E. L'ACCUEIL DES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS

1. La répartition géographique des étudiants étrangers

Répartition par académie des inscrits étrangers à l'université en 2002-2003

 

Etrangers

Ensemble

prop. étrang.

2002

Evol 02/98

2002

Evol 02/98

Effectif

%

Effectif

%

AIX-MARSEILLE

7 928

4,4

33,1

73 707

5,2

4,2

10,8

AMIENS

2 729

1,5

69,6

22 977

1,6

1,3

11,9

BESANCON

2 361

1,3

55,2

22 278

1,6

0,5

10,6

BORDEAUX

7 081

3,9

55,8

67 359

4,7

-0,9

10,5

CAEN

2 298

1,3

62,7

24 811

1,7

-6,2

9,3

CLERMONT-FERRAND

3 245

1,8

102,2

26 748

1,9

-3,0

12,1

CORSE

206

0,1

35,5

3 507

0,2

7,1

5,9

DIJON

2 195

1,2

43,4

24 442

1,7

-8,6

9,0

GRENOBLE

7 279

4,0

43,2

59 205

4,2

0,2

12,3

LILLE

7 920

4,4

54,6

92 292

6,5

-3,4

8,6

LIMOGES

1 142

0,6

52,7

13 809

1,0

-0,4

8,3

LYON

9 797

5,4

52,6

85 598

6,0

3,2

11,4

MONTPELLIER

9 165

5,1

63,6

63 655

4,5

8,8

14,4

NANCY-METZ

6 570

3,6

48,4

53 630

3,8

0,3

12,3

NANTES

4 729

2,6

90,5

55 004

3,9

-5,4

8,6

NICE

4 614

2,6

62,0

35 862

2,5

2,8

12,9

ORLEANS-TOURS

4 303

2,4

55,8

37 375

2,6

-6,8

11,5

POITIERS

3 999

2,2

140,2

30 924

2,2

1,8

12,9

REIMS

2 156

1,2

48,6

22 303

1,6

-10,0

9,7

RENNES

4 830

2,7

79,4

67 152

4,7

-0,9

7,2

ROUEN

2 874

1,6

48,3

30 470

2,1

-4,8

9,4

STRASBOURG

8 764

4,9

45,5

46 355

3,3

3,2

18,9

TOULOUSE

7 717

4,3

40,2

76 690

5,4

3,9

10,1

Province

113 902

63,1

55,8

1 036 153

72,7

-0,2

11,0

PARIS

36 604

20,3

28,6

199 165

14,0

-0,9

18,4

CRETEIL

18 188

10,1

49,5

80 564

5,7

6,2

22,6

VERSAILLES

10 932

6,1

39,4

87 244

6,1

-2,7

12,5

Ile-de-France

65 724

36,5

35,6

366 973

25,8

0,1

17,9

France Métropolitaine

179 626

99,6

47,8

1 403 126

98,5

-0,1

12,8

GUADELOUPE

475

0,3

64,4

10 929

0,8

0,1

4,3

REUNION

317

0,2

17,0

10 878

0,8

20,6

2,9

DOM

792

0,4

41,4

21 807

1,5

9,4

3,6

France Métropolitaine + DOM

180 418

100,0

47,7

1 424 933

100,0

0,0

12,7

Source : ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche

2. Les constats de l'observatoire nationale de la vie étudiante sur les étudiants étrangers en France

L'observatoire national de la vie étudiante (OVE) a publié en mars 2003 un rapport intitulé « Les étudiants étrangers en France : l'état des savoirs », qui établissait notamment les constats suivants :

- « l'Afrique envoie ses étudiants essentiellement en France : 41 % des étudiants africains à l'étrangers choisissent la France, 14 % vont aux Etats-Unis, 9 % en Allemagne et 8 % au Royaume-Uni. Tandis que 51 % des étudiants étrangers dans les universités françaises sont africains, ils ne sont que 6 % aux Etats-Unis, 8 % au Royaume-Uni et 10 % en Allemagne, 17 % au Canada et un tiers en Belgique »

- cela résulte notamment de ce que le choix de la France est souvent conditionné par des déterminants historiques et linguistiques, mais aussi, notamment pour les étudiants africains, par la présence de famille ou de compatriotes ;

- ainsi, « le souhait des pouvoirs publics, exprimé au milieu des années 1970, d'accueillir davantage d'étudiants des pays développés au détriment des étudiants du Sud, ne s'est pas traduit dans les faits... Malgré les efforts considérables de ces dernières années, la France n'a pas encore su attirer massivement les étudiants issus des pays émergents ou des pays développés » ;

