AVIS n° 86 - Tome VII - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 - Enseignement technique


M. Jean-Louis CARRERE, Sénateur


Commission des Affaires culturelles - Avis n° 86 - Tome VII - 1997/1998

Table des matières






N° 86

SÉNAT

SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998

Annexe au procès-verbal de la séance du 20 novembre 1997.

AVIS

PRÉSENTÉ

au nom de la commission des Affaires culturelles (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,

TOME VII

ENSEIGNEMENT TECHNIQUE

Par M. Jean-Louis CARRÈRE,

Sénateur.

(1) Cette commission est composée de : MM. Adrien Gouteyron, président ; Pierre Laffitte, Albert Vecten, James Bordas, Jean-Louis Carrère, Jean-Paul Hugot, Ivan Renar, vice-présidents ; André Egu, Alain Dufaut, André Maman, Mme Danièle Pourtaud, secrétaires ; MM. Philippe Arnaud, Honoré Bailet, Jean Bernadaux, Jean Bernard, Jean-Pierre Camoin, Jean-Claude Carle, Robert Castaing, Marcel Daunay, Jean Delaneau, André Diligent, Ambroise Dupont, Daniel Eckenspieller, Gérard Fayolle, Alain Gérard, Roger Hesling, Pierre Jeambrun, Alain Joyandet, Philippe Labeyrie, Serge Lagauche, Henri Le Breton, Jacques Legendre, Guy Lemaire, François Lesein, Mme Hélène Luc, MM. Pierre Martin , Philippe Nachbar, Michel Pelchat, Louis Philibert, Jean-Marie Poirier, Guy Poirieux, Roger Quilliot, Jack Ralite, Victor Reux, Philippe Richert, Claude Saunier, Franck Sérusclat, René-Pierre Signé, Jacques Valade, Marcel Vidal.

Voir les numéros :

Assemblée nationale ( 11 ème législ.) : 230 , 305 à 310 et T.A. 24 .

Sénat : 84 et 85 (annexe n° 14 ) (1997-1998).

Lois de finances .

GLOSSAIRE DES SIGLES

ATOS : personnels administratifs, techniciens, ouvriers et de services

BEP : brevet d'études professionnelles

BIT : bureau international du travail

BTS : brevet de technicien supérieur

CAP : certificat d'aptitude professionnelle

CDD : contrat à durée déterminée

CDI : contrat à durée indéterminée

CEREQ : centre d'études et de recherche sur les qualifications

CFA : centre de formation d'apprentis

CLIPA : classe d'initiation préprofessionnelle en alternance

CNRAA : centre national de ressources pour l'alternance en apprentissage

CPGE : classe préparatoire aux grandes écoles

DEP : direction de l'évaluation et de la prospective

DUT : diplôme universitaire de technologie

EPLE : établissement public local d'enseignement

IUT : institut universitaire de technologie

MAFPEN : mission académique de formation des personnels de l'éducation nationale

NCE : nouveau contrat pour l'école

PLP : professeur de lycée professionnel

STS : sections de techniciens supérieurs

Mesdames, Messieurs,

Il serait excessif de considérer que les nombreuses réformes annoncées depuis cinq mois par les deux ministres en charge de l'éducation nationale puissent être interprétées comme faisant de l'enseignement technologique et professionnel la première priorité du gouvernement.

Des indications intéressantes ont pourtant été apportées au Sénat, et notamment à sa commission des affaires culturelles par les ministres sur l'évolution future de ces formations :

- l'enseignement général et l'enseignement professionnel doivent se rapprocher pour mettre fin à un système d'orientation vers ce dernier qui reste fondé sur l'échec scolaire ;

- l'école doit permettre d'identifier tous les talents et de valoriser tous les élèves ;

- les grandes écoles doivent s'ouvrir davantage aux élèves issus de la filière technologique et tous les grands lycées devraient mettre en place au moins une classe technologique ;

- la formule de l'alternance par l'apprentissage fera l'objet d'un rapport demandé à un groupe de consultants, l'apprentissage à l'allemande n'apparaissant pas comme la panacée ;

- la réforme des formations technologiques supérieures ne doit pas conduire à créer une filière et à l'isoler de l'université en renouvelant les erreurs commises dans l'enseignement secondaire ;

- la validation des acquis professionnels doit être développée ;

- la mise en conformité du parc des machines des lycées professionnels représente une lourde charge pour les régions qui pourrait faire l'objet d'une péréquation ;

- une insertion professionnelle immédiate après une formation courte, suivie d'une période de formation continue, apparaît préférable à un système qui privilégie à l'excès les études longues ;

- le recours aux emplois jeunes dans les lycées professionnels se heurte à des difficultés pratiques d'assurance ;

- les IUT bénéficieront de dotations différentes selon qu'ils accueillent des bacheliers généraux ou technologiques ;

- l'alternance et l'apprentissage ne sont plus des mots tabous dans les lycées professionnels...

Ces quelques indications constituent-elles les prémices d'un programme ambitieux et cohérent de rénovation de l'enseignement technologique et professionnel comme l'avait été en son temps la loi de programme de 1985 ?

Force est de reconnaître que les crédits qui lui seront affectés en 1998 ne traduisent pas encore cette ambition.

On assiste pourtant depuis l'an dernier à un rééquilibrage relatif entre les formations générales ou technologiques et les formations professionnelles, comme en témoignent notamment les résultats du baccalauréat : les élèves du secondaire ont moins tendance à s'engager dans des études longues et l'orientation professionnelle semble attirer un nombre croissant d'élèves, ce dont il convient de se féliciter.

*

* *

Après avoir retracé l'évolution des crédits affectés à l'enseignement technologique et professionnel en 1998 au regard des effectifs scolarisés, il conviendra de rappeler les orientations du gouvernement concernant l'avenir de ces formations et d'apprécier dans quelle mesure l'architecture de cet enseignement a été affectée par le nouveau contrat pour l'école, notamment par le développement de la formation en alternance sous contrat de travail.

Le présent rapport pour avis soulignera ensuite l'importance de l'orientation dans l'enseignement technologique et professionnel et fournira quelques éléments sur les conditions d'insertion professionnelle des diplômés de ces filières.

Il exposera enfin les observations de la commission concernant la réorganisation de l'administration centrale, la mise en sécurité des établissements et la nécessité d'une relance ambitieuse de l'enseignement technologique et professionnel.

