CONCLUSION

L'accord d'association constitue une chance décisive pour parachever le processus de modernisation économique et social entamé par la Tunisie depuis l'indépendance. À court terme, les risques ne sont pas négligeables : l'industrie nationale est la première visée par la libéralisation des échanges. Saura-t-elle s'adapter aux changements à venir ? Beaucoup dépendra dans ce domaine de l'aide apportée par la communauté et de son affectation.

Quel sera l'avenir des relations franco-tunisiennes dans le nouveau contexte développé par l'accord d'association ? La France pourra-t-elle se maintenir au premier rang des fournisseurs et clients de la Tunisie ? Nos entreprises devront compter avec le souci de diversification manifesté par la Tunisie et une concurrence accrue entre partenaires européens. Aussi, afin de préserver et perpétuer les liens tissés par l'histoire et la géographie, la France se doit de maintenir une coopération active. Or, même si la Tunisie se place au troisième rang des pays bénéficiaires de notre coopération pour l'aide allouée au titre des relations culturelles, scientifiques et techniques, celle-ci connaît au fil des ans, une érosion certaine (134 millions de francs en 1994, 119 millions de francs en 1995, 112 millions de francs en 1996). Cette évolution apparaît préoccupante, à l'heure où le Président de la République, à l'occasion d'une récente visite en Tunisie, a pourtant souligné toute l'importance qu'il accordait aux relations bilatérales.

Au-delà du seul volet économique, le dialogue politique, prévu dans l'accord donne au partenariat entre l'Europe et la Tunisie sa vraie dimension : un rapprochement qui ne concerne pas seulement les marchés mais aussi les hommes, et leurs cultures. Votre rapporteur le rappelait lors du débat sur le budget du ministère des affaires étrangères en novembre dernier, les relations euro-méditerranéennes doivent s'inscrire dans un triptyque : « le dialogue contre le repli frileux, une action politique globale contre une vision strictement libérale du progrès, l'ouverture culturelle contre le simplisme idéologique ».

La Tunisie et l'Europe ont encore beaucoup à apprendre l'une de l'autre. L'accord euro-méditerranéen, et il faudra constamment y veiller, offre l'occasion décisive de vivifier des liens tissés par l'histoire en les renouvelant par une réelle volonté politique.

Parce que l'accord d'association euro-méditerranéen avec la Tunisie constitue un levier pour le développement économique et social de ce pays, parce qu'il pose un premier jalon dans l'intégration économique du bassin méditerranéen conforme à la vocation que lui a assignée son histoire depuis l'Antiquité, parce qu'il ouvre enfin la voix d'une approche globale où le dialogue politique a une part essentielle, votre rapporteur vous invite à donner un avis favorable à l'adoption du présent projet de loi.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page