- les étudiants étrangers se heurtent d'ailleurs à « l'absence d'une politique d'accueil ... ces difficultés, qui perdurent depuis plus de 30 ans, [montrant] que les universités tardent à prendre toute la mesure des enjeux économiques, sociaux et culturels de la mobilité internationale des étudiants... Ainsi, les étudiants étrangers se plaignent des mauvaises conditions d'accueil dans les universités françaises, où rien n'est prévu pour faciliter leur adaptation et où les professeurs, souvent les seuls interlocuteurs « visibles », se montrent en général peu disponibles à leur égard » ;

- en particulier, « le manque d'informations et/ou une mauvaise orientation sont les problèmes les plus importants que rencontrent les étudiants étrangers, et sont l'une des causes » d'un échec scolaire relativement élevé ;

- au total, « les étudiants étrangers, surtout ceux qui viennent des pays en voie de développement se trouvent face à une université qui est très peu préoccupée de leurs problèmes. A leurs yeux, l'université est peu « intégratrice », et donne l'image d'un univers faiblement organisé. Le nombre d'étudiants dans les grands établissements, la distance avec les enseignants qui reste souvent importante, les relations d'amphi et de cours surchargés, réduisent la chance pour des étudiants étrangers de développer des relations sociales en dehors des cours. Cette université de masse se distingue du secteur sélectif (les Ecoles, grandes ou petites), où les emplois du temps sont contraignants, la proximité avec les enseignants plus grande, et le travail collectif plus fortement présent » ;

- par ailleurs, « la gratuité de l'enseignement supérieur constitue l'une des motivations des étudiants pour choisir la France comme pays d'étude... [mais/et] la plupart des enquêtes font état de difficultés matérielles importantes... [avec] des conditions de vie précaires, voire acrobatiques » ;

- ces difficultés matérielles se traduisent par une obligation de travailler, au risque, parfois « de tuer, voire de transformer la migration des étudiants en une migration traditionnelle, de force de travail, et d'éloigner les étudiants de leurs études » ;

- enfin, le logement « constitue un problème majeur » (cf. infra).

3. Les difficultés de logement des étudiants étrangers

Dans son rapport de mars 2003 sur « Les étudiants étrangers en France : l'état des savoirs », l'observatoire national de la vie étudiante (OVE) concluait :

« Le logement constitue, en particulier en région parisienne, un problème majeur. La plupart des CROUS privilégient les boursiers français et les étudiants ERASMUS... Chaque démarche est vécue comme une véritable course d'obstacles, en raison de la rigidité des procédures : l'arrivée en France ressemble à une sorte d'apocalypse, la recherche du logement est un véritable parcours du combattant... ».

A cet égard, le ministère de la jeunesse, de l'éducation nationale et de la recherche précise en réponse au questionnaire de votre rapporteur spécial :

« L'affectation des étudiants étrangers logés par les CROUS dans les logements des CROUS se fait selon l'ordre de priorité suivant :

- les Boursiers du Gouvernement Français (BGF), Boursiers de Gouvernements Etrangers (BGE), d'organisations internationales et étudiants individuels sur contrat CNOUS- CROUS- universités, gérés par le CNOUS ;

- les boursiers BGF et BGE de pays en développement gérés par le CIES (relevant de la convention CNOUS/CIES/ministère chargé de la coopération de juin 1992) ;

- les étudiants de programme de mobilité européenne et d'échanges inter- universitaires relevant d'accords passés entre les CROUS et les établissements d'enseignement supérieur ;

- les étudiants individuels (en priorité, cursus de maîtrise et de troisième cycle ainsi que de filières spécifiques de premier et de deuxième cycles n'existant pas dans leur pays d'origine) : le choix est effectué par le CROUS en relation avec le service des relations internationales des universités.

Si les flux d'étudiants étrangers en mobilité dans le cadre de programmes et conventions (ERASMUS...), facilement identifiés et connus tôt dans l'année, sont accueillis et encadrés à leur arrivée, en revanche, les flux d'étudiants libres ou individuels sont plus délicats à gérer concernant le logement.

En effet, chaque année un nombre important d'étudiants, notamment en 2 ème et 3 ème cycle sont enregistrés tardivement par les services de scolarité : les délais d'obtention des visas sont longs et ces étudiants arrivent souvent en France au tout début des cours, fin septembre ou début octobre. Cette situation entraîne pour les étudiants étrangers des difficultés d'hébergement.

Afin de remédier à cette situation, certaines universités avancent les dates de pré- inscription et de réunions des commissions pédagogiques au printemps. En même temps, une gestion plus avancée dans le temps de ces cohortes devrait permettre de mieux apprécier la demande et l'offre de chambres en cité universitaire. Ainsi, tout étudiant étranger devrait être informé suffisamment tôt de son accès ou non à un logement en cité universitaire. En outre, l'ensemble des acteurs (rectorats, universités, Crous, Pôles universitaires, associations étudiantes, bailleurs sociaux...) doivent coordonner leurs efforts pour développer le dispositif d'aide au logement : travail avec les agences privées, avec le monde associatif, les particuliers, les municipalités... ».

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