I. UNE PROGRESSION DES CRÉDITS PARALLÈLE À CELLE DES CRÉDITS DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE POUR DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES EN AUGMENTATION

Cette année encore, votre commission ne dispose pas d'un document budgétaire spécifique pour analyser les crédits de l'enseignement technique et professionnel ; comme il est malheureusement de règle, les rares chiffres communiqués à votre rapporteur résultent pour l'enseignement technologique d'estimations, puisque ses crédits sont rassemblés à l'intérieur de l'enveloppe budgétaire consacrée aux lycées d'enseignement général et technologique.

A. DES MOYENS QUELQUE PEU DÉCEVANTS

1. Une progression des crédits par rapport à 1997 mais une légère baisse relative

Avec 36,307 milliards de francs pour 1998 en dépenses ordinaires et en crédits de paiement, contre 35,213 milliards de francs en budget voté en 1997, les crédits de l'enseignement technique long et court enregistrent une progression de 3,1 %, soit une augmentation du même ordre que celle des crédits de l'enseignement scolaire.

Cependant, leur part dans l'ensemble du budget de l'enseignement du second degré régresse à nouveau légèrement (31,56 % en 1998 contre 31,59 % en 1997) surtout pour les lycées techniques, puisque la part des crédits affectés aux lycées professionnels augmente de 17,05 % à 17,20 %.

Il convient certes de rappeler que l'augmentation du budget de l'enseignement technique et professionnel n'avait été que de 1,21 % en 1997.

Il reste que l'évolution de ces crédits ne semble pas de nature à accompagner le rééquilibrage des effectifs esquissé entre les formations et l'orientation plus forte des élèves vers les formations technologiques et professionnelles.

ENSEIGNEMENT TECHNIQUE LONG ET COURT

BUDGET VOTÉ EN 1997

(en millions de francs)

Lycées techniques

Lycées professionnels

Sections de techniciens supérieurs

TOTAL

Personnel 11540,4 18471,1 4236,4 34247,9
Fonctionnement 129,0 454,6 125,5 709,1
Total DO 11669,4 18925,7 4361,9 34957,0
CP 171,9 84,4 256,3
DC + CP 11841,3 19010,1 4361,9 35213,3
Capital AP 171,9 84,4 256,3
Part dans l'ensemble des crédits alloués à l'enseignement du second degré 111.483,5

10,62 %

17,05 %

3,91 %

31,59 %

ENSEIGNEMENT TECHNIQUE LONG ET COURT

PROJET DE LOI DE FINANCES 1998

(en millions de francs)

Lycées techniques

Lycées professionnels

Sections de techniciens supérieurs

TOTAL

Personnel 11818,6 19233,2 4266,4 35318,2
Fonctionnement 133,3 464,0 121,4 718,6
Total DO 11951,8 19697,2 4387,8 36036,8
CP 181,7 89,3 271,0
DC + CP 12133,5 19786,5 4387,8 36307,8
Capital AP 181,7 89,3 271,0
Part dans l'ensemble des crédits alloués à l'enseignement du second degré 115 028,2

10,55 %

17,20 %

3,81 %

31,56 %

2. L'absence de mesures nouvelles en matière d'emplois d'enseignants

a) Les emplois d'enseignants et de non-enseignants affectés à l'enseignement technologique et professionnel

Comme l'indique le tableau ci-après, le projet de budget pour 1998 ne comporte pas de mesures nouvelles en matière d'emplois enseignants.

En fonction des réalités locales, les recteurs devront donc redéployer certains emplois d'enseignants entre les divers types d'établissements pour la rentrée 1998, ces mouvements devant rester d'une ampleur très limitée.

Il convient de noter que la rubrique " non enseignants " comprend outre les ATOS, les personnels de direction, d'éducation et de surveillance.

EMPLOIS D'ENSEIGNANTS ET DE NON ENSEIGNANTS AFFECTÉS À L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

1996

Variation

1997

Variation

1998

I. -Enseignants

110 473

+ 91

110 564

+ 0

110 564

II. Non enseignants

39 630

+ 1

39 631

+ 231

39 862

dont ATOSS

27 640

+ 1

27 641

+ 201

27 842

Total emplois (I + II)

150 103

+ 92

150 195

+ 231

150 426

b) Les emplois de professeurs de lycée professionnel

En application du plan de revalorisation, le projet de budget prévoit 44,84 millions de francs pour transformer, au 1er septembre 1998, 5.000 emplois de PLP1 en 5.000 emplois de PLP2.

A la même date, 70 emplois de PLP2 seront transformés en 70 emplois de PLP2 hors classe dans le cadre de l'amélioration du pyramidage, le coût de cette transformation s'élevant à 1,11 million de francs.

L'évolution des emplois de professeurs de lycée professionnel est la suivante :

Stock : budget voté 1997

Flux :projet de loi de finances 1998

Stock : fin 1998

PLP1

12 093

- 5 000

7 089

PLP2

48 255

+ 4 930

53 185

PLP2 hors classe

5 017

+ 70

5 087

Conformément aux plans successifs de revalorisation de la fonction enseignante signés entre 1989 et 1993, les professeurs de lycée professionnel de second grade (PLP2) ont bénéficié de la création de hors classes dont les effectifs ont été fixés statutairement à 15 % des effectifs budgétaires des classes normales.

Enfin la reconversion des professeurs de lycée professionnel, du fait de l'intégration de PLP1 dans le corps des PLP2, ne semble plus présenter au niveau académique un caractère prioritaire : les responsables de ressources humaines et des MAFPEN utilisent désormais leurs moyens propres pour accompagner les nouveaux titulaires et pour aider les enseignants en difficulté passagère.

c) Des ouvertures de postes pourtant prévues par la loi de programmation du nouveau contrat pour l'école

Il convient de rappeler que la loi de programmation du nouveau contrat pour l'école avait pourtant prévu, pour 1998, dans son annexe financière, 480 postes pour mettre en oeuvre la mesure " formation professionnelle avant la sortie du système scolaire ", ainsi qu'un crédit correspondant de 76,32 millions de francs.

D'après les réponses fournies à votre rapporteur, le projet de budget pour 1998 ne prévoit aucune mesure spécifique au titre de la mise en oeuvre du nouveau contrat pour l'école concernant l'enseignement technique, professionnel et de la formation professionnelle.

B. L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES DANS LES FILIÈRES COURTES ET LONGUES

1. L'orientation des élèves vers le second cycle professionnel

L'orientation des élèves dans les différentes filières d'enseignement a profondément évolué depuis le milieu des années 80.

S'agissant des lycées professionnels, après une baisse continue des effectifs intervenue ces dernières années, on a assisté à la rentrée 1996 à un retournement de tendance (+ 3.400 élèves). Cette progression modérée doit se poursuivre à la rentrée 1997 et à celle de 1998. Ces hausses résultent de la progression du second cycle professionnel et de la réorganisation du premier cycle, notamment en ce qui concerne les classes de 3e et de 4e technologiques.

