II. UNE RÉVISION DE L'ACCORD GÉNÉRAL POUR INSUFFLER UN NOUVEL ÉLAN À LA COOPÉRATION

A. LE BILAN DE LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE DE LA COI

La France a assuré la présidence de la COI du 20 mai 2021 au 23 février 2022 - ce mandat a été raccourci en raison du calendrier électoral national. Le 36 e conseil des ministres qui, pour la première fois, s'est tenu à Paris, a été adossée au Forum ministériel pour la coopération dans l'Indopacifique auquel tous les États membres de l'Union européenne et de la COI étaient conviés.

Comptant sur la présence concomitante d'un secrétaire général français, la présidence française a souhaité relancer la coopération régionale post-covid dans le sud-ouest de l'océan Indien selon quatre axes opérationnels : la sécurité maritime ; l'économie bleue et le rebond économique ; la gestion des catastrophes naturelles ; les mobilités universitaires et professionnelles.

Plusieurs projets ont été initiés dans ces différents secteurs :

- garantir la sécurité maritime grâce à une coopération entre les États de la région 8 ( * ) : la ratification des accords MASE est en bonne voie, et les discussions pour le financement du programme par l'Union européenne jusqu'en 2024 (MASE II) sont prometteuses. Par ailleurs, un symposium élargissant le sujet de la sécurité maritime à la sécurité environnementale a été organisé les 13 et 14 janvier 2022 par le ministère français des armées, en présence d'experts des États membres de la COI, qui a permis l'élaboration d'une feuille de route pour améliorer la prévention et la gestion de ces risques ;

- relancer l'économie post-covid : le forum des femmes et hommes d'affaires de l'océan Indien du 18 novembre 2021 a vu l'adoption du plaidoyer du secteur privé pour le renforcement du dialogue et de la coopération régionale économique. En outre, alors que le projet d'incubateur régional progresse, la COI, sous l'impulsion de la présidence française, a développé un premier projet régional de développement des industries culturelles et créatives. La présidence française a aussi été l'occasion de conclure le projet de connectivité maritime (EMCP) financé par le Japon, pour renforcer les échanges commerciaux régionaux par la rationalisation de la gestion portuaire et du transport maritime ;

- renforcer la gestion des risques naturels et sanitaires : la COI, toujours sous l'impulsion de la présidence française, a établi un plan pluriannuel pour l'identification d'un réseau régional de prévention et de gestion des catastrophes naturelles. À cet égard, plusieurs projets importants ont récemment été lancés par la COI : le programme « Exploi » (Expédition plastique océan Indien) qui vise à lutter contre la pollution marine plastique, ou encore le projet « Hydromet » qui tend à renforcer la résilience des pays de la zone par le développement de services météorologiques, hydrologiques et climatiques plus performants. Enfin, la lutte contre le coronavirus a été au coeur des préoccupations de la présidence française ; un programme a été développé pour renforcer le partage d'informations et acheminer des équipements médicaux vers les autres États membres de la COI ;

- développer les mobilités étudiantes et professionnelles au sein de la zone COI : les premières assises régionales de la formation et de la mobilité professionnelle ont eu lieu les 10 et 11 février 2022 avec le soutien de l'AFD. Elles ont permis de faire le point sur les formations existantes ainsi que les besoins, et de définir les grands axes d'un programme régional de mobilité. Sur cette base, l'AFD va construire un projet avec la COI qui facilitera les mobilités étudiantes dans la zone.

Dans le domaine de la mobilité universitaire, plusieurs initiatives ont posé les bases de l'« Erasmus de l'océan Indien » souhaité par le Président de la République. Une première convention a été signée entre la COI et l'université de La Réunion, et des accords sont en cours de négociation avec les universités des autres pays membres ;

- poursuivre la réforme institutionnelle de la COI : la présidence française a eu pour objectif d'étendre les domaines de coopération de la commission, de renforcer les moyens mis à la disposition du secrétariat général, et de rationaliser les processus de décisions et de suivi afin que la COI puisse répondre rapidement et efficacement aux défis rencontrés. À cet effet, le processus de ratification de l'accord de Victoria révisé a été lancé, et la rédaction des textes qui en découlent (règlement intérieur révisé, accord de méthode sur le plan de développement stratégique) s'est achevée lors de la présidence française ;

- élargir le cercle des partenaires : après l'accès de l'Inde et du Japon au statut de membres observateurs en 2020, la présidence française a associé de nouveaux acteurs à la coopération régionale, en particulier le secteur privé et la société civile. En outre, Marcel Escure, ambassadeur délégué à la coopération régionale dans la zone de l'océan Indien, a effectué une mission à Addis Abeba pour renforcer la coopération entre l'Union africaine (UA) et la COI 9 ( * ) . Enfin, des relations ont été établies avec l'IORA afin de porter ensemble des projets de coopération dans des domaines d'intérêt commun.


* 8 Comores, Djibouti, Kenya, Madagascar, Maurice, Seychelles, Somalie et Tanzanie.

* 9 La demande d'accréditation de la COI auprès de l'UA a été formalisée.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page