ANNEXE N° 1

DONNÉES RELATIVES

A LA SÉCURITÉ DU TRANSPORT AÉRIEN

Le niveau de sécurité de la circulation aérienne est traditionnellement évalué sur la base du nombre d' "airprox" enregistré. Une procédure "airprox" est déclenchée par un commandant de bord lorsque celui-ci estime que la sécurité de son aéronef a été ou aurait pu être compromise par un risque d'abordage entre aéronefs.

Cet indicateur doit être considéré avec prudence en raison du faible nombre d'airprox enregistré, qui dépendent en outre de paramètres sociologiques difficiles à évaluer (tels que, notamment, le climat général entre contrôleurs et pilotes, des consignes ponctuelles de compagnies ou de syndicats de pilotes concernant tel ou tel type d'incidents) qui peuvent entraîner un suivi plus ou moins rigoureux des incidents.

Enfin, il faudrait tenir compte de l'augmentation d'une année sur l'autre du nombre d'avions équipés de systèmes anti-collision (TCAS), systèmes qui permettent aux commandants de bord de connaître la position relative des autres avions, et leur permettent donc d'identifier plus facilement les situations d'airprox, y compris celles qu'ils n'auraient pas détectées auparavant.

L'évolution des airprox durant les 8 dernières années est la suivante :

Airprox

En
route

Approche

Total Civils

Civils/
militaires

Total

Par million de vols en route

1989

25

63

88

22

110

74

1990

17

49

66

25

91

58

1991

14

62

76

11

87

54

1992

14

44

58

17

75

44

1993

12

57

69

26

95

57

1994

14

52

66

22

88

50

1995

12

42

54

18

72

39

1996

21

64

85

18

103

53

1997
(8 mois)

15

56

71

18

89

65

On doit constater une forte augmentation du nombre d'airprox en 1996 et en début 1997, par rapport au niveau atteint en 1995 qui avait, il est vrai, été inhabituellement bas. L'administration de l'aviation civile indique qu'il est prématuré de conclure à une détérioration du niveau de sécurité. Elle s'appuie pour cela sur un autre indicateur considéré comme plus fiable, les alertes "filet de sauvegarde", qui, lui, reste stable.

Le filet de sauvegarde est une fonction du système "CAUTRA" d'assistance automatisée au contrôle pour la phase en route qui sert à attirer l'attention du contrôleur sur d'éventuels risques de collision qu'il n'aurait pas détectés. Ces alertes sont enregistrées automatiquement puis analysées. Elles constituent un échantillon statistique représentatif et systématique.

Le nombre d'alertes "filet de sauvegarde" conséquences d'espacements insuffisants entre avions est donné dans le tableau suviant (événements par million de mouvements traités).

1989

22

1990

32

1991

42

1992

35

1993

30

1994

38

1995

37

1996

35

1997 (7 mois)

31

A l'inverse des statistiques d'airprox, ce tableau semble montrer un maintien, voire une amélioration du niveau de sécurité.

En tout état de cause, l'administration considère que l'ensemble des éléments dont elle dispose ne permet pas de dégager une tendance significative de variation du niveau de sécurité dans un sens ou dans l'autre, sur l'ensemble de la période considérée.

La situation en Europe est encore plus délicate à appréhender car certains Etats ne communiquent pas les chiffres correspondants. Néanmoins, selon les sources de l'IATA (International Air Transport Association) représente un grand nombre de compagnies aériennes, mais n'incluent que les airprox dans lesquels une compagnie membre est concernée, l'évolution des airprox en Europe serait la suivante :

1989

238

1990

245

1991

200

1992

190

1993

196

1994

221

1995

235

1996

non encore disponibles

L'ensemble des données récapitulées plus haut indiquent qu'une étroite corrélation existe entre le nombre des incidents et celui des flux. Cette situation est alarmante si l'on prend en considération les perspectives de développement du trafic aérien.

A cet égard, les risques de collision entre aéronefs apparaissent concentrés lors des phases d'approche, ce qui devrait être toujours gardé à l'esprit lorsque la question des capacités aéroportuaires est débattue.

Encore doit-on observer que les données transmises pour évaluer le niveau de sécurité du transport aérien en réponse à la question de votre rapporteur spécial sont insuffisantes puisque se résumant à l'un des incidents parmi bien d'autres dont l'évolution doit être prise en considération pour se forger un jugement dans ce domaine.

A cet égard, il faut saluer l'initiative de l'OACI consistant à faire de l'amélioration de la sécurité du transport aérien une de ses priorités.

La DGAC, confrontée à l'arrivé de nouveaux exploitants opérant dans un contexte de concurrence de plus en plus vive, devrait s'attacher à en faire de même.

Cette action est conduite par elle grâce aux moyens consacrés au contrôle technique qui sont en constante diminution. Malgré cette évolution défavorable à laquelle n'est certainement pas étrangère, la suppression de la redevance de contrôle technique, une certaine optimisation des moyens a permis de programmer un développement des activités de contrôle qui passeraient de 1.200 opérations à 1.650 entre 1996 et 1997. Il reste à veiller que ces contrôles soient efficaces, ce qu'un examen détaillé que se propose d'entreprendre votre rapporteur l'an prochain devrait permettre de vérifier.

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