B. UNE CONJONCTURE MARQUÉE PAR UN NOUVEAU RALENTISSEMENT DE L'INFLATION

L'inflation a, de nouveau, marqué un ralentissement en 2014 ; l'indice des prix à la consommation (IPC) a progressé de 0,5 % au cours de l'année passée, contre une croissance de 0,9 % en 2013. Après avoir atteint un taux d'évolution proche de zéro en 2009, au lendemain du déclenchement de la crise économique et financière, l'inflation a engagé une nouvelle phase de repli à compter de l'été 2012. Loin de se limiter à la France, ce phénomène a concerné l'ensemble de la zone euro . Ainsi, pour l'année 2014, le taux d'inflation dans la zone euro a été estimé à 0,4 % par Eurostat.

Les causes de ce ralentissement de l'inflation sont multiples ; à cet égard, lors de son audition par la commission des finances le 28 mai 2014 11 ( * ) , Renaud Lassus, chef du service des politiques économiques et des affaires européennes de la direction générale du Trésor, indiquait : « Certains facteurs explicatifs [de la faible inflation] valent pour l'ensemble des pays développés : les prix des matières premières sont bas partout et, du fait de l'ouverture des économies - qui est à l'origine d'une décorrélation entre l'inflation et les cycles économiques -, l'inflation est structurellement plus faible ; d'autres facteurs sont propres à la zone euro : l'appréciation du taux de change de l'euro réduit l'inflation importée, tandis que les processus de désendettement des États et des ménages et la rationalisation des bilans bancaires tirent la demande à la baisse dans tous les pays ».

Ainsi, certaines spécificités de la zone euro semblent avoir exercé des pressions désinflationnistes au cours de l'année passée, ce que tend à confirmer l'atonie de l'inflation sous-jacente, soit hors énergie et autres composantes volatiles , qui était estimée à + 0,7 % en décembre 2014. Si, d'un point de vue économique, la faiblesse de l'inflation observée en 2014 dans la zone euro ne représentait pas nécessairement un danger 12 ( * ) , il n'en demeure pas moins qu'elle a eu des incidences négatives sur le redressement des comptes publics .


* 11 Audition conjointe sur le risque de déflation dans la zone euro de Michel Aglietta, professeur émérite à l'Université Paris X-Nanterre, Anton Brender, directeur des études économiques de Candriam et professeur associé honoraire à l'Université Paris-Dauphine, Renaud Lassus, chef du service des politiques macroéconomiques et des affaires européennes de la direction générale du Trésor, et Xavier Timbeau, directeur du département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) le 28 mai 2014 par la commission des finances du Sénat.

* 12 Les effets et les risques inhérents à une faible inflation ont fait l'objet d'une analyse approfondie dans le rapport n° 108 (2014-2015) sur le projet de loi de finances pour 2015 fait par Albéric de Montgolfier au nom de la commission des finances du Sénat, p. 7-22.

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