Les préparations au CAP en trois ans à l'issue de la 5e ont vu leurs effectifs fondre en quelques années, pour atteindre 21.600 en 1996, alors que s'ouvraient dans le même temps les nouvelles classes de 4e et 3e technologiques (relevant du 1er cycle mais implantées au collège ou en lycée professionnel).

On a assisté dans le même temps à la progression régulière des préparations au BEP en deux ans à l'issue de la 3e, et à l'essor continu des bacs professionnels qui ont concerné environ 160.000 élèves en 1996-97.

Ce mouvement devrait se ralentir lors des rentrées 1997 et 1998 : la progression des préparations en 2 ans au CAP pourrait en effet être contrebalancée par la baisse des effectifs en terminale BEP.

La progression des effectifs des baccalauréats professionnels doit se poursuivre ; elle était de + 2,4 % entre les rentrées 1995 et 1996 et devrait s'élever à + 2,6 % en 1997 et à + 3,8 % en 1998.

2. L'orientation des élèves vers le second cycle technologique

Le second cycle technologique a profité de l'afflux général des élèves en lycée, à la fin des années 80 et a vu ses effectifs augmenter jusqu'à l'arrivée du creux démographique.

Le poids des séries technologiques qui avait constamment progressé depuis leur création à la fin des années 60, s'est toutefois réduit à partir de 1985 au profit des séries générales plus " attractives ". En classe terminale, il est revenu en quelques années de près de 36 % en 1985-86 à 32,4 % en 1994-95, mais il est remonté à 33,1 % et à 33,2 % lors des deux dernières rentrées.

L'évolution de l'orientation en fin de 3e générale vers la seconde générale ou technologique d'une part, et vers le second cycle professionnel d'autre part, permet de noter un moindre passage vers les formations générales ou technologiques ; ce moindre passage ne s'effectue pas au profit des formations professionnelles, mais de l'apprentissage et des formations relevant du ministère de l'agriculture et s'accompagne de sorties plus nombreuses du système éducatif.

EFFECTIFS D'ÉLÈVES DU SECOND DEGRÉ PUBLIC ET PRIVÉ

1995-1996
CONSTAT

Variation absolue

%

1996-1997
CONSTAT

Variation absolue

%

1997-1998
Projection

Variation absolue

%

1998-1999
Projection

COLLÈGES 3 176 696

-31 269

- 1,0 3 145 427

- 37 504

- 1,2

3 107 923

- 18 803

- 0,6

3 089 120
L.P. 773 448

2 498

0,3 775 946

13 590

1,8

789 536

4 968

0,6

794 504
LYCÉES 1 482 115

2 017

0,1 1 484 132

7 441

0,5

1 491 573

- 11 378

- 0,8

1 480 195

3. Les sorties du système éducatif selon le diplôme

Alors que le nombre de sortants diplômés de l'enseignement supérieur long est en augmentation (87.000 en 1990, 138.000 en 1995), on assiste également à une forte progression des sorties diplômées des BTS et des DUT et à une légère reprise des sorties diplômées des CAP et BEP due notamment au développement des entrées en apprentissage.

Il convient également de remarquer que les sorties sans aucun diplôme de l'enseignement secondaire se sont réduites de 202.000 à 97.000 de 1980 à 1995, soit 14 % du nombre total des sorties et que si 27 % des jeunes d'une génération abandonnaient l'école sans qualification en 1973, cette proportion, d'après les prévisions de la DEP, ne devrait plus concerner qu'un jeune sur dix-sept en 2000.

L'enseignement technique et professionnel a largement contribué à ce mouvement même si la plus grande part de ces sorties sans diplôme interviennent en cours de CAP et de BEP, notamment en apprentissage, ou en enseignement spécialisé.

SORTANTS DU SYSTÈME ÉDUCATIF SELON LE PLUS HAUT DIPLÔME OBTENU

EN MILLIERS

DIPLÔME OBTENU

1977

1980

1990

1993

1994

1995

Répartition en  %

Aucun diplôme ou Cep 206 202 133 105 102 97 14 %
Brevet seul 81 80 61 55 52 51 7 %
Cap Bep ou équivalent 208 220 129 121 111 119 17 %
Baccalauréat général 86 81 50 61 66 74 11 %
Baccalauréat technicien, professionnel et assimilé
38

32

65

88

94

90

13 %
Bts, Dut et équivalents 26 29 60 80 85 103 15 %
Propédeutique, Deug, Paramédical et social
44

36

37

28

29

32

5 %
Supérieur long 53 45 87 105 128 138 20 %
Total sortants 742 725 622 643 667 704 100 %

4. L'évolution du nombre des bacheliers professionnels

a) Une stabilisation du nombre de candidats

Si le baccalauréat professionnel poursuit son développement, l'augmentation continue du nombre de candidats observée jusqu'en 1996 a été stoppée en 1997, puisque moins de 300 candidats supplémentaires ont été dénombrés à la session de juin 1997.

b) Le rappel des caractéristiques du baccalauréat professionnel

Il convient de rappeler que le baccalauréat professionnel répond à un besoin de formation lié à l'évolution des technologies et de l'organisation du travail, qui requièrent dans de nombreuses entreprises du personnel qualifié de niveau supérieur à celui du BEP et du CAP.

Conçu et mis en oeuvre en relation avec le monde professionnel, sa vocation première est l'insertion professionnelle. On notera que l'insertion des bacheliers professionnels est meilleure que celle des bacheliers technologiques. Le baccalauréat professionnel représente également pour les jeunes issus du CAP ou du BEP une chance supplémentaire d'accéder à une qualification de niveau IV et de connaître une meilleure insertion.

Parallèlement, a été institué en 1995 un concours général des métiers ouvert aux élèves de terminale professionnelle. Ce concours qui concernait dix spécialités ou options en 1996 a vocation à être étendu à l'ensemble des spécialités.

Le diplôme peut être préparé par la voie de la formation initiale, par la voie de l'apprentissage ou de la formation professionnelle continue. Les dispositions de l'article 54 de la loi quinquennale sur l'emploi du 20 décembre 1993 permettent à des bacheliers, et à d'autres candidats ayant suivi des cursus dans la voie générale ou technologique, de préparer ce diplôme selon des parcours adaptés à leurs acquis antérieurs.

