B. LES RELATIONS BILATÉRALES

1. Les relations politiques et culturelles

La France a joué un rôle fondamental dans la survie de l'Etat albanais en établissant en 1916 un protectorat militaire sur la région de Korça (sud-est du pays), puis en contribuant à la formation de l'élite albanaise (création du lycée français de Korça, accueil de nombreux étudiants albanais du temps du régime communiste). La France a été le premier pays occidental à réactiver sa représentation diplomatique à Tirana en 1945 . Elle a également participé de manière importante à l'opération « Alba », dirigée par l'Italie au printemps 1997, qui a permis de restaurer l'ordre dans le pays et d'organiser les élections législatives à l'été 1997.

Le dernier hôte albanais de haut niveau à être reçu à Paris était Mme Arta Dade, ministre des affaires étrangères, le 5 avril 2002. La dernière visite française à Tirana était celle de M. Renaud Muselier, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères, à titre privé, le 25 octobre 2002. Les contacts se sont raréfiés. Le Premier ministre albanais, M. Fatos Nano, s'est toutefois entretenu avec le Président de la République en marge du sommet de la Francophonie de Beyrouth, en octobre 2002.

2. Les relations économiques

Les échanges commerciaux entre la France et l'Albanie sont modestes : la France n'est que le 11 ème fournisseur de l'Albanie et son 12 ème client à l'export. Sur les dix premiers mois de 2003, la France a exporté pour 17 millions d'euros (agro-alimentaire et équipements électriques pour l'essentiel) et a importé d'Albanie pour 15 millions d'euros (minéraux, textiles, bois et agro-alimentaire principalement). Par rapport à l'année 2002, nos exportations sont en légère progression, alors que nos importations d'Albanie diminuent sensiblement.

Les investissements directs français en Albanie sont presque inexistants. Hormis la société KLP, qui possède une mine de bitume et de dolomite, et une filiale de la société Albavia, spécialisée dans la construction de routes, le seul contrat significatif récent aura été la vente à l'Albanie de 100.000 compteurs électriques par le groupe Schneider, pour un montant de 6 millions d'euros.

La faiblesse des investissements directs français s'explique par un environnement des affaires encore peu favorable. Une demande récurrente des entreprises françaises en Albanie porte sur la stabilité de l'ordre juridique et la transparence des conditions de concurrence. Par ailleurs, la COFACE n'accorde pas de garanties moyen terme sur l'Albanie, qui est classée en catégorie 7/7 de primes par l'OCDE (la plus défavorable).

Deux projets importants actuellement en cours de développement sont susceptibles d'intéresser des groupes français :

- la construction d'une centrale thermique dans le sud du pays, financée par la Banque mondiale, et dont la première tranche est estimée à 100 millions de dollars ;

- le contrat de concession sur 30 ans de l'aéroport de Tirana / Rinas, avec la construction d'un nouveau terminal, estimé à 100 millions de dollars. Le consortium franco-koweitien, né de la l'association entre ADP / Vinci et le groupe Al Kharafi, a répondu à l'appel d'offre international, auquel ont également répondu un groupe turc et un groupe allemand.

On notera que la mission économique de Tirana a été fermée suite aux évènements de 1997, l'Albanie étant, depuis cette date, suivie depuis la mission économique de Rome.

Le nombre de Français immatriculés en Albanie était de 55 en 2002, soit un chiffre stable depuis 1998. La même année, 2.486 Albanais résidaient en France, soit une hausse de 8 % par rapport à l'année 2001.

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