B. DES INTÉRÊTS COMMUNS
Par-delà des divergences notamment commerciales entre les deux pays, c'est une véritable vision commune du monde qui est en train de se dessiner entre la France et le Brésil, notamment sur les problématiques environnementale et climatique.
La France et le Brésil partagent également un intérêt pour le multilatéralisme et collaborent dans les enceintes multilatérales comme le G20, l'ONU ou encore les BRICS+ (où la France est observatrice). À titre d'exemple, la France soutient l'Alliance globale contre la faim et la pauvreté, une initiative-phare de la présidence brésilienne du G20.
Plusieurs initiatives récentes témoignent de cette communauté de vues sur les enjeux planétaires :
Ainsi, les deux pays ont oeuvré conjointement pour faire aboutir l'accord dit « BBNJ »34(*) sur la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.
Dernièrement, les deux présidents ont lancé, dans la perspective de la « COP30 » qui sera présidée par le Brésil « l'appel Brésil-France à l'ambition climatique de Paris à Belém, et au-delà ».
Une feuille de route sur la bioéconomie et la protection des forêts tropicales visant à lancer un programme d'investissement vert d'un milliard d'euros dans la bioéconomie en Amazonie brésilienne et guyanaise a été adoptée en mars 2024 ; le centre franco-brésilien de la biodiversité amazonienne (CFBBA) a officiellement été créé le 20 septembre 2024.
Une « saison Brésil-France » se déroule cette année, fêtant le bicentenaire de la relation diplomatique et multipliant les occasions de réflexions communes sur les grands enjeux tels que le climat, la diversité des sociétés, le dialogue avec l'Afrique, la démocratie et la mondialisation équitable.
Enfin, la coopération transfrontalière constitue une dimension majeure de la relation, du fait des 730 km de frontière terrestre partagés avec le Brésil via la Guyane ; à cet effet, la Commission mixte de coopération transfrontalière (CMT) est un acteur important, qui permet d'apporter des réponses aux préoccupations de chaque partie liées aux différents risques transfrontaliers (immigration clandestine, sécurité, orpaillage illégal, pêche illicite, enjeux sanitaires et phytosanitaires), d'encourager les échanges humains et commerciaux (éducation, circulation) et de développer l'économie de la région amazonienne dans le respect des populations locales et de l'environnement. La dernière commission mixte transfrontalière s'est tenue les 11 et 12 juin 2025 à Cayenne.
* 34 Voir rapport n° 723 (2023-2024) de M. André Guiol.