AUDITION PAR LA COMMISSION DES FINANCES DE M. NICOLAS SARKOZY, MINISTRE DE L'INTÉRIEUR, DE LA SÉCURITÉ INTÉRIEURE ET DES LIBERTÉS LOCALES
Réunie le 4 novembre 2003, sous la présidence de
M.
Jean Arthuis, président
, la commission a procédé
à l'audition de
M. Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur,
de la sécurité intérieure et des libertés
locales
, sur les crédits de son ministère pour 2004 et sa
vision de la réforme budgétaire induite par la loi organique du
1
er
août 2001 relative aux lois de finances (LOLF).
M. Jean Arthuis, président
, a tout d'abord rappelé que
cette audition s'inscrivait dans un cycle nouveau, suivant une méthode
décidée par le bureau de la commission, tendant à rompre
avec les habitudes antérieures, pour porter davantage sous forme de
questions ciblées sur les stratégies ministérielles de
réforme, dans la perspective, notamment, de la mise en oeuvre de la loi
organique du 1er août 2001 relative aux lois de finances, que sur les
prévisions souvent éloignées de la réalité
d'évolution des crédits inscrits dans les lois de finances
initiales. Dans ce cadre, il a indiqué que la présente audition
devait permettre d'évoquer de façon « interactive » les
problèmes concrets auxquels était confronté le
ministère de l'intérieur, de la sécurité
intérieure et des libertés locales.
Dans un exposé liminaire,
M. Nicolas Sarkozy
a tout d'abord tenu
à souligner que les orientations de ce budget prenaient en compte les
propositions du rapport d'information de M. Aymeri de Montesquiou sur
l'organisation des forces de la police et de la gendarmerie nationales.
A cet égard, il a exprimé sa conviction que le rapprochement
entre les forces de la police et de la gendarmerie nationales constituait un
acquis. En outre, il a souligné que les forces mobiles utilisaient
désormais la même doctrine d'emploi pour leurs interventions sur
le terrain. Il a enfin relevé que l'augmentation du nombre de
fonctionnaires administratifs, correspondant à 1.000 emplois de
policiers actifs remis sur le terrain en 2003 et à la création
prévue de 250 emplois en 2004, permettait une meilleure rationalisation
des dépenses, dans la mesure où un poste de policier actif
représentait une charge de personnel supérieure de 50 % à
celle d'un emploi administratif. Il a également mis en exergue que
l'année 2004 marquerait une réforme ambitieuse des corps et des
carrières, tant en ce qui concernait les emplois de commissaires (en
diminution de 50 postes) que les emplois d'officiers de la police nationale (en
baisse de 350 postes) afin que ces catégories de personnel soient
revalorisées et disposent de responsabilités d'encadrement
accrues.
Il a aussi rappelé la mise en place de primes au mérite dans la
police nationale à hauteur de 5 millions d'euros afin de
récompenser les fonctionnaires les plus méritants, notamment en
cas d'événements exceptionnels se traduisant par des pointes
d'activité. Par ailleurs, il a précisé que 3 millions
d'euros étaient inscrits dans le projet de loi de finances pour 2004
pour financer la création d'une réserve civile et ainsi
répondre aux demandes de jeunes retraités.
M. Nicolas Sarkozy
a également relevé que l'augmentation
de 6 à 8 jours des possibilités de rachat au titre de
l'aménagement et de la réduction du temps de travail (ARTT)
permettrait que les fonctionnaires travaillent davantage et que l'application
des 35 heures ne désorganise pas le travail quotidien des services. Il a
ajouté qu'une enveloppe de près de 6 millions d'euros permettait
de compenser financièrement les astreintes, indiquant qu'il s'agissait
de permettre aux fonctionnaires prêts « à travailler
davantage de gagner davantage ».
