TITRE III : REPORTS DE CRÉDITS DE 2014 SUR 2015

ARTICLE 40 - Majoration des plafonds de reports de crédits de paiement

Commentaire : le présent article vise à majorer les plafonds de reports de certains crédits de paiement de l'exercice 2014 sur celui de 2015.

L'article 15 de la loi organique n° 2001-692 du 1 er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF) prévoit que les crédits inscrits sur les autres titres que le titre des dépenses de personnel (titre 2) peuvent être reportés. En principe, ce report ne peut excéder la limite globale de 3 % de l'ensemble des crédits initiaux inscrits sur les mêmes titres du programme à partir duquel les crédits sont reportés. Ce plafond peut toutefois être majoré par une disposition de loi de finances .

En conséquence, le présent article fixe une liste de programmes qui pourront bénéficier de reports supérieurs au plafond de 3 %, dans la limite du montant des dotations ouvertes sur ces mêmes programmes par la loi de finances initiale pour 2014. Le présent article identifiait, dans sa rédaction initiale, treize programmes pouvant bénéficier de reports supérieurs au plafond .

À l'initiative du Gouvernement, l'Assemblée nationale a ajouté à la liste de ces programmes treize programmes supplémentaires . L'ensemble des programmes pouvant bénéficier de reports supérieurs au plafond sont récapitulés dans le tableau suivant. Les programmes ajoutés à la suite de l'examen à l'Assemblée nationale sont indiqués en italique.

Ensemble des programmes pouvant bénéficier de reports, de 2014 à 2015, supérieurs au plafond prévu par la LOLF

Intitulé du
programme 2014

Intitulé de la mission de rattachement 2014

Intitulé du
programme 2015

Intitulé de la mission de rattachement 2015

Action de la France en Europe et dans le monde

Action extérieure
de l'État

Action de la France en Europe et dans le monde

Action extérieure de l'État

Administration territoriale

Administration générale et territoriale de l'État

Administration territoriale

Administration générale et territoriale de l'État

Vie politique, cultuelle et associative

Administration générale et territoriale de l'État

Vie politique, cultuelle et associative

Administration générale et territoriale de l'État

Aide économique et financière au développement

Aide publique au développement

Aide économique et financière au développement

Aide publique au développement

Conseil d'État et autres juridictions administratives

Conseil et contrôle
de l'État

Conseil d'État et autres juridictions administratives

Conseil et contrôle de l'État

Conseil économique, social et environnemental

Conseil et contrôle de l'État

Conseil économique, social et environnemental

Conseil et contrôle de l'État

Cour des comptes et autres juridictions financières

Conseil et contrôle de l'État

Cour des comptes et autres juridictions financières

Conseil et contrôle de l'État

Patrimoines

Culture

Patrimoines

Culture

Environnement et prospective de la politique de défense

Défense

Environnement et prospective de la politique de défense

Défense

Coordination
du travail gouvernemental

Direction de l'action du Gouvernement

Coordination
du travail gouvernemental

Direction de l'action du Gouvernement

Développement
des entreprises
et du tourisme

Économie

Développement
des entreprises
et du tourisme

Économie

Statistiques et études économiques

Économie

Statistiques et études économiques

Économie

Épargne

Engagements financiers de l'État

Épargne

Engagements financiers de l'État

Soutien de la politique de l'éducation nationale

Enseignement scolaire

Soutien de la politique de l'éducation nationale

Enseignement scolaire

Gestion fiscale et financière de l'État et du secteur public local

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Gestion fiscale et financière de l'État et du secteur public local

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Stratégie des finances publiques et modernisation
de l'État

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Conduite et pilotage des politiques économiques et financières

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Facilitation et sécurisation des échanges

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Facilitation et sécurisation des échanges

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Entretien des bâtiments de l'État

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Entretien des bâtiments de l'État

