objectif de faire émerger une définition partagée des concepts servant de base à la comptabilité des effectifs et de construire des circuits ministériels d'information pérennes permettant des agrégations au niveau interministériel.

Travaillant avec un réseau de correspondants ministériels désignés au sein des directions de personnels des ministères, l'Observatoire a pu, au cours de sa première année de travail, mesurer la pertinence des conclusions de la Cour et les nuancer en partie, tout en tentant d'y apporter des réponses opératoires.

Il a ainsi été constaté que la gestion des personnels, souvent éclatée au sein de plusieurs directions d'administration centrale pour un même ministère, souffre d'une articulation parfois difficile avec la gestion budgétaire. Le premier rapport annuel de l'Observatoire met notamment l'accent sur la difficulté qu'éprouvent les administrations centrales à disposer d'une vision globale des ressources humaines de leur ministère. La bonne connaissance des effectifs budgétaires et réels par les différents acteurs de la gestion des ressources humaines au niveau élémentaire des corps n'empêche pas les difficultés d'agrégation des données dès lors qu'une vision transversale est recherchée. S'y ajoutent de nombreuses difficultés pour connaître les effectifs d'agents (non titulaires dans la très grande majorité des cas) correspondant à la consommation des crédits de personnels dont la gestion est déconcentrée.

Dans ce contexte, l'Observatoire de l'emploi public a tenté de trouver un équilibre entre deux préoccupations. Il s'agissait en effet d'une part de tenir compte d'une organisation de la gestion des ressources humaines souvent spécifique à chaque ministère. Il fallait d'autre part mettre en place des éléments de doctrine et de langage communs. La première année de travail de l'Observatoire a visé ces objectifs en engageant en particulier un travail de recensement des effectifs budgétaires et réels grâce à une matrice commune à tous les départements ministériels. L'ensemble des départements ministériels se sont impliqués activement dans cet exercice, qui devrait s'achever début 2002.

Ces travaux continueront l'année prochaine, l'effort devant notamment porter, d'une part, sur la consolidation des systèmes de remontées d'information au sein des ministères, et, d'autre part, sur une meilleure connaissance des effectifs réels payés sur crédits de rémunération, en particulier en vue de l'application du protocole d'accord sur la résorption de l'emploi précaire.

Cette meilleure connaissance des effectifs réels conditionne la mise en place d'outils de gestion prévisionnelle qui permettront de mettre fin aux latitudes parfois prises avec l'autorisation budgétaire, le plus souvent pour faire face à des contraintes urgentes réclamant une réaction rapide, en termes de recrutement par exemple.

Cet effort est en outre une nécessité au regard du chantier de réforme de la gestion publique ouvert par le vote de la loi organique du 1 er août 2001.

Le vote d'un plafond d'emplois ministériels, accompagné de la suppression de la présentation par grade de ces emplois, confèrera en effet aux gestionnaires de personnel une importante liberté dans l'exécution des lois de finances en ce qui concerne le titre des dépenses de personnel. Il contribuera à assouplir considérablement l'autorisation par rapport à la situation actuelle, ce qui devrait mettre fin à un certain nombre de pratiques constatées par la Cour, liées à l'excessive rigidité de la présentation actuelle de l'autorisation budgétaire (surnombres par grade notamment).

En contrepartie, cette évolution impose que les administrations se dotent de systèmes de remontée d'information sur leurs effectifs réels leur permettant d'assurer le suivi de leur gestion en temps réel et de rendre compte de l'exécution de la loi de finances au Parlement dans les meilleures conditions.

Dans le cadre de la concertation interministérielle menée parallèlement au débat parlementaire sur la refonte de l'ordonnance, un groupe de travail a travaillé à ces aspects en liaison avec l'Observatoire, sous l'égide de la DGAFP et de la direction du budget. Les travaux de mise en oeuvre de la nouvelle loi organique s'inspirent donc d'ores et déjà des conclusions des rapports de la Cour.

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