Il a mis en avant plusieurs pratiques d'améliorations de la
dépense. Il a d'abord évoqué l'achat en commun à
tarif préférentiel par la gendarmerie et la police nationales de
pistolets automatiques, dont il a montré un exemplaire. Il a
également cité l'anticipation de deux ans de la mise en place
d'ACROPOL, laquelle avait permis d'obtenir une réduction des coûts
à hauteur de 15 %, et la généralisation de la
globalisation des crédits des préfectures qui
bénéficieraient de ressources garanties, et en augmentation de
0,2 % par an. Il a précisé qu'au titre de la fongibilité
des crédits, les préfets pourraient désormais demander, au
moment du départ en retraite d'un fonctionnaire, soit son remplacement
par un fonctionnaire de même profil, soit une modification du profil des
emplois, soit enfin renoncer à son remplacement et conserver
l'intégralité des crédits pour abonder leur budget de
fonctionnement. Le ministre a conclu que la loi organique du 1
er
août 2001 relative aux lois de finances (LOLF) s'appliquerait dans les
préfectures avec deux ans d'avance.
Concernant la sécurité civile, il a évoqué le
remplacement des deux avions bombardiers d'eau Fokker, la mutualisation des
moyens aériens à l'échelle européenne, le
regroupement de l'ensemble des services de déminage et la
conférence nationale des services départementaux d'incendie et de
secours (SDIS), dans un contexte d'augmentation des moyens de la
sécurité civile qui sera confirmé par la future loi de
modernisation pour la sécurité civile.
Après que
M. Jean Arthuis, président
, eut remercié
le ministre pour ces précisions, un large débat s'est alors
instauré.
M. Philippe Marini, rapporteur général
, a souligné
le poids des tâches administratives non liées à la
sécurité publique et qui constituait un obstacle à
l'exercice par les fonctionnaires de la police nationale des missions
constituant leur coeur de métier. Conformément à la
stratégie ministérielle de réforme (SMR) du
ministère, il a souhaité disposer de précisions sur les
tâches qu'il était envisagé d'externaliser, leur
échéancier et l'impact attendu en termes de disponibilité
des forces de police sur le terrain.
M. Nicolas Sarkozy
a donné trois exemples d'externalisation
possibles. Il a souligné que, 18 mois après sa nomination au
gouvernement, le nombre de véhicules immobilisés dans les
ateliers de la préfecture de police de Paris était ainsi revenu
de 700 à 300, chaque directeur départemental de
sécurité publique disposant désormais d'une marge de
manoeuvre pour confier la réparation desdits véhicules à
des garages privés.
Il a estimé à 4.000 emplois équivalent temps plein le
coût du transfèrement des détenus par la police et la
gendarmerie nationales, et non par l'administration pénitentiaire.
Après l'intervention de
M. Michel Charasse
, il a relevé
que d'autres solutions étaient envisageables, tels la
visioconférence et le déplacement des magistrats, suivant une
expérimentation décidée en commun, avec le ministre de la
justice, en Alsace.
Il a enfin cité la prise en charge par les fonctionnaires de police des
procurations de votes, lesquelles avaient mobilisé 500 hommes en 2002.
Concernant la rationalisation des procédures,
M. Jean Arthuis,
président
, a évoqué les possibilités
d'extraction informatique de documents comptables numérisés afin
de faciliter les enquêtes.
M. Nicolas Sarkozy
a rappelé que cette pratique existait pour les
enquêtes téléphoniques, et que parallèlement il
avait procédé à l'extension du fichier national des
empreintes génétiques (FNAEG), dans la perspective de passer de
2.000 à 400.000 empreintes entre 2002 et fin 2004.
M. Philippe Marini, rapporteur général
, a souhaité
disposer de précisions quant à la prise et à
l'exécution des mesures d'éloignement. Il a demandé quel
était le stade d'avancement de la création des pôles de
compétence « étrangers » qui permettaient de coordonner
l'action des services des préfectures et quels étaient les
objectifs du ministère en matière de reconduites à la
frontière.
