C. L'IRRITANT DU MERCOSUR
La Commission européenne a annoncé le 6 décembre 2024 avoir conclu les négociations pour un accord de libre-échange avec les pays du Mercosur.
Le traité commercial entre l'Union européenne et le Mercosur prévoit d'éliminer plus de 90 % des droits de douane imposés par le Mercosur et l'Union européenne aux produits venant de part et d'autre de l'Atlantique.
Son entrée en vigueur permettrait à l'Union européenne, déjà premier partenaire commercial du Mercosur, d'exporter plus facilement ses voitures et produits pharmaceutiques notamment. De l'autre, il permettrait aux pays sud-américains concernés d'écouler vers l'Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel ou encore du soja.
Le Brésil constitue le principal partenaire du Mercosur pour l'Union européenne.
La France reste opposée à l'adoption définitive du traité UE-Mercosur. Après la signature de l'accord le 6 décembre 2024, le président Emmanuel Macron avait déclaré que le projet était « inacceptable en l'état », exprimant ses préoccupations quant à son impact sur l'agriculture française et l'environnement. Consciente de ces risques, la Commission européenne a négocié de nouvelles garanties vis-à-vis des pays du marché sud-américain.
Récemment, dans le contexte de la visite en France du président Lula, la position française semble avoir évolué. Ainsi, le chef de l'État français a estimé qu'« un accord entre l'Union européenne et le Mercosur » était « stratégiquement bon ». Il a cependant posé la condition d'un « protocole additionnel qui permette soit d'avoir des clauses miroirs, soit d'avoir des clauses de sauvegarde [...], qui définirait ces règles et qui dirait sur tel et tel secteur, on a la possibilité, si le marché d'un seul coup se dérègle complètement, d'activer une clause de sauvegarde ».
Le texte de l'accord doit maintenant être soumis au vote du Conseil européen, à compter de l'automne 2025.