B. LES FORMATIONS PROFESSIONNELLES INITIALES ET CONTINUES

Pour les formations professionnelles initiales et continues, l'accent a été mis sur la rénovation des diplômes professionnels, le développement de la mission générale d'insertion, l'adaptation du dispositif de validation et la diversification des voies de formation.

1. La rénovation des diplômes professionnels

a) Le renforcement du caractère qualifiant des diplômes

Les formations professionnelles ont pour but de donner à ceux qui les suivent une qualification qui leur permette d'accéder au marché du travail dans les meilleures conditions en leur donnant la possibilité de s'adapter aux évolutions qu'ils auront à connaître tout au long de leur vie professionnelle.

Afin de renforcer le caractère qualifiant de ces formations, il a été demandé aux recteurs de veiller à une bonne appropriation par l'ensemble des acteurs des référentiels des diplômes, qui font l'objet d'une concertation approfondie avec les partenaires sociaux au sein des commissions professionnelles consultatives, d'être attentifs à la réalisation des périodes de formation en entreprise et de s'assurer de la qualité du contrôle en cours de formation.

b) L'adaptation de la réglementation des BTS, des " bac pro " et des brevets professionnels

La modification de la réglementation générale concernant les diplômes professionnels de niveau III et de niveau IV, qui résulte des décrets du 9 mai 1995, se situe dans le droit fil des dispositions de la loi du 20 juillet 1992 relative à la validation des acquis professionnels et de la loi quinquennale du 20 décembre 1993 sur l'emploi.

Les diplômes sont définis non pas à partir de leurs modalités de préparation, qui peuvent varier, mais en référence à la certification.

Le référentiel de certification est organisé en unités afin que la structure du diplôme soit identique pour tous les publics et quel que soit le mode de délivrance. Ces unités peuvent être communes à plusieurs diplômes, ce qui permet d'établir des passerelles, et peuvent donner lieu à des dispenses.

A ce jour, les trois quarts des spécialités du brevet de technicien supérieur et du baccalauréat professionnel ont été mises en conformité avec les décrets de 1995.

Pour 90 % des spécialités, les nouvelles modalités s'appliqueront à la session de 1998. Pour le reste (sept spécialités de BTS, dont une création et six rénovations et quatre spécialités de baccalauréat professionnel, dont trois rénovations et une création), elles s'appliqueront à la session de 1999.

Le décret du 9 mai 1995 s'appliquera à la session de 1998, pour vingt-deux brevets professionnels, et à la session de 1999 pour dix autres, étant rappelé que le brevet professionnel comporte 58 spécialités.

La mise en conformité des BTS, " bac pro " et brevets professionnels restants, sera poursuivie pendant l'année 1997/1998, pour une application à la session de 1999.

Ainsi, dès la session de 1999, tous les candidats seront soumis à la même réglementation pour l'ensemble des spécialités d'un diplôme.

Les conditions d'accès aux diplômes par les différentes voies de formation (voie scolaire, apprentissage, formation professionnelle continue) sont assouplies. La décision de " positionnement " émanant du recteur doit prendre en compte les études suivies en France ou à l'étranger par le candidat, les titres ou diplômes français ou étrangers des candidats, les compétences professionnelles mises en valeur ainsi que d'éventuelles dispenses d'obtention d'épreuves ou d'unités. Cette décision de positionnement permet de moduler la durée de la formation et de la réduire dans la plupart des cas.

La délivrance des diplômes peut se faire sous une forme globale qui correspond au système traditionnel de l'examen passé dans son entier au cours d'une même session en fin de formation, ou sous une forme progressive (épreuves présentées sur plusieurs sessions) pouvant être choisie par les candidats relevant de la formation continue.

Les dispositions des décrets relatives à la formation sont entrées en application le 1er septembre 1996, celles relatives au mode de calcul et au mode de passage à l'examen seront applicables à la session 1998 ou 1999.

2. La mission générale d'insertion de l'éducation nationale

La mise en oeuvre de la mission générale d'insertion nécessite une préparation à l'insertion dès le collège, intégrée dans les programmes d'actions d'information et d'orientation des établissements, un accompagnement des jeunes à leur sortie du système éducatif et une aide à l'accès à la formation et à la qualification professionnelle.

Les deux axes essentiels de cette mission d'insertion sont les suivants :

- le droit pour tout jeune de se voir offrir une formation professionnelle avant sa sortie du système éducatif, quel que soit le niveau qu'il ait atteint, en recourant à toutes les formes de statut (scolaire, apprenti, stagiaire de la formation professionnelle, salarié). Une attention particulière est portée aux publics les plus éloignés de la qualification, afin d'élaborer un projet personnel et de les aider à entrer dans un parcours de formation professionnelle ;

- l'accompagnement des jeunes quittant le système éducatif, qu'ils soient ou non diplômés. L'aide à l'insertion socioprofessionnelle et à l'accès à l'emploi, se concrétise dans la mise en place du réseau public de l'insertion des jeunes, les services de l'éducation nationale constituant l'un des partenaires de ce réseau. Sans créer de nouvelles structures, ce dispositif a pour objet de mutualiser les compétences et les prestations des réseaux ou services d'accueil et d'emploi, afin d'apporter des réponses adaptées à la situation des jeunes. La coordination des activités des divers partenaires du réseau public doit permettre une prise en charge rapide des sortants du système éducatif afin de réduire les " temps d'errance " constatés chez certains jeunes.

3. L'adaptation du dispositif de validation

La loi de validation des acquis professionnels permet aux intéressés d'accéder plus rapidement à un diplôme professionnel ou technologique.

Toute personne, ayant exercé pendant cinq ans une activité professionnelle correspondant au diplôme qu'elle vise, peut obtenir sans passer par la formation, des parties de ce diplôme par dispense d'épreuves.

De 1994 à 1996, plus de 3.000 personnes ont bénéficié de cette loi, plus de 5.000 se sont engagées dans la procédure, plus de 10.000 personnes se sont renseignées sur le contenu de ce texte auprès des dispositifs de validation de l'éducation nationale qui assurent l'accueil et l'accompagnement des candidats.

La loi est désormais mise en oeuvre dans toutes les académies qui doivent répondre à une demande en forte croissance.

4. La diversification des voies de formation

La formation professionnelle offre diverses modalités d'organisation : le statut scolaire, l'apprentissage et la formation professionnelle continue des adultes.

Pour les formations professionnelles sous statut scolaire, une attention particulière est portée au fonctionnement de l'alternance par une meilleure coordination au niveau académique des recherches de stages et une meilleure information des établissements.

Le développement des passerelles entre les voies générales, technologiques et professionnelles participe également à l'objectif de diversification des formations et à l'élévation des niveaux de qualification.

Outre les formations sous statut scolaire et les formations dispensées en centre de formation d'apprentis, l'ouverture dans les lycées, de sections d'apprentissage ou d'unités de formation par apprentissage, devrait être poursuivie et complétera les travaux menés depuis trois ans pour la rénovation pédagogique des centres de formation d'apprentis gérés par des établissements publics locaux d'enseignement. Ces travaux sont axés, notamment, sur la mise en oeuvre d'un dispositif de formation des enseignants à la pédagogie de l'alternance et la valorisation de pratiques pédagogiques innovantes qu'un centre national de ressources pour l'alternance en apprentissage a pour mission de promouvoir.

Enfin les formations professionnelles continues des adultes devront prendre en compte les demandes des régions et les besoins des entreprises.

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