M. Nicolas Sarkozy
a répondu que ce sujet constituait sa
priorité immédiate. Sur les 9 premiers mois de l'année
2003, il a noté que 25.082 personnes avaient fait l'objet de reconduites
à la frontière à législation constante, soit une
progression de 15 % par rapport à la même période durant
l'année 2002. Il a ajouté que cette augmentation
s'accélérait, puisqu'en octobre 2003 le taux de progression
s'établissait à 22 % par rapport à octobre 2002. Il a
précisé qu'il souhaitait parvenir à un doublement du
nombre de mesures d'éloignement un an après la promulgation de la
loi sur l'immigration, laquelle portait les délais de rétention
de 12 à 32 jours. Outre ces moyens juridiques accrus, il a
précisé que l'expérience de mise en place de pôles
de compétences « étrangers » dans 7 départements
avait permis d'améliorer de 72 % le taux d'exécution des
décisions d'éloignement au cours des 9 premiers mois de
l'année 2003 dans les départements les plus efficaces et qu'il
projetait, en 2004, d'étendre cette formule à tous les
départements concernés, soit 30 nouveaux
départements.
M. Philippe Marini, rapporteur général
, a salué la
mise en place d'un dispositif de primes de résultat et demandé
des précisions sur sa gestion, notamment les montants envisagés,
ainsi que son extension à d'autres catégories de personnel que la
police nationale au sein du ministère de l'intérieur, voire sa
généralisation à l'ensemble de la fonction publique.
M. Nicolas Sarkozy
a observé que le principe de cette
réforme était acquis dans son ministère, après la
prise en compte des demandes des organisations syndicales quant à une
attribution juste et à la possibilité pour toutes les
unités d'en bénéficier, et pas seulement les «
unités d'élite ».
Il a précisé que les primes de résultat comporteraient 3
parts : une part individuelle en cas d'actes exceptionnels de bravoure ou
d'intelligence, une part pour l'organisation de manifestations réussies,
telles que le G8, et une dernière part collective attribuée aux
services ayant atteint des objectifs quantifiables fixés en début
d'année.
Il a précisé que les primes ne dépasseraient pas 500 euros
par bénéficiaire et qu'il veillerait à leur versement dans
l'année, et non pas longtemps après les actions ayant
justifié leur attribution, comme c'était actuellement le cas pour
de trop nombreuses primes. Il a ajouté qu'il avait demandé
à la direction générale de l'administration
d'étudier l'extension de ces dispositifs à l'administration
territoriale et à l'administration générale du
ministère. Il a conclu quant à la nécessité de
reconnaître le professionnalisme des agents de la fonction publique,
laquelle concernait l'ensemble des ministères.
M. Jean Arthuis, président
, a observé que les primes aux
résultats représentaient un changement qualitatif important dans
la fonction publique, pour s'en féliciter.
M. Philippe Marini, rapporteur général
, a relevé
que le coût des services départementaux d'incendies et de secours
(SDIS), à la charge des départements, augmentait
régulièrement, en particulier du fait des mesures
réglementaires et statutaires concernant les sapeurs-pompiers. Il a
relevé que le ministre avait annoncé le transfert aux
départements de la taxe sur les conventions d'assurance, notamment pour
financer cette charge. Il a souhaité obtenir des précisions sur
le montant de la ressource correspondante et les possibilités de
modulation du taux de cet impôt par les départements.
M. Nicolas Sarkozy
a observé que les discussions avec les
représentants des assureurs avaient permis d'identifier deux risques
aisément localisables, l'assurance automobile et l'assurance
multirisques habitation, soit une ressource potentielle de 3,5 milliards
d'euros. Il a indiqué que la liberté de vote des taux offerte aux
départements ne serait pas complète, afin d'éviter les
risques de délocalisation d'un département vers un autre. Il a
déclaré étudier la possibilité d'une modulation
suivant des taux maximum et minimum autour d'un taux moyen.
M. Jean Arthuis, président
, a ajouté qu'il lui
apparaissait nécessaire de clarifier la répartition du fonds
d'aide à l'investissement des services départementaux d'incendie
et de secours (SDIS), en réponse aux interrogations de leurs
présidents.