Le décret du 9 mai 1995 portant règlement général du baccalauréat professionnel, applicable depuis le 1er septembre 1996, met en oeuvre ces dispositions en assouplissant les conditions d'accès à la formation et en renforçant la dimension professionnelle de ce diplôme.

c) Les spécialités du baccalauréat professionnel

Depuis 1985, quarante et une spécialités de baccalauréat professionnel ont été créées : trente-deux d'entre elles relèvent du secteur industriel et neuf du secteur tertiaire. Une nouvelle formation devait être mise en place à la rentrée 1997 : celle des métiers de la sécurité, option police nationale.

d) Un taux de réussite en progression continue

Les résultats provisoires de la session 1997 révèlent un ralentissement de l'augmentation du nombre de candidats.

Les taux de réussite continuent en revanche d'afficher une hausse constante, s'établissant cette année à 79 %, soit une progression de plus de un point par rapport à la session de 1996 ; depuis 1993, la hausse du taux de réussite est régulière. Aujourd'hui, le baccalauréat professionnel enregistre les meilleurs taux de réussite, parmi les trois grands types de baccalauréat, notamment dans les spécialités des services, à l'instar de ce qui peut être observé dans les séries technologiques.

L'écart de réussite entre les spécialités de production et de services est d'ailleurs le même dans ces deux types de baccalauréat.

ÉVOLUTION DES RÉSULTATS AU BACCALAURÉAT PROFESSIONNEL

Nombre de candidats

Taux de réussite

% d'une génération

1993

73 171 71,8 5,9

1994

82 949 74,1 7,0

1995

90 428 72,7 7,9

1996

95 660 77,9 9,4

1997

95 941 79,0 9,7
e) La poursuite d'études des bacheliers professionnels

Plus de la moitié des bacheliers professionnels qui poursuivent des études s'orientent en sections de techniciens supérieurs et près de 40 % se dirigent vers l'université (hors IUT) où le taux de succès est peu élevé, les acquis antérieurs de ces bacheliers les préparant mal à suivre dans de bonnes conditions les enseignements de premier cycle universitaire.

5. L'évolution des classes de 4e et de 3e technologiques

Le transfert des classes de 4e et 3e technologiques des lycées professionnels vers les collèges, amorcé dès la rentrée scolaire 1991, se poursuit, mais à un rythme plus ou moins soutenu, selon les académies.

a) Les effectifs et les établissements

A la rentrée 1996, près de 156.000 élèves étaient scolarisés dans les classes de 4e et 3e technologiques des collèges et des lycées professionnels.

Le nombre de collèges en France métropolitaine accueillant des 4e et 3e technologiques a augmenté considérablement entre les rentrées scolaires 1992 et 1996 ; cette augmentation concerne plus particulièrement le secteur public. La proportion de ces collèges est ainsi passée de 50,9 % en 1993 à 67,2 % en 1996. Pour le secteur public elle augmente de 53,1 % à 68,3 %. Le nombre de lycées professionnels offrant des 4e et 3e technologiques a parallèlement diminué.

b) La répartition par académies

La répartition académique montre des différences notables dans le rythme de progression de la part des collèges offrant des 4e et 3e technologiques. Certaines académies comme Nancy-Metz et Rennes ont vu augmenter fortement le nombre de ces collèges, leur proportion passant respectivement de 12,7 % et 10,7 % en 1993 à 50 % et 22,4 % en 1996, pour le secteur public.

D'autres académies comme Créteil et Versailles accueillent depuis 1993 un nombre considérable de collèges du secteur public comportant des 4e et 3e technologiques. Leur proportion est passée de 79 % à 92 % dans l'académie de Créteil et de 86 % à 93,6 % dans celle de Versailles.

Le nombre de divisions accueillant des classes de 4e et 3e technologiques diminue pour la France métropolitaine (- 122 divisions de 1994 à 1996). La diminution est continue pour le secteur public (- 163 divisions entre 1994 et 1996) tandis que le secteur privé voit le nombre des classes technologiques augmenter lors des deux dernières rentrées.

c) Les incidences de la réforme pédagogique des collèges

Il convient de rappeler que la rénovation du collège a pour objectif de favoriser la réussite de tous les élèves par un enseignement adapté à la diversité de leurs souhaits, de leurs aptitudes et de leurs besoins, tout en évitant les prédéterminations précoces et irréversibles.

Cette rénovation s'appuie sur une diversification de l'action pédagogique et un enrichissement de la gamme des parcours de réussite, dans le cadre d'une nouvelle organisation plus souple du collège en trois cycles. La réforme prévoit également un repositionnement du dispositif de collège sous forme d'options. Seuls les lycées professionnels doivent offrir un cycle technologique, tandis que dans les collèges, la classe de quatrième générale propose une option facultative de technologie et la troisième une option obligatoire.

Vingt-trois académies devaient proposer cette option à la rentrée 1997 dans 1122 divisions, représentant 5 % des classes de quatrième générale, ce qui induit, corrélativement, la fermeture de 331 classes de quatrième technologique en collège.

Pour les deux prochaines rentrées, la mise en place en fin de 5e du nouveau dispositif, avec l'expérimentation puis la généralisation des nouvelles quatrièmes de collège, devrait faire diminuer fortement l'orientation vers la quatrième technologique traditionnelle. L'arrêté du 26 décembre 1996 laisse aux principaux de collège le choix, pour la rentrée scolaire 1997, du repositionnement du dispositif sous forme d'option technologique au niveau quatrième mais l'impose pour la rentrée 1998. Ce mouvement devrait être compensé par un passage plus fréquent vers la quatrième générale en collège.

Dès 1998, la mise en place des nouveaux enseignements optionnels de technologie en fin de 4e, dans certains collèges puis dans l'ensemble, pourrait entraîner une augmentation du taux de passage de quatrième générale vers la troisième technologique de lycée professionnel. Dans le même temps, on prévoit une baisse des passages vers la troisième générale en collège.

II. LES ORIENTATIONS DU GOUVERNEMENT EN MATIÈRE D'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

D'après les indications fournies au rapporteur de votre commission, force est de reconnaître que les orientations du gouvernement en ce domaine s'inscrivent très largement dans la continuité et ne témoignent d'aucune inflexion notable.

A. LES FORMATIONS DE LA VOIE TECHNOLOGIQUE

1. La valorisation de la voie technologique

La valorisation de la voie technologique constituait un objectif de la rénovation pédagogique des lycées mise en oeuvre depuis 1992.

A l'issue du baccalauréat 1997, une troisième génération d'élèves a ainsi achevé un cycle complet d'études dans le cadre de cette rénovation : les résultats de la session 1997 traduisent un rééquilibrage significatif entre le taux de succès au baccalauréat général (76,3 %) et celui du baccalauréat technologique (77,1 %).

