2. Une cinquantaine de mesures pour répondre aux principaux défis
a) Les principaux défis identifiés
Le CIT a
identifié
huit principaux défis
pour la France :
-
l'accélération de la croissance touristique mondiale et
l'ouverture politique de certains pays
positionnent sur le marché de
nouvelles destinations comme la Chine, le continent sud-américain et
dans les années à venir, probablement les pays baltes ou des
ex-républiques soviétiques d'Asie Centrale ;
-
le développement de produits touristiques de qualité
et
très compétitifs chez les principaux concurrents de la France, et
leur valorisation par une politique de promotion jugée ambitieuse et
« agressive » (plan Qualité Espagnol, marque
Italia
en Italie, etc...) dotés de budgets
conséquents ;
-
l'industrialisation des réseaux de production et de
distribution
liée à la mondialisation de l'activité
touristique ;
-
la réorganisation des temps de travail
et les nouvelles
mobilités qui y sont liées, facilitées par la mise en
place de transports rapides et/ou à bas coût ;
-
le développement des nouvelles technologies de l'information
et
de la communication et les changements de comportement qu'elles engendrent, en
particulier dans le domaine des ventes de dernière minute ;
-
la montée des préoccupations en matière de
sécurité
tant au niveau des destinations que des produits,
fortement accentuées encore, au niveau mondial, depuis les attentats du
11 septembre 2001 ;
-
la dimension d'éthique
qui conditionne de plus en plus les
choix d'aménagement et de développement touristique ;
-
la difficulté croissante
pour les professionnels
d'anticiper
les demandes
et donc de calibrer et d'organiser leur offre et leurs
investissements, en raison de comportements très variables des
clientèles (réservation de dernière minute, déclin
des clients fidélisés, jeunes renonçant aux produits
traditionnels avec le risque qu'il n'y reviennent pas plus tard...).
b) Les mesures
Les mesures prises par le CIT s'organisent autour de trois actions :
(1) Accompagner et démultiplier les initiatives des actions économiques
- en
mettant en place
un plan de relance de la destination France
grâce
à un renforcement très sensible des moyens de Maison de la France
(+ 40 % du budget alloué aux campagnes de promotion) ;
- en créant
une marque « France »
, afin que
soit assurée une offre sécurisée et lisible à
destination des clientèles nationales et étrangères ;
- en mettant en place un
Plan « Qualité
France »
qui doit permettre de fédérer et d'assurer
la cohérence de l'ensemble des démarches Qualité et de les
promouvoir ;
-
en adaptant et modernisant le cadre juridique
;
-
en renforçant les incitations fiscales à l'immobilier de
tourisme
en zone rurale en vue de rééquilibrer les flux
touristiques sur le territoire ;
-
en réformant la taxe professionnelle pour les entreprises
saisonnières
qui se calculera désormais au prorata des jours
d'ouverture et non plus mensuellement ;
- en instituant une obligation faite aux gestionnaires des
résidences de tourisme d'affecter, en priorité, 15 % de leur parc
construit ou rénové à l'hébergement des
travailleurs saisonniers ;
- en poursuivant la rédaction du code du tourisme ;
- en révisant les procédures de classement des stations.
(2) Organiser, en liaison avec les acteurs économiques, une régulation de l'activité touristique adaptée aux enjeux d'avenir
-
en
rééquilibrant le tourisme sur le territoire
par la relance du
tourisme outre-mer et rural ;
- en renforçant la dimension éthique et solidaire du tourisme par
une meilleure prise en compte de l'accès aux vacances des personnes en
situation d'isolement (personnes handicapées, jeunes, familles
démunies) et par la prise en compte du développement durable.
(3) Adapter le dispositif public
- en
renforçant le rôle de l'Etat en matière d'observation
statistique, d'évaluation et d'impulsion afin que la France, dans un
contexte international de plus en plus concurrentiel, conserve, grâce
à l'adaptation de son offre touristique vers plus de qualité et
de professionnalisme, sa place de leader et gagne des parts de
marché ;
- en modernisant l'appareil de l'Etat, à l'occasion de la
deuxième phase de la décentralisation afin de mieux
répartir encore les compétences en matière de tourisme.
-
-
- B. LA NOUVELLE ORGANISATION TERRITORIALE DE L'ÉTAT DANS LE DOMAINE DU TOURISME