M. Aymeri de Montesquiou, rapporteur spécial
des crédits
de la sécurité, a remercié le ministre pour son
exposé « tonique » et l'assistance de ses services et de ceux
du ministère de la défense pour la réalisation de son
récent rapport d'information portant sur l'organisation et le
fonctionnement des forces de sécurité intérieure.
M. Nicolas Sarkozy
lui a alors rappelé qu'il était
particulièrement attentif aux propositions figurant dans les rapports
parlementaires ou tirés d'expériences étrangères.
M. Aymeri de Montesquiou, rapporteur spécial
, a souhaité
disposer de précisions quant aux conséquences de
l'externalisation, en termes de présence des forces de police sur le
terrain. A cet égard, il a souligné que les emplois
budgétaires de l'administration du ministère de
l'intérieur, de la sécurité intérieure et des
libertés locales diminuaient dans le projet de loi de finances pour
2004, du fait notamment de l'externalisation de certaines tâches : il a
rappelé qu'il était proposé 1.000 créations
d'emplois dans la police nationale, mais seulement 810 pour l'ensemble des
ministères, le solde s'expliquant par une diminution globale des emplois
de l'administration générale et territoriale du ministère.
M. Nicolas Sarkozy
a souligné qu'il n'avait pas souhaité
appliquer dans son ministère une norme générale, comme le
remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Il a
mentionné le transfert de 25 emplois des préfectures vers le
ministère des affaires étrangères, du fait d'un transfert
de compétences au profit de l'office français de protection des
réfugiés et des apatrides (OFPRA) en matière d'asile
territorial.
Il a ensuite souligné que les suppressions d'emplois dans les
préfectures étaient la contrepartie de promotions, sur des
emplois à progression de carrière plus rapide, à un grade
plus élevé.
Il a, enfin, ajouté que le nouveau système d'immatriculation
« à vie » des véhicules de la police nationale et la
réforme de la fabrication des titres d'identité permettraient
d'envisager une réduction de 600 emplois à partir de 2006-2007,
ce gain devant être partagé entre des économies
budgétaires et une amélioration de la situation des agents.
M. Aymeri de Montesquiou, rapporteur spécial
, a relevé les
facilités qu'offrirait aux usagers la carte d'identité
électronique.
En outre, il a souhaité interroger le ministre sur les écarts
entre les budgets réalisés et les budgets prévisionnels
concernant les crédits de fonctionnement de la police nationale : en
2002, le budget réalisé avait atteint près de 800 millions
d'euros, contre une dotation de 600 millions d'euros en loi de finances
initiale. Par ailleurs, il a indiqué que la presse avait aussi fait
état d'une prévision de réalisation en 2003
supérieure de 20 % aux prévisions initiales.
M. Nicolas Sarkozy
a répondu que cette situation était due
à l'importance des reports de crédits, soit 135 millions d'euros
de 2002 à 2003, mais qu'il espérait une amélioration en
2004 où les reports ne s'élèveraient qu'à 40
millions d'euros.
Il a précisé que ces reports étaient dus aux retards
d'enregistrement de factures, et non à une surconsommation de
crédits.
M. Aymeri de Montesquiou, rapporteur spécial
, a relevé que
l'augmentation plus rapide des crédits de paiement et des autorisations
de programme dans le projet de loi de finances pour 2004 traduisait une
meilleure utilisation des crédits de paiement.
M. Nicolas Sarkozy
a toutefois déploré des retards pouvant
atteindre jusqu'à 9 ans en matière d'équipements
immobiliers. A cet égard, il a déclaré partager
l'intention exprimée par le rapporteur spécial de parvenir
à une plus grande efficacité de la dépense, ainsi que ce
dernier l'avait relevé dans son rapport d'information
précité sur l'organisation de la police et de la gendarmerie
nationales.
