D. LES DÉLOCALISATIONS DE SERVICES PUBLICS

Le comité interministériel à l'aménagement et au développement du territoire (CIADT) du 15 décembre 1997 a arrêté des principes et des méthodes renouvelées pour la mise en oeuvre de la politique d'implantation territoriale des emplois publics que le gouvernement entend conduire. L'objectif de 30.000 emplois à localiser en régions à l'horizon 2000, en passe d'être atteint, n'apparaît plus que comme une étape de cette action continue de l'Etat. Une liste d'opérations portant sur 1.890 emplois a été entérinée.

Le CIADT du 18 mai 2000 dresse un bilan de la région écoulée et esquisse une évaluation de l'oeuvre accomplie. Il fixe les nouvelles orientations applicables en matière d'implantation territoriale des emplois publics. Cette politique doit désormais efficacement combiner réforme de l'Etat et aménagement du territoire. Une liste d'opérations portant sur 6.300 emplois a été adoptée.

Les implantations d'emplois publics envisagées par le CIADT du 9 juillet 2001 se répartissent, à raison de sept, en région Ile-de-France dans les zones prioritaires de la Seine-Saint-Denis et de Marne-la-Vallée, et de sept en province.

Les opérations proposées pour la province se répartissent de façon équilibrée entre des chefs lieux de région et des villes moyennes :

- l'Agence technique de l'information sur l'hospitalisation (ATIH) à Lyon ;

- l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme (ANLCI) également à Lyon ;

- l'Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) à Saint-Denis ;

l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale (AFSSE) à Saint-Maurice ;

- le GIP Socrate - Léonardo da Vinci à Bordeaux ;

- le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) à Champs-sur-Marne ;

- le Laboratoire central des Ponts et Chaussées (LCPC) à la cité Descartes de Marne-la-Vallée ;

- la construction d'un centre pour les archives diplomatiques à La Courneuve (92) ;

- l'École nationale pour policiers auxiliaires et gardiens de la paix à Oissel (Seine-Maritime) ;

- l'École nationale pour gardiens de la paix et agents de sécurité à Nîmes-Courbessac (Gard) ;

- l'École nationale de police pour policiers auxiliaires et gardiens de la paix (1 ère tranche) à Montbéliard (Doubs) ;

- le Centre de formation des policiers auxiliaires de Périgueux (Dordogne) ;

- le transfert de l'École nationale de Police de Paris, à Noisy-le-Grand ;

- le transfert de l'imprimerie de la direction centrale de police judiciaire (DCPJ) à Pantin (Seine-Saint-Denis).

Le CIADT a enfin approuvé la candidature de Lyon pour l'accueil du Collège européen de police.

L'ensemble de ces localisations concerna, tous mouvements achevés, environ 4.850 emplois (dont 3.700 stagiaires équivalents à temps plein).

Une autre opération nécessite l'achèvement de l'étude complémentaire engagée afin de déterminer son site d'accueil en province. Il s'agit de l'Établissement public national de recherches archéologiques préventives.

Au total, ce sont donc désormais 40.700 emplois dont le transfert a été approuvé en CIADT après déduction d'un certain nombre d'opérations annulées ou suspendues, soit environ, 13.000 pour les CIAT antérieurs à juillet 1993, 10.000 pour le CIAT du 20 septembre 1994, 5.200 pour ceux du 10 avril et du 17 décembre 1997, 1.960 pour celui du 15 décembre 1998 et 6.680 pour celui du 18 mai 2000. Au 1 er juillet 2001, 22.874 sont d'ores et déjà transférés, et 4.974 sont en cours. L'ensemble, totalisant 27.948 emplois, représentait donc près de 77,9 % du programme arrêté en CIADT avant prise en compte des mesures arrêtées le 9 juillet 2001.