Entre les sessions 1995 et 1997, le taux de réussite au baccalauréat technologique a progressé de plus de six points alors que celui du baccalauréat général n'augmentait que de 1,8 point.

Les séries technologiques s'affirment ainsi comme des voies de réussite à part entière, ce qui contribue au rééquilibrage des séries et à leur égale valorisation.

Outre la réalisation de ce premier objectif, il conviendra de renforcer la liaison entre les études secondaires et les études supérieures, afin d'assurer aux bacheliers technologiques des débouchés valorisants et d'enrayer la tendance à la stagnation des effectifs des séries technologiques industrielles afin de satisfaire les besoins en ingénieurs et en techniciens supérieurs.

2. Les innovations récentes

Les innovations relatives à la voie technologique, qui ont été introduites durant l'année scolaire 1996-1997, ont porté sur les points suivants :

- au niveau de l'examen, des améliorations ont été apportées aux conditions d'évaluation des candidats des épreuves pratiques des baccalauréats technologiques, notamment, de la série sciences et technologies de laboratoire ;

- au niveau de la formation, deux nouvelles spécialités (arts appliqués et génie optique) sont offertes aux élèves à compter de la rentrés 1997 dans le cadre de la série " sciences et technologies industrielles " qui comptait jusqu'à présent six spécialités.

Enfin, pour le brevet de technicien, en application de l'article 8 de la loi de programme du 23 décembre 1985 sur l'enseignement technologique et professionnel, après la transformation des vingt spécialités à effectifs importants en baccalauréats technologiques ou professionnels, des études sont actuellement menées pour faire évoluer les quinze dernières spécialités qui subsistent encore en raison de leur spécificité.

B. LES FORMATIONS PROFESSIONNELLES INITIALES ET CONTINUES

Pour les formations professionnelles initiales et continues, l'accent a été mis sur la rénovation des diplômes professionnels, le développement de la mission générale d'insertion, l'adaptation du dispositif de validation et la diversification des voies de formation.

1. La rénovation des diplômes professionnels

a) Le renforcement du caractère qualifiant des diplômes

Les formations professionnelles ont pour but de donner à ceux qui les suivent une qualification qui leur permette d'accéder au marché du travail dans les meilleures conditions en leur donnant la possibilité de s'adapter aux évolutions qu'ils auront à connaître tout au long de leur vie professionnelle.

Afin de renforcer le caractère qualifiant de ces formations, il a été demandé aux recteurs de veiller à une bonne appropriation par l'ensemble des acteurs des référentiels des diplômes, qui font l'objet d'une concertation approfondie avec les partenaires sociaux au sein des commissions professionnelles consultatives, d'être attentifs à la réalisation des périodes de formation en entreprise et de s'assurer de la qualité du contrôle en cours de formation.

b) L'adaptation de la réglementation des BTS, des " bac pro " et des brevets professionnels

La modification de la réglementation générale concernant les diplômes professionnels de niveau III et de niveau IV, qui résulte des décrets du 9 mai 1995, se situe dans le droit fil des dispositions de la loi du 20 juillet 1992 relative à la validation des acquis professionnels et de la loi quinquennale du 20 décembre 1993 sur l'emploi.

Les diplômes sont définis non pas à partir de leurs modalités de préparation, qui peuvent varier, mais en référence à la certification.

Le référentiel de certification est organisé en unités afin que la structure du diplôme soit identique pour tous les publics et quel que soit le mode de délivrance. Ces unités peuvent être communes à plusieurs diplômes, ce qui permet d'établir des passerelles, et peuvent donner lieu à des dispenses.

A ce jour, les trois quarts des spécialités du brevet de technicien supérieur et du baccalauréat professionnel ont été mises en conformité avec les décrets de 1995.

Pour 90 % des spécialités, les nouvelles modalités s'appliqueront à la session de 1998. Pour le reste (sept spécialités de BTS, dont une création et six rénovations et quatre spécialités de baccalauréat professionnel, dont trois rénovations et une création), elles s'appliqueront à la session de 1999.

Le décret du 9 mai 1995 s'appliquera à la session de 1998, pour vingt-deux brevets professionnels, et à la session de 1999 pour dix autres, étant rappelé que le brevet professionnel comporte 58 spécialités.

La mise en conformité des BTS, " bac pro " et brevets professionnels restants, sera poursuivie pendant l'année 1997/1998, pour une application à la session de 1999.

Ainsi, dès la session de 1999, tous les candidats seront soumis à la même réglementation pour l'ensemble des spécialités d'un diplôme.

Les conditions d'accès aux diplômes par les différentes voies de formation (voie scolaire, apprentissage, formation professionnelle continue) sont assouplies. La décision de " positionnement " émanant du recteur doit prendre en compte les études suivies en France ou à l'étranger par le candidat, les titres ou diplômes français ou étrangers des candidats, les compétences professionnelles mises en valeur ainsi que d'éventuelles dispenses d'obtention d'épreuves ou d'unités. Cette décision de positionnement permet de moduler la durée de la formation et de la réduire dans la plupart des cas.

La délivrance des diplômes peut se faire sous une forme globale qui correspond au système traditionnel de l'examen passé dans son entier au cours d'une même session en fin de formation, ou sous une forme progressive (épreuves présentées sur plusieurs sessions) pouvant être choisie par les candidats relevant de la formation continue.

Les dispositions des décrets relatives à la formation sont entrées en application le 1er septembre 1996, celles relatives au mode de calcul et au mode de passage à l'examen seront applicables à la session 1998 ou 1999.

2. La mission générale d'insertion de l'éducation nationale

La mise en oeuvre de la mission générale d'insertion nécessite une préparation à l'insertion dès le collège, intégrée dans les programmes d'actions d'information et d'orientation des établissements, un accompagnement des jeunes à leur sortie du système éducatif et une aide à l'accès à la formation et à la qualification professionnelle.

Les deux axes essentiels de cette mission d'insertion sont les suivants :

- le droit pour tout jeune de se voir offrir une formation professionnelle avant sa sortie du système éducatif, quel que soit le niveau qu'il ait atteint, en recourant à toutes les formes de statut (scolaire, apprenti, stagiaire de la formation professionnelle, salarié). Une attention particulière est portée aux publics les plus éloignés de la qualification, afin d'élaborer un projet personnel et de les aider à entrer dans un parcours de formation professionnelle ;

- l'accompagnement des jeunes quittant le système éducatif, qu'ils soient ou non diplômés. L'aide à l'insertion socioprofessionnelle et à l'accès à l'emploi, se concrétise dans la mise en place du réseau public de l'insertion des jeunes, les services de l'éducation nationale constituant l'un des partenaires de ce réseau. Sans créer de nouvelles structures, ce dispositif a pour objet de mutualiser les compétences et les prestations des réseaux ou services d'accueil et d'emploi, afin d'apporter des réponses adaptées à la situation des jeunes. La coordination des activités des divers partenaires du réseau public doit permettre une prise en charge rapide des sortants du système éducatif afin de réduire les " temps d'errance " constatés chez certains jeunes.