En réponse à
Mme Marie-Claude Beaudeau
, qui souhaitait
obtenir des précisions sur la diminution projetée du nombre de
commissaires et d'officiers de police,
M. Nicolas Sarkozy
a
indiqué que cette réforme visait à revaloriser le statut
d'officier, en en diminuant le nombre, et en leur conférant de
véritables fonctions d'encadrement.
A
Mme Marie-Claude Beaudeau
qui souhaitait savoir comment seraient
choisis et gérés les futurs « réservistes »
civils de la police nationale,
M. Nicolas Sarkozy
a répondu que
ces jeunes retraités de la police nationale, volontaires, seraient
intégrés à l'organisation de la police et
rémunérés comme s'ils étaient encore en
activité. Il a ajouté que la constitution de cette réserve
civile lui apparaissait d'autant plus indispensable depuis que le service
militaire avait été supprimé, et cela afin de pouvoir
faire face à des événements d'ampleur, tels qu'une menace
terroriste sur l'ensemble du territoire, nécessitant la protection
simultanée de très nombreux sites.
A la question de
Mme Marie-Claude Beaudeau
portant sur les risques
encourus par les convoyeurs de fonds opérant dans des voitures
banalisées, il a indiqué que les représentants de la
profession avaient accepté le dispositif à condition que les
convoyeurs soient deux dans chaque véhicule, et armés. Il a
précisé que les deux modes opératoires (véhicule
blindé et véhicule banalisé avec mécanisme de
destruction des billets en cas d'agression) continueraient d'être
utilisés.
Enfin, à
Mme Marie-Claude Beaudeau
qui l'interrogeait sur
l'interdiction pour les taxis du Val-d'Oise de prendre en charge des clients
à l'aéroport de Roissy,
M. Nicolas Sarkozy
a
souhaité, pour se prononcer, attendre l'examen en séance publique
de l'amendement au projet de loi relatif aux responsabilités locales
déposé par M. Jean-Philippe Lachenaud sur ce même sujet.
En réponse à
M. Philippe Adnot
,
M. Nicolas Sarkozy
ne s'est pas déclaré opposé à ce que les
collectivités locales puissent, elles aussi, mettre en place des
dispositifs de rémunération de leurs agents au mérite et
procéder au rachat de jours « aménagement et
réduction du temps de travail » (ARTT).
Après la proposition de
M. Philippe Adnot
d'allouer aux
départements la taxe sur les conventions d'assurance en compensation de
la suppression des contingents communaux,
M. Nicolas Sarkozy
a
considéré que cette proposition était envisageable et
intéressante, car elle améliorerait l'autonomie fiscale des
départements.
A
M. Paul Loridant
qui déplorait l'effondrement des effectifs
dans les commissariats de banlieue en Île-de-France,
M. Nicolas
Sarkozy
a répondu qu'il ne pouvait, compte tenu du délai de
recrutement incompressible d'un an des gardiens de la paix, être
responsable que de l'état des effectifs à compter du mois
d'octobre 2003. Il a indiqué, à cet égard, que 580
policiers supplémentaires seraient affectés à la petite et
à la grande couronnes de Paris en 2003 et 2004, et qu'une incitation
à l'acquisition immobilière en région Île-de-France
était à l'étude afin de limiter les demandes de mutation
en province. S'agissant plus précisément du commissariat des Ulis
auquel M. Paul Loridant avait fait référence, il a indiqué
qu'une commission administrative paritaire prévue le 15 décembre
2003 - juste après les élections des 17 et 20 novembre 2003 -
permettrait de procéder à la nomination d'un commissaire.
Au sujet des groupements d'interventions régionaux (GIR)
évoqués par
M. Paul Loridant
,
M. Nicolas Sarkozy
a
estimé qu'ils réalisaient un travail « remarquable »,
notamment de démantèlement de l'économie souterraine.
S'agissant des secrétariats généraux pour l'administration
de la police (SGAP) sur lesquels il était interrogé par
M.
Paul Loridant
,
M. Nicolas Sarkozy
a indiqué qu'il ferait des
propositions, à ce sujet, au début de l'année 2004.