Les principales opérations concernent les ministères chargés de la recherche (CNRS, CIRAD, INSERM, INRA, CEA), et la défense (au Mans, à Creil, Tours, Brest, Toulouse, Toulon, Lille et Orléans), ainsi que divers services de La Poste et de la SNCF dans de nombreuses villes. S'y ajoutent d'autres opérations importantes telles que l'ENS-lettres à Lyon (un millier d'emplois en y comprenant les stagiaires rémunérés), l'École nationale d'administration pénitentiaire à Agen (132 emplois permanents et 645 stagiaires), l'École supérieure des personnels d'encadrement de l'éducation nationale (350) et le CNED (275) à Poitiers, le CEREQ à Marseille pour 120 emplois, l'Agence du médicament (devenue AFFSAPS) à Saint-Denis pour plus de 700 emplois, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) à Muret et Toulouse pour 510 emplois et à Mérignac pour 280, l'ONISEP et l'UGAP à Marne-la-Vallée pour respectivement 176 et 300 emplois, le Centre d'études pour les réseaux, les transports, l'urbanisme et les constructions publiques à Lyon pour 120 emplois, l'École nationale des techniciens de l'équipement à Valenciennes pour près de 400 fonctionnaires et stagiaires, et l'École nationale d'administration à Strasbourg pour 70 emplois, ainsi qu'une centaine de postes d'élèves fonctionnaires, l'ENSAI à Rennes pour 70 emplois et 210 élèves (dont 75 élèves fonctionnaires), la sous-direction de la police scientifique et technique à Lyon/Ecully pour 350 emplois.

En outre, d'autres décisions de transfert ont fait l'objet d'actes juridiques ou financiers permettant d'engager physiquement d'autres opérations ou compléter des projets en partie réalisés qui concernent 4 974 emplois.

Les principales d'entre elles concernent, en dehors de l'Ile-de-France et outres diverses opérations du ministère de la défense : Lyon (École nationale des contrôleurs du Trésor public et Institut national de la recherche pédagogique), Oullins (laboratoires joints de la DGCCRF et de la DGDDI), Solaize (Institut français du pétrole), Limoges (CNASEA), Angers (ADEME), Tourcoing (École nationale des douanes), Nantes (informatique voyageurs de la SNCF), Le Mans (ingénierie technique du matériel roulant de la SNCF)...

En revanche, certaines décisions de transferts portant sur environ 5 000 emplois ont enregistré des retards dans leur réalisation voire, en certains cas, ont été ajournées.

Le tableau ci-après précise par région le nombre d'emplois transférés ou en cours de transfert.

Au 1 er juin 2001, le montant des crédits effectivement transférés aux divers ministères pour le financement de leurs opérations s'élève respectivement à 140,33 millions d'euros (920,51 millions de francs) pour les AP, 126,89 millions d'euros (832,36 millions de francs) pour les CP sur le chapitre 57-1 et 22,18 millions d'euros (145,49 millions de francs) pour les DO sur le chapitre 37-07.

Il faut ajouter à ces dépenses les financements nécessaires à la poursuite de l'achèvement des opérations déjà engagées soit, au titre de l'exercice 2001, 0,23 million d'euros (1,5 million de francs) au 37-07, et 3,81 millions d'euros (25 millions de francs) en AP et 8,43 millions d'euros (55,3 millions de francs) en CP au 57-01 et, au titre de 2002, au 37-07 : 0,61 million d'euros (4 millions de francs) et au 57-01 : 7,17 millions d'euros (47 millions de francs) en CP.

Globalement, le montant des dépenses engagées ou programmées atteint donc 23,02 millions d'euros (150,99 millions de francs) sur le chapitre 37-07 et 144,14 millions d'euros (945,51 millions de francs) en AP et 142,49 millions d'euros (934,66 millions de francs) en CP sur le chapitre 57-01.

Les crédits de paiement disponibles à la fin de l'exercice 2001 sur le chapitre 57-01 devraient suffire à couvrir les dépenses d'ores et déjà programmées par le comité de gestion du fonds pour l'exercice 2002 ainsi que les dépenses nouvelles - telles qu'elles peuvent être estimées à la date du 1 er juin 2001.

L'équilibre et la poursuite de l'activité du fonds sont toutefois liés à son abondement en loi de finances rectificative pour les « retours » dont les montants prévisionnels attendus à ce titre dans le collectif 2001 s'établissent à 14,19 millions d'euros (93,07 millions de francs).

Les crédits qualifiés de « retours » correspondent aux produits résultant de la réalisation de divers immeubles franciliens libérés par des services délocalisés, qui viennent abonder le fonds des délocalisations publiques, ou encore à la contrepartie budgétaire de la réaffectation des immeubles à d'autres administrations.

Les prévisions ci-dessous prennent également en compte les participations susceptibles d'être versées par les collectivités d'accueil telles quelles sont aujourd'hui estimées, et qui font ou feront l'objet d'engagement précisés dans les conventions de localisation.

Les difficultés du montage de certaines opérations importantes et les retards qui peuvent s'ensuivre expliquent enfin que certains besoins de financement fassent l'objet d'un report sur l'exercice 2003.



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