b) Une situation préoccupante

A titre d'illustration, le tableau de la page suivante indique le ratio dette publique/PIB de la Grèce en 2013, 2020 et 2050 selon différentes hypothèses, en supposant, de manière conventionnelle, une croissance du PIB en valeur de 1 % jusqu'en 2013 et 3 % ensuite.

Si le taux d'intérêt moyen de la dette publique grecque demeurait de l'ordre de 5 %, la situation demeurerait contrôlable, à condition que la Grèce réalise des efforts budgétaires importants.

Certes, en l'absence de réduction du déficit primaire (scénario 1) la dette publique atteindrait plus de 700 points de PIB en 2050, le déficit public dépassant alors les 45 points de PIB. Cependant ce résultat spectaculaire n'a guère de sens en lui-même. En effet, aucun Etat ne peut laisser son déficit déraper vers des niveaux aussi élevés. Les marchés ne lui en laisseraient d'ailleurs pas l'occasion. L'évolution serait donc vraisemblablement intermédiaire entre celle du scénario 1 et celle du scénario 2, qui, par une réduction du déficit primaire d'1 point de PIB par an (qui s'interrompt dès lors que l'excédent budgétaire total atteint 5 points de PIB), conduirait à une quasi-extinction de la dette en 2050.

On calcule qu'avec une réduction du déficit primaire de 0,75 point de PIB par an jusqu'en 2037 (conduisant alors à un excédent primaire de l'ordre de 12 points de PIB), toujours avec des taux d'intérêt de 5 %, en 2050 la dette serait ramenée à environ 60 points de PIB, pour une charge d'intérêts de seulement 3 points de PIB. Un tel effort devrait cependant être soutenu pendant trop longtemps pour que cela soit crédible dans le cas de la Grèce (comme dans celui de nombreux autres Etats).

La situation des finances publiques grecques en 2013, 2020 et 2050, selon différentes hypothèses de taux d'intérêt et de réduction du déficit primaire

(on suppose que la croissance du PIB en valeur est de 1 % jusqu'en 2013 et 3 % ensuite)

(en points de PIB)

Scénario

Hypothèses

2013

2020

2050

Taux d'intérêt (%)

Réduction annuelle du déficit primaire

Déficit public

dont charge d'intérêts

Dette publique

Déficit public

dont charge d'intérêts

Dette publique

Déficit public

dont charge d'intérêts

Dette publique

1

5

0

16,2

7,6

152,9

20,4

11,8

236,9

46,5

37,9

757,6

1b

5

0,5

14,1

7,5

149,9

13,5

10,4

208,5

0,0

11,9

237,3

1c

5

0,75

13,0

7,4

148,4

10,1

9,7

194,3

-5,0

3,1

61,1

2

5

1

11,9

7,3

146,8

6,6

9,0

180,1

-5,0

0,3

6,9

3

5

2

7,6

7,0

140,7

-5,0

6,2

123,2

-5,0

-2,4

-47,2

4

5

3

3,3

6,7

134,6

-5,0

4,6

91,4

-5,0

-3,0

-60,4

5

5

4

-1,0

6,4

128,5

-5,0

3,8

76,6

-5,0

-3,3

-66,4

6

10

0

22,1

13,5

158,8

40,3

31,7

317,2

312,7

304,1

3 040,6

7

10

1

17,6

13,0

152,6

22,7

25,1

251,5

39,9

72,3

723,2

8

10

2

13,0

12,4

146,5

5,2

18,6

185,7

-5,0

-0,9

-9,3

9

10

3

8,5

11,9

140,3

-5,0

12,3

123,1

-5,0

-4,7

-47,3

10

10

4

4,0

11,4

134,1

-5,0

9,2

92,2

-5,0

-6,0

-60,0

Un nombre négatif indique un excédent ou une créance.

Pour ne pas conduire à des excédents budgétaires irréalistes, on suppose que l'excédent total éventuel est plafonné à 5 points de PIB. On suppose que le délai de diffusion d'une augmentation pérenne des taux d'intérêt est de 10 ans.

Source : calculs de la commission des finances

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