Gestion des finances publiques et des ressources humaines

Conduite et pilotage de la politique de la justice

Justice

Conduite et pilotage de la politique de la justice

Justice

Conseil supérieur de la magistrature

Justice

Conseil supérieur de la magistrature

Justice

Conditions de vie outre-mer

Outre-mer

Conditions de vie outre-mer

Outre-mer

Impulsion et coordination
de la politique d'aménagement
du territoire

Politique des territoires

Impulsion et coordination
de la politique d'aménagement
du territoire

Politique des territoires

Interventions territoriales de l'État

Politique des territoires

Interventions territoriales de l'État

Politique des territoires

Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires

Recherche et enseignement supérieur

Recherches scientifiques et technologiques pluridisciplinaires

Recherche et enseignement supérieur

Concours spécifiques et administration

Relations avec
les collectivités territoriales

Concours spécifiques et administration

Relations avec
les collectivités territoriales

Sécurité civile

Sécurités

Sécurité civile

Sécurités

Source : projet de loi de finances pour 2015

Au total, 26 programmes pourront donc faire l'objet de reports supérieurs au plafond prévu par la LOLF. Ce chiffre apparaît élevé au regard des années précédentes : 19 programmes prévus en loi de finances initiale pour 2012, 17 programmes en loi de finances initiale pour 2013 et 19 programmes de nouveau en loi de finances initiale pour 2014.

Cette augmentation pourrait sembler problématique. En effet, les reports de crédits constituent certes un outil utile aux gestionnaires et contribue à éviter une accélération injustifiée de la consommation des crédits en fin d'année , mais leur augmentation n'en constitue pas moins une atteinte au principe d'annualité budgétaire. Surtout, la multiplication des reports de crédits tend à créer un décalage entre les dotations budgétaires et les besoins constatés qui peut interroger quant à la fiabilité de la budgétisation initiale.

Toutefois, d'après les informations transmises à votre rapporteur général, la hausse du nombre de programmes concernés par les reports est pour partie liée à une évolution des règles de calcul du seuil des 3 % au-delà duquel une disposition de loi de finances est nécessaire : ainsi, une part des demandes de déplafonnement est liée à l'intégration, à partir des reports de 2014 sur 2015, des attributions de produits dans le plafond des 3 %. Cette évolution reprend une remarque de la Cour des comptes formulée dans son rapport sur les résultats et la gestion du budget de l'État en 2013 5 ( * ) : dans la mesure où les crédits sur fonds de concours non consommés sont reportés sans limitation sur l'exercice suivant, un suivi trop lâche des dépenses consommées par les fonds de concours était « susceptible de conduire à des irrégularités au regard des dispositions de l'article 17 de la LOLF selon lequel ? l'emploi des fonds doit être conforme à l'intention de la partie versante ? et de celles relatives à l'article 15 aux reports de crédits ». À partir de cette année, les fonds de concours et les attributions de produits font l'objet d'un suivi différencié en matière de reports. Cette application plus littérale des règles de l'article 15 de la LOLF est rendue possible par le suivi des demandes de reports au niveau de chaque fonds de concours, en lien avec la consommation des crédits qui y sont inscrits. Cette procédure a été initiée lors des reports de l'année 2013 sur l'année 2014.

Le déplafonnement de 5 programmes serait lié à ces changements : à pratique constante, le déplafonnement ne concernerait donc que 21 programmes, soit un nombre qui, bien que supérieur à celui constaté les années précédentes, reste du même ordre de grandeur.

Nombre de programmes pouvant faire l'objet d'un report de crédits
supérieur au plafond de la LOLF

Source : commission des finances du Sénat (d'après les documents budgétaires)

Au vu de l'ensemble de ces éléments, votre rapporteur général propose d'adopter cet article sans modification .

Décision de la commission : votre commission vous propose d'adopter cet article sans modification.


* 5 Cour des comptes, rapport sur les résultats et la gestion du budget de l'État en 2013, p. 182.

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