B. UN « PIRATAGE » RELATIVEMENT LIMITÉ

1. Aux États-Unis

La société américaine Attributor, spécialisée dans la vente de systèmes de protection contre le piratage (presse, livre, vidéo), vient de rendre publique une étude sur la recherche par les internautes d' e-books piratés.

Cette étude indique que, fin septembre 2009, les 89 livres de langue anglaise les plus vendus sur Amazon.com généraient chaque jour de par le monde entre 1,5 et 3 millions de requêtes sur Google émanant d'internautes à la recherche de versions électroniques piratées de ces titres (11 % en provenance des USA, 11 % en provenance d'Inde, la moitié en provenance des pays développés) sur les 3 sites de téléchargement les plus importants.

La demande serait en hausse de plus de 50 % par rapport à août 2009, et aurait notamment connu une augmentation d'environ 20 % avec la commercialisation de l'iPad en mai 2010.

Les résultats de cette étude ont immédiatement été qualifiés de douteux par d'autres chercheurs (notamment Brian O'Leary, de Magellan Media Partners), qui mettent en avant le caractère opportun que présentent ces résultats pour une société de vente de systèmes de protection. En utilisant la même méthode d'estimation de la tendance, l'un de ces détracteurs parvient à des conclusions radicalement opposées : le nombre de requêtes pour des e-books piratés serait stable depuis mars 2009.

En janvier 2010, Attributor avait publié les résultats d'une première étude, montrant qu'un échantillon de 913 titres populaires de tous types sélectionné sur les listes de meilleures ventes d'Amazon, avait généré plus de 9 millions de téléchargements de versions illégales sur les seuls 4 sites de téléchargement indiquant le nombre de téléchargements effectués, soit près de 10 000 téléchargements par titre. Mais les extrapolations d'Attributor réalisées à partir de ces observations avaient été critiquées.

2. En France

En France, le MOTif, Observatoire du livre et de l'écrit en Île-de-France avait publié en octobre 2009 (avant l'iPad et la disponibilité du « Kindle » en Europe) les résultats d'une première étude eBookz sur l'offre de livres piratés sur les réseaux, dont elle estimait entre 4 000 et 6 000 le nombre de titres différents disponibles (soit moins de 1 % des titres disponibles à la vente en format papier), dont une grande majorité de bandes dessinées (3 000 à 4 500 titres, y compris des titres mangas non disponibles à la vente en France).

Le site Actualitté a publié en juillet 2010 les bonnes feuilles d'une deuxième vague de cette étude : 17 % des titres d'un échantillon de « bestsellers » seraient disponibles au téléchargement en offre légale, soit 10 points de moins que la proportion de titres disponibles en version piratée (en BD : 10 % en légal, 53 % en piraté).

Le développement de l'offre légale devrait permettre de limiter ce type de comportements.

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