II. LE VOLUME D'ACTIVITÉ DES PORTS MARITIMES FLÉCHIT

A. L'ÉVOLUTION RÉCENTE DES TRAFICS

1. Les résultats de 1994 sont décevants

Résultats globaux de 1991

a) Les ports métropolitains

En 1994, l'activité des ports de commerce a régressé très légèrement de 0,20 % au total. Cette évolution, due principalement aux trafics de vracs, recouvre des situations contrastées : les entrées progressent (+ 2,7 %). mais les sorties diminuent (- 6,8 %).

La diminution de - 1.0 % de l'activité des ports autonomes explique seule cette diminution d'activité globale, toute les autres catégories de ports ayant enregistré une progression de leurs trafics : en volume, les ports autonomes représentent 77,7 % du trafic total des ports métropolitains.

Une analyse par catégorie de marchandises montre que ces résultats décevants résultent essentiellement des évolutions de fond relatives aux hydrocarbures et aux céréales.

Après avoir progressé de 6.1 % en 1993, les importations de pétrole brut ont diminué de 2.7 % en 1994. La consommation du marché intérieur est restée pratiquement à son niveau de 1993 (- 0.3 %). tandis que la production des raffineries a baissé de 2 % et les exportations de produits raffinés de 6.2 %. Seules les importations de produits raffinés augmentent de 4 %. La situation de l'industrie du pétrole s'est répercutée durement sur le trafic des ports.

De même, les sorties de vracs solides, essentiellement constituées de céréales, prennent de plein fouet les effets des changements de la politique agricole commune (PAC), qui se sont traduits en matière de trafics portuaire par des déstockages massifs fin 1993 et par un arrêt des exportations durant 1994, cette conjoncture affectant tous les ports exportateurs sans exception (seul Bordeaux limite la baisse grâce à ses exportations de maïs). Au total, les sorties de céréales chutent en 1994 de 35.5 %.

Il est toutefois rassurant de constater que les marchandises diverses, particulièrement sensibles à la concurrence et aux performances de la manutention, progressent assez nettement en 1994 de + 6.2 %. Cette progression est particulièrement sensible dans les ports d'intérêt national, qui réalisent plus de la moitié de ces trafics et enregistrent une hausse de 17.3 % en 1994.

En revanche, le trafic conteneurisé. Principalement concentré sur les ports autonomes et le port de Sète n'a pas pu encore bénéficier en 1994 des pleins effets de la réforme de la manutention et son volume global ne progresse que de 0,6 % régressant même sensiblement dans certains ports autonomes. Ce trafic diminue de 14,7 % à Dunkerque de 1,6 % au Havre, et de 0,8 % à Marseille, mais il progresse à Bordeaux (+ 5,7 %) et surtout à Nantes Saint-Nazaire (+ 12.3 %). à Rouen (+ 25.9 %) et à Sète (+ 47 %).

Enfin, le trafic roulier transmanche reste orienté à la hausse (+ 1 % en 1994) dans un contexte marqué par un repositionnement des compagnies livrées à la concurrence du tunnel. Dans ce contexte, il convient de noter un recentrage des trafics au profit de Calais (+ 21.5 %) et de Boulogne (+91,4 %), mais au détriment de Dunkerque (-22.27 %), ainsi que la bonne tenue des ports normands (+ 7 % à Dieppe, + 11,7 % au Havre, + 7,2 % à Caen et + 9,6 % à Cherbourg). Saint-Malo connaît un essor important de son trafic transmanche (+ 69,69 %). alors que Roscoff marque le pas.

b) Les ports d'Outre-Mer

Le trafic des ports d'Outre-Mer est très déséquilibré, le volume des importations étant près de quatre fois supérieures à celui des exportations. Il progresse de 6.7 % par rapport à 1993.

Les entrées de vracs progressent cette année de 8.5 % pour les vracs liquides et de 6.3 % pour les vracs solides.

Les marchandises diverses progressent partout (+ 4.6 % au total), que ce soit aux Antilles, en Guyane ou dans l'Océan Indien. Les mauvais résultats de la Guadeloupe (- 5.9 %) pèsent lourdement sur le total des sorties (+1.3%). masquant des hausses importantes dans la plupart des autres départements d'Outre-Mer.

2. Les premiers résultats de 1995 ne montrent pas d'amélioration

Les premières estimations concernent le trafic de dix-neuf ports métropolitains dont les six ports autonomes. Ce trafic global, toutes marchandises, s'élève à 144.4 millions de tonnes (MT) au 1er semestre 1995. soit une baisse de 4 % par rapport au 1er semestre 1994.

Le trafic des six ports autonomes métropolitains s'élève à 114,7 MT. en baisse de 4,9 % par rapport au 1er semestre de l'an dernier. Le trafic des treize autres ports métropolitains s'élève à 29.7 MT, en légère baisse de 0,6 % par rapport au 1er semestre 1994.

L'explication de cette baisse globale s'explique exclusivement par la forte chute du trafic pétrolier (- 10,8 %).

Le trafic des marchandises diverses s'élève à 37,2 MT. en hausse de 2 % par rapport au 1er semestre 1994. Le trafic marchandises diverses des six ports autonomes métropolitains s'établit à 19,6 MT soit une hausse de 7,7 % tandis que le trafic des autres ports métropolitains marque une baisse de 3,4 % à 17,6 MT.

Le trafic des marchandises conteneurisées, essentiellement assuré par les six ports autonomes, s'élève à 8,5 MT, soit une hausse de 9,5 % par rapport au 1er semestre 1994.

Le trafic de marchandises en vracs solides atteint 35,7 MT, en hausse de 2,4 %. Les six ports autonomes métropolitains assurent 28,5 MT (+ 2,5 %) tandis que les autres ports métropolitains affichent un tonnage de 7,2 MT, en hausse de 2,3 %.

Le trafic global de marchandises en vracs liquides se réduit à 71,3 MT et enregistre ainsi une forte baisse : - 9,7 %.

Le trafic des ports autonomes métropolitains s'établit à 66,5 MT, en baisse de 10,6 %. Celui des autres ports métropolitains s'inscrit à 4,7 MT (+5.8 %). Cette baisse est due au trafic des produits pétroliers qui subit une érosion encore plus forte à 65,9 MT. en baisse de 10,8 %.

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