2. Un dispositif adapté aux circonstances

La dégradation des conditions de financement des Etats périphériques autres que la Grèce ne repose pas sur un réel risque de défaut à moyen terme autre que celui qui pourrait être provoqué par les marchés de manière auto-réalisatrice. Le problème est plutôt que les investisseurs, considérant que la seule différence entre Etats de la zone euro est le risque de défaut, tendent à donner à celui-ci, aussi faible soit-il, une importance démesurée dans leur stratégie d'allocation interne à la zone euro. Dans ces conditions, le fait pour les Etats du « centre » de se porter garants des Etats « périphériques » semble la réponse appropriée, en s'approchant de ce que serait un institut communautaire d'émission de la dette.

Ce dispositif pourrait être efficace sans être effectivement utilisé, sa seule existence suffisant à rassurer les marchés.

3. La conditionnalité, une nécessité mais aussi un facteur de risque

L'aide accordée par l'entité ad hoc sera soumise à une forte conditionnalité.

Une telle conditionnalité est indispensable. En effet, il ne s'agit pas de susciter un phénomène d'aléa moral, en incitant les Etats à ne pas respecter les règles.

La conditionnalité peut en revanche se transformer en « bombe à retardement » si les objectifs fixés sont trop stricts pour être atteignables. En effet, si ceux-ci n'étaient pas atteints, l'UE et le FMI se trouveraient devant un dilemme consistant à choisir entre fermer les yeux, avec les problèmes de crédibilité et les difficultés politiques qui en découleraient, et mettre fin à l'aide, ce qui dans chaque cas pourrait avoir des conséquences très dommageables pour la zone euro.

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