3. L'adaptation du dispositif de validation

La loi de validation des acquis professionnels permet aux intéressés d'accéder plus rapidement à un diplôme professionnel ou technologique.

Toute personne, ayant exercé pendant cinq ans une activité professionnelle correspondant au diplôme qu'elle vise, peut obtenir sans passer par la formation, des parties de ce diplôme par dispense d'épreuves.

De 1994 à 1996, plus de 3.000 personnes ont bénéficié de cette loi, plus de 5.000 se sont engagées dans la procédure, plus de 10.000 personnes se sont renseignées sur le contenu de ce texte auprès des dispositifs de validation de l'éducation nationale qui assurent l'accueil et l'accompagnement des candidats.

La loi est désormais mise en oeuvre dans toutes les académies qui doivent répondre à une demande en forte croissance.

4. La diversification des voies de formation

La formation professionnelle offre diverses modalités d'organisation : le statut scolaire, l'apprentissage et la formation professionnelle continue des adultes.

Pour les formations professionnelles sous statut scolaire, une attention particulière est portée au fonctionnement de l'alternance par une meilleure coordination au niveau académique des recherches de stages et une meilleure information des établissements.

Le développement des passerelles entre les voies générales, technologiques et professionnelles participe également à l'objectif de diversification des formations et à l'élévation des niveaux de qualification.

Outre les formations sous statut scolaire et les formations dispensées en centre de formation d'apprentis, l'ouverture dans les lycées, de sections d'apprentissage ou d'unités de formation par apprentissage, devrait être poursuivie et complétera les travaux menés depuis trois ans pour la rénovation pédagogique des centres de formation d'apprentis gérés par des établissements publics locaux d'enseignement. Ces travaux sont axés, notamment, sur la mise en oeuvre d'un dispositif de formation des enseignants à la pédagogie de l'alternance et la valorisation de pratiques pédagogiques innovantes qu'un centre national de ressources pour l'alternance en apprentissage a pour mission de promouvoir.

Enfin les formations professionnelles continues des adultes devront prendre en compte les demandes des régions et les besoins des entreprises.

C. LES AXES DE RÉFLEXION DU GOUVERNEMENT

Outre la poursuite de la mise en oeuvre des orientations fixées par le gouvernement précédent, le ministère étudie actuellement des mesures tendant à rénover et améliorer la préparation des diplômes professionnels.

1. La rénovation du CAP et du BEP

Les formations et les diplômes du CAP et du BEP devraient être clarifiés et rénovés afin de mieux professionnaliser le CAP, de reconnaître des qualifications intermédiaires particulièrement pour les jeunes en difficulté (niveaux V bis et VI) et de répondre aux besoins de qualifications nouvelles.

2. La préparation aux diplômes professionnels

Dans le domaine de la formation initiale sous statut scolaire, les modalités de préparation aux différents diplômes professionnels seront différenciées par type de métiers. La place et le volume de l'alternance notamment, seront adaptés aux métiers préparés.

La formation et le recrutement des professeurs de lycées professionnels de certaines spécialités seront améliorés en faisant notamment appel à des professionnels confirmés.

Le partenariat entre les lycées et les entreprises sera développé dans le domaine de la formation en entreprise, des transferts de technologie, de l'intervention de professionnels dans l'enseignement comme dans l'information.

Le dispositif de formation professionnelle continue des adultes de l'éducation nationale devrait enfin être adapté.

III. LES ÉVOLUTIONS RÉCENTES DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

Deux éléments principaux ont modifié l'organisation de l'enseignement technique et professionnel au cours des années récentes : le développement de la formation initiale hors statut scolaire et la mise en oeuvre de mesures qui se voulaient ambitieuses, celles proposées dans le nouveau contrat pour l'école par le précédent gouvernement.

A. LE BILAN D'APPLICATION DES MESURES DU NOUVEAU CONTRAT POUR L'ÉCOLE CONCERNANT LA VOIE PROFESSIONNELLE

Ces mesures tendaient notamment à organiser un cursus complet de la voie professionnelle et à professionnaliser l'ensemble de ses formations.

1. L'organisation d'un cursus complet

Cette organisation devait résulter de la construction de parcours cohérents, sous différents statuts, offerts aux élèves, du CAP jusqu'au diplôme d'ingénieur et de la mise en place de passerelles entre les formations générales ou technologiques et professionnelles.

Pour l'accès à la voie technologique après le BEP, il a été introduit un enseignement facultatif de la langue vivante II dans les BEP du secteur tertiaire administratif, qui avait pour but de faciliter l'accès des titulaires des BEP " administration commerciale et comptable " et " communication administrative et secrétariat " à la voie technologique par la classe de première d'adaptation sciences et technologies tertiaires.

En 1996, 80 % des diplômés des BEP du tertiaire administratif ont poursuivi leurs études en baccalauréat professionnel ou technologique.

Pour l'accès à la voie professionnelle , dans le cadre de la préparation d'un diplôme professionnel, le passage dans les deux sens a été facilité entre les dispositifs sous statut scolaire et ceux sous contrat de travail.

Deux expériences ont été engagées :

- les formations intégrées destinées à permettre à des élèves en difficulté d'obtenir une qualification de niveau V. Elles ont concerné 1.200 jeunes au cours de l'année scolaire 1995/1996 ;

- la formule " 1+1 " destinée à des jeunes bien intégrés et motivés, qui préparent un diplôme professionnel de niveau IV (baccalauréat professionnel) ou de niveau III (brevet de technicien supérieur) et prévoyant une première année sous statut scolaire et la deuxième année sous contrat d'apprentissage.

2. La professionnalisation des formations de la voie professionnelle

Le rôle de l'entreprise dans les différentes formations professionnelles devait être précisé dans le cadre de la mise en place des stages ou des périodes de formation en entreprise qui figurent obligatoirement dans les cursus de formation professionnelle. A l'occasion de chaque création ou rénovation de diplôme professionnel, les conditions d'exercice de ces périodes en entreprise par rapport à l'objectif de la formation sont désormais précisées dans la définition du diplôme.