Après avoir indiqué à
M. Michel Charasse
qui
souhaitait connaître la durée de travail moyenne des policiers et
des gendarmes, que les gardiens de la paix et les officiers avaient une
durée hebdomadaire de travail de 40,3 heures (auxquels s'ajoutaient
30 jours ARTT), et que les commissaires de police disposaient de 20 jours ARTT,
M. Nicolas Sarkozy
a estimé qu'il n'était pas souhaitable
de raisonner en termes de durée de temps de travail mais plutôt en
taux d'activité, évoquant, dans ce cadre, le nombre de gardes
à vue, le nombre de mises sous écrou ou le taux
d'élucidation.
M. Michel Charasse
a souhaité savoir s'il n'était pas
possible d'externaliser les gardes statiques devant les bâtiments
officiels français à l'étranger. Il s'est également
interrogé sur les mesures destinées à assurer la
sécurité de certaines audiences dans les palais de justice.
En réponse, estimant qu'il ne fallait pas s'attacher aux seules
apparences extérieures,
M. Nicolas Sarkozy
a estimé que
l'externalisation était une solution possible pour l'ensemble des gardes
statiques à l'étranger, mais aussi sur le territoire national. En
revanche, il a estimé qu'un renforcement de la sécurité
dans certaines audiences de justice pouvait s'avérer nécessaire.
A
M. Michel Charasse
qui estimait que le produit de la taxe sur les
conventions d'assurance pouvait être augmenté en étendant
son champ à des primes d'assurance aujourd'hui exonérées,
M. Nicolas Sarkozy
a indiqué que les assureurs français
figuraient déjà parmi les plus taxés d'Europe.
M. Michel Charasse
ayant suggéré que les régions
rémunèrent les préfectures pour le service des cartes
grises et permis de conduire,
M. Nicolas Sarkozy
a déclaré
qu'une telle mesure devait également prendre en considération les
intérêts du contribuable local.
M. Roland du Luart
ayant indiqué que M. Daniel Vaillant, alors
ministre de l'intérieur, avait jugé la question qu'il lui avait
posée, concernant le temps de travail des policiers, « inconvenante
» au moment où il menait des négociations avec les syndicats
et que, en son temps, M. Christian Bonnet, alors ministre de
l'intérieur, avait estimé leur temps de travail à 27
heures hebdomadaires,
M. Nicolas Sarkozy
a rappelé qu'il
s'attachait à mesurer plus la qualité du travail que sa
quantité. S'appuyant sur de nombreux exemples concrets, il a
souligné que l'on ne pouvait réduire le travail des policiers
à un nombre d'heures, même s'il a reconnu que des progrès
de productivité pouvaient être réalisés.
En réponse à
M. Jean Arthuis, président
, qui
estimait qu'il fallait bien recentrer l'activité des policiers sur leur
« coeur de métier » et non sur des tâches annexes,
M.
Nicolas Sarkozy
a alors invité les membres de la commission à
venir observer « sur le terrain » le travail des unités de la
police nationale.
A
M. Yann Gaillard
qui s'interrogeait sur la fiabilité des
statistiques du ministre de l'intérieur,
M. Nicolas Sarkozy
a
indiqué que l'outil statistique, « l'état 4001 », avait
été crée en 1972 et qu'il constituait un instrument de
mesure à la fiabilité avérée, ne serait-ce que par
son mode de renseignement ou sa longévité.
Enfin, en conclusion, conformément à l'objectif fixé lors
de son propos liminaire par
M. Jean Arthuis, président
,
M.
Nicolas Sarkozy
s'est engagé à multiplier par deux le nombre
des reconduites à la frontière en 2004 et à ce que, afin
de contribuer à la réforme de son ministère, le nouveau
dispositif d'immatriculation « à vie » des véhicules et
la réforme de la fabrication des titres d'identité puissent
permettre une réduction de 600 emplois à partir de 2007.