2. L'action de la Commission européenne en faveur du multilinguisme institutionnel

À travers la publication de plusieurs communications relatives au multilinguisme, la Commission européenne a réaffirmé son attachement au respect de la diversité linguistique dans le fonctionnement des institutions communautaires :

- dans sa communication du 22 novembre 2005 sur « Un nouveau cadre stratégique pour le multilinguisme », la Commission a fait du respect du multilinguisme dans ses relations avec les citoyens un volet important de son engagement en faveur de la diversité linguistique. L'un des trois objectifs de sa politique du multilinguisme a consisté, ainsi, à « donner aux citoyens un accès à la législation, aux procédures et aux informations de l'Union européenne dans leur propre langue », dans un souci d'équité et de transparence. Dans cette logique, l'Union assure le fonctionnement d' « Eur-Lex », un important service public en ligne donnant accès au droit et à la jurisprudence communautaires dans un environnement totalement multilingue. La Commission s'est également engagée à développer la compréhension de la législation communautaire par les citoyens à travers plusieurs initiatives multilingues telles que « Citoyens d'Europe », « Dialogue avec les citoyens » ou encore « L'Europe est à vous - Citoyens » ;

- dans une communication récente, en date du 18 septembre 2008, intitulée « Multilinguisme : un atout pour l'Europe et un engagement commun », la Commission s'est engagée à soutenir un vaste effort de traduction humaine et automatique pour faciliter l'échange d'informations entre les autorités nationales et améliorer la coopération administrative transfrontalière (par exemple, par le développement multilingue du Système d'information du marché intérieur - IMI - pour que les États membres puissent échanger des informations dans toutes les langues officielles). Elle « étudiera également les moyens d'optimiser les synergies entre les initiatives et programmes de promotion de la traduction en vue de faciliter l'accès à notre patrimoine culturel commun et favoriser l'émergence d'une sphère publique européenne ». Le commissaire européen délégué au multilinguisme, M. Leonard Orban, a tenu à préciser, néanmoins, que cette communication, qui reprend certaines des recommandations formulées par un groupe de haut niveau sur le multilinguisme mis en place en septembre 2006, n'avait pas pour objectif de résoudre la question institutionnelle du multilinguisme 22 ( * ) .

LE MAINTIEN D'UN HAUT NIVEAU DE QUALITÉ DES SERVICES D'INTERPRÉTATION DU SCIC

a- Des contrôles de qualité :

Selon les résultats d'une enquête de satisfaction menée auprès des utilisateurs des services d'interprétation de la Commission, la direction générale du SCIC assure un niveau de qualité élevé avec un taux de satisfaction d'environ 84 %. L'enquête a en outre permis d'identifier quelques domaines où une amélioration de la qualité du service fourni peut être envisagée, en particulier la terminologie et la connaissance spécifique des sujets discutés dans les réunions.

Suite à l'enquête ainsi qu'à d'amples consultations internes, la direction générale du SCIC a adopté une série de recommandations avec une priorité particulière accordée à la formation continue et à la terminologie. La DG met en oeuvre le plan de formation le plus ambitieux de la Commission avec des formations linguistiques visant à étendre encore plus la couverture linguistique des interprètes, ainsi que des formations générales visant à renforcer la maîtrise des multiples sujets techniques discutés dans les réunions et couvrant une vaste panoplie de thèmes allant de l'agriculture à la fission nucléaire.

De surcroît, la direction générale du SCIC s'est dotée d'un système intégré de contrôle de qualité qui permet d'identifier et d'assurer efficacement le suivi d'éventuels problèmes de qualité.

Le premier contrôle de la qualité se situe au point d'entrée. Tout interprète fonctionnaire ou freelance qui travaille pour la Commission a passé un test d'interprétation devant un jury d'interprètes expérimentés.

En outre, pour les interprètes freelances , la direction générale du SCIC a introduit un système de monitoring continu permettant aux interprètes fonctionnaires de faire régulièrement rapport sur la qualité des prestations des interprètes freelances avec lesquels ils travaillent. Pour les fonctionnaires, le chef de l'unité d'interprétation est responsable de la qualité, en particulier dans le cadre de l'évaluation annuelle à laquelle sont soumis tous les fonctionnaires de l'Institution.

En ce qui concerne plus particulièrement le français passif et actif, il faut noter que pour les interprètes travaillant vers le français, la couverture des besoins peut à présent être considérée comme assurée pour l'ensemble des langues de l'Europe des 15. La couverture du polonais, du roumain, de l'estonien, du tchèque est également assurée ainsi que celle du chinois. Celle du hongrois, du slovène et du bulgare devrait suivre dans les délais prévus.

Les combinaisons linguistiques offertes par les établissements de formation à l'interprétation ne répondent cependant toujours pas suffisamment aux besoins actuels et futurs des Institutions européennes notamment s'agissant de l'allemand passif. Il faut également souligner que 68,9 % des interprètes permanents ont le français dans leur combinaison linguistique et que 26 permanents originaires des nouveaux États membres suivent actuellement les cours de français organisés par le SCIC. Le français reste donc un vecteur essentiel de la communication multilingue.

b- La nécessité de développer un marché du travail de l'interprétariat performant et dynamique :

Il existe un programme universitaire européen, appelé EMCI ( European Masters in Conference Interpreting ), qui constitue un tronc commun pour la formation de troisième cycle en interprétation. Il est actuellement proposé par 18 établissements partenaires, dans le but de contribuer à diffuser les bonnes pratiques en Europe.

Ces établissements se sont constitués en consortium en mai 2001 pour approfondir la coopération et maintenir des liens étroits avec la direction générale de l'interprétation de la Commission européenne et la direction de l'interprétation du Parlement européen.

Le programme EMCI est conçu pour permettre aux jeunes diplômés d'acquérir les compétences et connaissances professionnelles nécessaires à l'exercice de l'interprétation de conférence. Il a été élaboré en consultation avec les Institutions européennes et la poursuite de cette coopération en constitue une partie intégrante.

L'accent est mis en particulier sur la coopération internationale et la mobilité; sont ainsi prévues des visites d'études à la Commission européenne, au Parlement européen et dans d'autres organisations et institutions internationales, des visites et échanges d'enseignants et des visites d'étudiants dans des établissements partenaires à l'étranger.

Le consortium est cofinancé par la direction générale de l'interprétation et le Parlement européen qui lui accordent une aide pour chaque année universitaire. Les fonds sont ensuite répartis entre les différentes universités qui participent au projet.

Source : Commission européenne.

* 22 EurActiv.com le 19/09/2008 : http://www.euractiv.com/fr/culture/langues-financement-supplementaire-ue-2013/article-175536

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