1. La contribution française au Fonds européen de développement : une consommation en progrès réels mais encore insuffisante

a) Origine, fonctionnement et financement du FED

Le FED, prévu dès le Traité de Rome, est le principal instrument financier de la politique communautaire en faveur des 78 pays de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP). Obéissant à une programmation quinquennale, il est approvisionné par des contributions volontaires des Etats membres, selon des clefs de contribution distinctes de celles appliquées pour le budget général de l'Union. La France est ainsi devenue en 1995 le premier contributeur du FED avec 24,3 % du financement, devant l'Allemagne (23,6 %) et le Royaume-Uni (12,7 %). L'accord signé à Cotonou le 23 juin 2000, après l'expiration de la 4 e convention de Lomé, est entré en vigueur après ratifications le 1 er avril 2003 et détermine les conditions politiques, commerciales et financières du partenariat entre l'Union et les Etats ACP pour les dix prochaines années. Les opérations au titre de cet accord seront financées pour la période 2000/2005 par le 9 e FED, d'un montant de 13,5 milliards d'euros. Les ressources du FED sont mobilisées en deux temps selon une procédure associant la Commission et les Etats ACP bénéficiaires :

- agissant sous sa seule responsabilité en tant qu'ordonnateur principal, la Commission prend en premier lieu des décisions de financement sur avis conforme du Comité du FED, composé des représentants des Etats membres de l'Union ;

- puis, par des conventions de financement, la Commission délègue la mise en oeuvre des décisions à l'ordonnateur national du pays concerné. Ce dernier conclut des contrats et ordonnance les paiements en liaison avec la délégation locale de l'Union européenne.

Le PLF 2002 avait été marqué par le transfert du budget des Charges communes au budget du ministère des affaires étrangères de la participation de la France au FED, mouvement qui avait été préconisé depuis longtemps par votre rapporteur et apporte davantage de cohérence et de lisibilité . Le PLF 2003 avait pris acte d'un décalage entre la contribution budgétée et celle effective et procédé à une « opération vérité » par une inscription de crédits plus conforme à la réalité, de 496 millions d'euros, inférieur au versement « théorique » de 558 millions d'euros, qui correspond à la quote-part de la France mais est chroniquement supérieur aux appels de fonds effectifs. La contribution effective en 2003 pourrait néanmoins être de l'ordre de 547 millions d'euros, selon les données fournies par le ministère des affaires étrangères. Le montant inscrit au chapitre 68-02 pour le budget 2004 est de 565 millions d'euros, soit une hausse de près de 14 % par rapport au montant inscrit en loi de finances initiale pour 2003, qui s'explique par la poursuite de la montée en puissance du 9 e FED 46( * ) . Là encore, la dotation inscrite en loi de finances est inférieure aux appels de contributions prévus par la Commission, qui s'élèvent à 622 millions d'euros.

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