Les objectifs, le contenu, la durée et l'organisation du stage sont actuellement définis dans la convention de stage, qui est l'instrument juridique indispensable préalable à toute réalisation de stage d'un élève : cette convention, conclue entre le chef d'établissement et le chef d'entreprise, permet de définir les activités du stagiaire et le rôle de chaque partenaire (stagiaire, professeur, tuteur).

Au cours de l'année scolaire 1996-1997, 6.000 jeunes issus de l'enseignement technologique ou général, ont suivi des formations professionnelles adaptées, près de 8.000 se sont engagés en formation complémentaire d'initiative locale permettant une spécialisation ou un adaptation de formations professionnelles à l'emploi local, 5.400 élèves ont préparé une seconde fois des examens de tous niveaux, selon des formules faisant une large place à l'alternance, et un peu plus de 12.000 élèves en difficulté ont suivi un cycle d'insertion professionnelle par alternance, permettant leur réorientation. En outre, plus de 800 élèves, les plus éloignés de la qualification, ont suivi une formation aménagée menant à un CAP.

3. La fin du nouveau contrat pour l'école ?

Les orientations prévues par le NCE pour l'enseignement professionnel n'ont pas fait l'objet de développements nouveaux depuis le bilan établi par votre rapporteur en 1996.

Il convient de rappeler pourtant que le NCE prévoyait, jusqu'en 1999, pour la mesure dite " formation professionnelle qualifiante avant la sortie du système scolaire ", quelque 2.900 postes et 1,15 milliard de francs de crédits en total cumulé ainsi que 281,42 millions de francs pour la mesure " centres de validation et de bilan ".

D'après les indications qui ont été fournies au rapporteur de votre commission, " le projet de loi de finances pour 1998 ne prévoit aucune mesure spécifique au titre de la mise en oeuvre du NCE concernant l'enseignement technique, professionnel et de la formation professionnelle ", ce qui semble sonner le glas d'une loi de programmation financière deux ans avant son terme.

B. LE DÉVELOPPEMENT DE L'APPRENTISSAGE

1. Un ralentissement de la progression des effectifs

Avec près de 297.000 apprentis accueillis dans les CFA (hors agriculture ), les effectifs d'apprentis ont enregistré une augmentation de 7 % en 1996-1997 alors que leur progression avait été de 10 % en 1995-1996 et de 15 % en 1994-1995.

La reprise des recrutements en première année (+ 11,3 %), bien que n'ayant pas compensé le déficit des flux d'entrée constaté l'année dernière, permet cependant d'envisager une augmentation plus rapide des effectifs d'apprentis dès la prochaine rentrée.

Si les effectifs d'apprentis du niveau V augmentent de 3 %, la part des CAP au sein de l'apprentissage se réduit par rapport aux autres diplômes (61 % contre 65 % l'an dernier) qui connaissent un développement plus rapide, cette évolution paraissant de nature à modifier l'image traditionnelle de cette filière de formation en alternance.

France sans TOM

1994-1995

1995-1996

1996-1997

Apprentis en CFA (hors agriculture)

Effectifs


Évolu-tion (%)

Effectifs


Évolu-tion (%)

Dont effectif en 1re année


Évolu-tion (%)

Effectifs


Évolu-tion (%)

dont effectif en 1re année


Évolu-tion (%)

Total niveau V CAP-BEP et autres diplômes

206 998

10,8

219 922

6,2

104 013

0,9

227 514

3,5

110 848

6,6

Total niveau IV BP-Bac Pro et autres diplômes

31 026

30,9

37 930

22,3

20 050

14,8

44 109

16,3

23 843

18,9

Total niveau III DUT et autres diplômes

9 234

56,6

13 354

44,3

7 487

32,1

17 513

31,1

10 148

35,5

Total niveau II et I

3 306

71,1

4 777

45,4

1 635

0,5

9 692

40,1

3 438

110,3

Total général

250 564

14,8

275 983

10,1

133 185

2,7

295 828

7,2

148 277

11,3

Sources : Résultats de l'enquête de la DEP au 31 décembre 1996 dans l'ensemble des CFA (hors centres agricoles)

2. Un développement embryonnaire de l'apprentissage dans les lycées professionnels

a) Les ouvertures de sections et d'unités de formation par apprentissage et les effectifs concernés

Ouvertes en 1995, en application de la loi quinquennale pour l'emploi de 1993 et du décret du 14 avril 1995, le nombre de sections d'apprentissage créées dans les établissements publics locaux d'enseignement est passé de 13 en 1995-1996 à 21 en 1996-1997 et le nombre d'unités de formation par apprentissage est passé de 14 à 19 pendant la même période.

Les sections d'apprentissage des établissements d'enseignement publics et privés ont ainsi formé 492 apprentis en 1996-1997, tous les niveaux de formation étant concernés et plus particulièrement le niveau III qui représente 46 % des inscrits, dont 30 % préparent un BTS.

D'après les indications fournies à votre rapporteur, une centaine de PLP2 seraient affectés au fonctionnement de ces sections.

Effectif total

Flux d'entrée

CAP et autres diplômes niveau V

100

71

BEP

17

17

TOTAL NIVEAU V

117

88

Brevet Pro + autres diplômes niveau IV

39

39

Bac professionnel

65

53

TOTAL NIVEAU IV

104

92

BTS

142

102

IUT et autres diplômes niveau III

85

30

TOTAL NIVEAU III

227

142

TOTAL NIVEAU II ET I

44

19

TOTAL GÉNÉRAL

492

341

b) Les académies concernées

Les sections d'apprentissage ont été ouvertes dans les EPLE de 11 académies, soit quatre dans l'académie de Besançon, trois dans celle de Dijon, une dans celle de Grenoble, une dans celle de Limoges, deux dans celle de Lyon, trois dans celle de Montpellier, cinq dans celle de Nantes, deux dans celles d'Orléans-Tours, six dans celle de Poitiers, deux dans celles de Rennes, et quatre dans celle de Toulouse.

c) Les modalités de la mise en oeuvre de formations en apprentissage dans les lycées professionnels

Il convient de rappeler que la mise en oeuvre de formations en apprentissage dans les lycées peut s'effectuer selon deux modalités :

- dans le cadre de sections d'apprentissage ouvertes par convention entre le lycée, la région et un organisme du monde professionnel (syndicat professionnel ou chambre consulaire) ;

- dans le cadre d'une convention entre un lycée et un centre de formation d'apprentis, par laquelle ce CFA confie au lycée la responsabilité pédagogique de la mise en oeuvre de la formation sous la forme d'une unité de formation par apprentissage.

