F. LES CRÉDITS SOPEXA

1. La nécessité d'un soutien aux exportations agro-alimentaires

Fort d'un solde excédentaire de 58,5 milliards de francs en 1996, notre commerce extérieur agro-alimentaire ne repose pas sur quelques grands groupes ou entreprises à taille internationale mais sur une multitude de PME et d'exploitations individuelles pour lesquelles l'accès à ces débouchés est largement conditionné par le soutien public et l'action dans un cadre collectif. Ainsi recense-t-on, dans ce secteur, 15.670 entreprises exportatrices parmi lesquelles 2.100 réalisent un chiffre d'affaires égal ou supérieur à 10 millions de francs. Pour illustrer cette spécificité, le secteur des boissons est exemplaire : premier poste en valeur à l'exportation (vins, spiritueux et autres boissons), il compte plus de 5.000 exportateurs dont près de 3.000 viticulteurs.

Cette structure "éclatée" rend donc particulièrement indispensable les actions de promotion collective conduites par la SOPEXA (Société pour l'expansion des ventes de produits agricoles et alimentaires).

2. L'évolution des dotations budgétaires

La dotation budgétaire aux actions de promotion des exportations s'inscrit depuis de nombreuses années sur une pente descendante. Pour 1998 elle s'établit à 157,8 millions de francs (contre 197,8 en loi de finances initiale 1997), soit une baisse de 40 millions de francs. Environ 85 % de cette somme est affectée à la SOPEXA.

En 1996, son budget s'est élevé à 610 millions de francs, dont la subvention directe du ministère de l'agriculture, 165 millions de francs, ne représente que le quart, le solde pour :

- 128 millions de francs provenant des offices par produits ;

- 165 millions de francs provenant des interprofessions ;

- 70 millions de francs provenant des entreprises.

Une mission commune d'inspection (Agriculture-Finances) doit remettre prochainement ses conclusions sur l'avenir de la SOPEXA, ses missions et ses modes de financement. Une baisse trop brutale de ses dotations d'origine publique n'est pas acceptable en l'état . En revanche, compte tenu de la situation de nos finances publiques, le rôle respectif de l'Etat et des entreprises peut utilement faire l'objet d'une expertise pour les années à venir, en s'inspirant peut être du modèle de l'ANDA.

Le tableau ci-après met en évidence à la fois la maîtrise des frais de fonctionnement, la baisse constante mais régulière de la dotation publique ainsi que le développement considérable de l'activité. Il souligne en outre la rupture de tendance difficilement compréhensible que représenterait une baisse de 40 millions de francs sur un an de la subvention de l'Etat.

(En millions de francs)

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1992/1997

Budget général

476

497

566

614

610

627

+ 31,7 %

Dotation publique

dont actions

dont fonctionnement

186

53

133

177

49

129

181

54

127

177

51

26

165

53

112

168

52

116

- 9,4 %

- 1,9 %

- 12,8 %

Budget de fonctionnement

154

157

162

170

160*

163

+ 5,3 %

*Diminution due au changement de régime de TVA qui correspond au non-assujettissement à la TVA de la dotation du ministère de l'agriculture avec en contrepartie le paiement de la taxe sur les salaires correspondant à environ 10 % de la masse salariale brute.

Une des pistes de réflexion pourrait donc être celle d'un contrat d'objectif pluriannuel entre la SOPEXA et les pouvoirs publics fixant, dès 1998, les objectifs et les moyens budgétaires pour une période de cinq ans, permettant ainsi de conduire les évolutions et les réformes dans la durée.

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