III. FACE À CES ENJEUX, UNE POLITIQUE DE DÉFENSE ENCORE FAIBLE, MALGRÉ L'APPUI MARQUÉ DE L'UNION EUROPÉENE

La Moldavie est un État constitutionnellement neutre, ce qui interdit le stationnement permanent de forces armées étrangères sur son territoire. Ce principe est cependant fragilisé par la présence illégale des troupes russes en Transnistrie depuis 1992.

A. DES FORCES ARMÉES QUI RESTENT MODESTES

Sur une population de 2,5 millions d'habitants résidant au pays, la Moldavie dispose de 6 300 militaires actifs, auxquels s'ajoutent 58 000 réservistes et environ 1 000 paramilitaires : En comparaison avec la France, elle est proportionnellement à sa population 5 fois moins dotée en effectifs mobilisables.

Le pays ne possède pas d'armes offensives et ses capacités sont également limitées par l'absence de forces aériennes et par des équipements majoritairement hérités de l'époque soviétique, souvent obsolètes.

Le budget de la défense demeure modeste, bien qu'en progression légère et régulière depuis plusieurs années, atteignant 0,55 % du PIB en 2023, soit environ 75 millions d'euros. La nouvelle Stratégie nationale de sécurité, publiée en décembre 2023, fixe l'objectif d'atteindre 1 % du PIB dans les prochaines années et d'augmenter les partenariats stratégiques bilatéraux avec plusieurs pays européens et atlantiques.

B. UN SOUTIEN OCCIDENTAL MARQUÉ

Les pays occidentaux affirment leur soutien aux capacités de défense moldaves tant dans le cadre de l'OTAN que dans celui de la Facilité européenne pour la paix.

Sur le plan de la coopération internationale, la Moldavie est membre du Partenariat pour la paix de l'OTAN depuis 1994.

Un Pacte d'assistance a été signé en 2015 avec l'OTAN pour soutenir la Moldavie dans le renforcement et la modernisation de ses forces armées ; le pays bénéficie d'une assistance technique et de formations visant à moderniser et professionnaliser ses forces armées.

Elle est également le deuxième bénéficiaire de la Facilité européenne

pour la paix (FEP) après l'Ukraine.

Pour 2025, la Moldavie recevra 60 millions €, dont :

- 40 M€ pour du matériel non létal (détection, protection, logistique),

- 20 M€ pour du matériel létal, notamment pour la détection et l'interception des drones et missiles.

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