ANNEXES
ANNEXE 1

COMPTE RENDU
DE LA MISSION DE CONTRÔLE BUDGÉTAIRE EN HAÏTI
DE VOTRE RAPPORTEUR SPÉCIAL

Principales données socio-économiques de la République d'Haïti

Population

environ 10 millions d'habitants

Capitale

Port-au-Prince

(environ 3 millions d'habitants)

Langues officielles

créole (langue parlée par la majorité de la population) et français

(langue d'apprentissage scolaire et des médias)

Indice de développement humain

149 ème sur 180 pays

(78 % des Haïtiens vivent avec moins de 2US$ par jour)

Croissance démographique annuelle

+ 1,7 %

(la moitié de la population a moins de 20 ans)

Taux annuel de croissance démographique

1,1 %

Espérance de vie

61 ans

Taux d'alphabétisation

52 %

PIB / habitant

700 $

Taux de croissance du PIB (2010)

- 5,1 % (+3 % en 2009)

Taux de chômage (officiel)

27 % mais deux-tiers des Haïtiens sont touchés par le chômage et le sous-emploi

Source : ministère des affaires étrangères

I. UN CONTEXTE TOUJOURS TRÈS DIFFICILE

A. UN NOUVEAU PRÉSIDENT, LONGTEMPS DÉPOURVU DE MAJORITÉ ET DE GOUVERNEMENT

La large victoire (avec 67 % des voix) de M. Michel Martelly au scrutin présidentiel, annoncée le 20 avril 2011, a mis fin à une période électorale difficile, émaillée de contestations des résultats et de violences. Les dysfonctionnements du processus électoral et les fraudes observées notamment lors du premier tour du 28 novembre avaient, dans un premier temps, conduit à l'exclusion de M. Martelly du second tour. L'investiture du 56 ème président de la République d'Haïti a finalement eu lieu le 14 mai 2011, en présence de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes.

Avec Michel Martelly, que votre rapporteur spécial a pu rencontrer, les électeurs ont choisi un candidat hors des cercles politiques traditionnels, incarnant une certaine rupture. Ancien chanteur, M. Martelly s'est appuyé sur les secteurs ruraux, la jeunesse et la nouvelle classe moyenne. Son charisme a suscité un réel engouement populaire mais son expérience politique est très faible.

Il doit désormais composer avec un Parlement dominé par l'ancien parti au pouvoir, Inité, qui dispose du groupe parlementaire le plus important à la Chambre des députés et de la majorité au Sénat. La difficulté à nommer et à faire ratifier un Premier ministre illustre cette « cohabitation » : après le rejet de Daniel Gérard Rouzier, le 21 juin, et de Bernard Honorat Gousse, le 2 août 2011, il a fallu attendre le 13 octobre pour qu'un Premier ministre soit enfin investi par le Parlement en la personne de M. Garry Conille.

M. Conille, âgé de 47 ans, a été chef de cabinet en Haïti de l'ex-président américain Bill Clinton à la tête de la Commission pour la reconstruction d'Haïti (CIRH). 17 ministres, dont 3 femmes, composent le nouveau gouvernement.

Même si Haïti dispose désormais d'un vrai gouvernement, ces six mois de paralysie ont incontestablement fragilisé le chef de l'Etat et ralenti un peu plus encore le processus de reconstruction.

Page mise à jour le

Partager cette page