2. Le Fonds de Solidarité Prioritaire : l'espoir d'une situation financière normalisée

a) Un effort manifeste de redressement des moyens budgétaires

La quasi euthanasie du FSP que votre rapporteur avait déploré il y a deux ans, en raison de la diminution des autorisations de programme et de la paralysie conjoncturelle née de la régulation budgétaire, a été confirmée en 2002 et en bonne partie en 2003. Si les autorisations de programme avaient en effet été relevées de 26,5 % dans le PLF 2003, les crédits de paiement étaient pour leur part demeurés inchangés, de telle sorte que se créait un décalage préjudiciable à une programmation des crédits digne de ce nom. La régulation budgétaire en 2003, qui s'est finalement traduite par un gel net de 13,7 millions d'euros de crédits de paiement (après déblocage de 11,2 millions d'euros en août) et de 19 millions d'euros d'autorisations de programme, a produit les même effets que l'année précédente : de réelles difficultés de paiement sont apparues dès la fin du premier semestre et la mise en oeuvre des projets comme la crédibilité de la France en ont souffert. A la fin du premier semestre, plus de 80 % des AP avaient été déjà consommées à la suite des décisions prises lors de quatre comités de projets.

Les dotations inscrites dans le PLF 2004 semblent en mesure d'offrir un « ballon d'oxygène » au Fonds, grâce au resserrement bienvenu de l'écart en autorisations de programme et crédits de paiement que permettent la diminution de 10 % des premières (à 171 millions d'euros) et la hausse de 25 % des seconds (à 140 millions d'euros).

Ces crédits incluent l'abondement d'un nouveau chapitre budgétaire, dédié aux programmes d'aide au pays sortant de conflit, pour un montant de 10 millions d'euros en AP et de 6 millions d'euros en CP. Cet article constitue la traduction d'une nouvelle mission attribuée au FSP. En effet, contrairement à sa vocation, le FSP peut désormais intervenir hors de la ZSP , en vertu du décret du 11 septembre 2000. La réunion du CICID du 11 décembre 2002 a ainsi décidé l'engagement du FSP en Afghanistan, dans le cadre des initiatives post-conflit. Un premier projet de 2 millions d'euros a été approuvé par décision ministérielle en juillet 2003, et un projet d'appui à la reconstruction de l'enseignement s'élevant à 3,7 millions d'euros est actuellement en cours d'instruction. Cette extension du périmètre d'intervention du FSP est budgétairement consacrée par l'apparition d'un nouvel article 30 dans la nomenclature, intitulé « Aide aux pays sortant de conflits » et doté de 6 millions d'euros de crédits de paiement en 2004. Les projets ainsi mis en oeuvre restent encore limités, ainsi que l'illustre le tableau ci-après, mais il importe que ces interventions demeurent bel et bien marginales.

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