3. L'élargissement de la pratique des dispositifs préparatoires à l'apprentissage

La circulaire du 9 mai 1997, relative à la mise en place des classes d'initiation préprofessionnelle en alternance (CLIPA) précise que ces classes doivent permettre de contribuer à construire et à vérifier le projet de formation de l'élève par la découverte d'une large gamme de secteurs professionnels.

La circulaire précise, également, qu'à l'issue de cette classe, l'élève doit être en mesure de trouver la formation la plus appropriée compte tenu de son cursus antérieur, de son âge, de ses acquisitions et de ses motivations. L'une de ces voies de formations ouvertes à l'élève à l'issue de la CLIPA est la formation professionnelle sous contrat d'apprentissage.

Les classes d'initiative préprofessionnelle en alternance sont ouvertes dans le cadre des plans régionaux de développement des formations professionnelles des jeunes. Elles peuvent accueillir, à partir de l'âge de quatorze ans, des élèves sous statut scolaire qui choisissent d'acquérir une préqualification professionnelle par la voie de la formation en alternance.

La circulaire précitée précise les conditions générales de mise en place des CLIPA et l'organisation de la formation des élèves. Cette formation peut être assurée, en partie, en lycée professionnel, en centre de formation d'apprentis ou en collège et, en partie, en milieu professionnel. Un modèle de convention est proposé pour constituer un cadre pédagogique, juridique et financier permettant d'organiser la formation des élèves en milieu professionnel.

A la rentrée scolaire 1996, onze classes d'initiation préprofessionnelle en alternance, ouvertes dans des centres de formation d'apprentis de la région Ile-de-France, ont accueilli 187 élèves. En outre, 203 élèves ont été scolarisés dans les classes ouvertes dans dix collèges et un lycée professionnel des académies de Besançon, Lyon, Montpellier, Nice et Orléans-Tours.

4. La qualité des formations

La planification au niveau de chaque région des besoins et de l'offre de formation professionnelle est assurée par les contrats d'objectifs et le plan régional de développement des formations professionnelles des jeunes.

Les travaux menés, depuis trois ans, pour la rénovation pédagogique des centres de formation d'apprentis gérés par des établissements publics ont pour objet de développer la qualité des formations assurées par la voie de l'apprentissage.

Le centre national de ressources pour l'alternance en apprentissage, installé à Nancy, constitue un organe fédérateur susceptible de valoriser les expériences les plus intéressantes et d'impulser des démarches pédagogiques innovantes qui prennent en compte les deux pôles de formation que constituent l'entreprise et le centre de formation d'apprentis ou la section d'apprentissage. Le CNRAA est en mesure de diffuser à l'ensemble des services académiques de l'inspection de l'apprentissage et aux centres de formation d'apprentis publics, eux-mêmes équipés, l'ensemble des productions pédagogiques du réseau.

Par ailleurs, dans le cadre du protocole d'accord, signé le 18 juillet 1990 entre le ministère du travail et le ministère de l'éducation nationale, concernant la rénovation de l'apprentissage, différentes actions ont été mises en oeuvre dans le but d'améliorer la qualité de la formation donnée aux apprentis. Elles ont, notamment, mobilisé au service des CFA et des entreprises, des compétences existant au sein de l'éducation nationale : recherche d'une organisation pour optimiser le parcours de formation des apprentis, positionnement des jeunes à l'entrée en apprentissage, pédagogie de l'alternance appliquée au brevet de technicien supérieur, mise au point de la formation à distance dans le cadre d'un CFA national.

5. Les interrogations de la commission

Votre commission estime souhaitable de développer parallèlement les formations en alternance sous contrat de travail et celles sous statut scolaire.

S'agissant du développement de l'apprentissage dans les établissements scolaires, et compte tenu du faible nombre de créations de sections et d'unités de formation par apprentissage constaté au cours des années récentes, elle souhaiterait connaître les intentions du ministre concernant l'extension éventuelle d'un tel dispositif. Si cette extension peut répondre au souci des régions, qui sont désormais compétentes en matière de formation professionnelle, de " rentabiliser " des équipements coûteux qu'elles ont financés dans les lycées professionnels et qui sont parfois sous-utilisés, il convient aussi de prendre en compte les réticences des enseignants de ces établissements qui ne manifestent pas un intérêt excessif pour cette formule.

A tout le moins, il conviendrait que certains obstacles qui ralentissent le développement du nombre de sections et d'unités de formation par apprentissage, en particulier l'absence de textes spécifiques concernant la gestion des personnels intervenant dans ces structures, soient levés et que les décrets actuellement soumis à la concertation soient rapidement publiés.

Ces décrets doivent préciser notamment les modalités de service des personnels, la rémunération de ceux qui participent à la formation des apprentis en dehors de leurs obligations de service, les conditions d'ouverture aux contractuels pour certaines spécialités professionnelles et la forme de l'indemnité forfaitaire du chef d'établissement.

IV. L'IMPORTANCE DE L'ORIENTATION DANS L'ENSEI-GNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

L'enseignement technique, et surtout professionnel, est trop souvent choisi par défaut par les élèves et leurs familles.

Des mesures ont d'ores et déjà été prises pour substituer à cette orientation par défaut une véritable orientation choisie. Il conviendrait également d'assurer aux bacheliers technologiques des perspectives de poursuite d'études visant l'excellence.

A. LES CONDITIONS D'UNE ORIENTATION CHOISIE VERS LES FORMATIONS TECHNOLOGIQUES ET PROFESSIONNELLES

Les familles accepteraient plus volontiers que leurs enfants suivent des formations technologiques et professionnelles, si celles-ci permettaient d'accéder à des études supérieures, et comportaient des possibilités de passerelles à tous les niveaux.

Ces élèves ne doivent plus s'engager dans une voie sans perspective et doivent bénéficier de la formation générale la plus élevée afin de favoriser d'éventuelles reconversions imposées par les évolutions technologiques et les risques de chômage.

1. Les mesures déjà prises en matière d'orientation

a) La rénovation pédagogique des lycées

Le rééquilibrage des séries et leur égale valorisation constituaient des objectifs de la rénovation pédagogique des lycées engagée depuis 1992 à partir de la classe de seconde. Désormais, chacune des séries a vocation à l'excellence. Il s'agit d'aider les élèves à s'orienter entre les différentes séries de baccalauréat en fonction de leurs goûts, de leurs projets et de leurs talents et non pas en fonction d'une quelconque hiérarchie des formations.

C'est ainsi que l'accès à une série de première n'est plus subordonnée au choix des options de seconde, ce qui donne aux élèves la possibilité de ne choisir leur orientation définitive qu'à l'issue de cette classe.

b) L'éducation à l'orientation

L'éducation à l'orientation, initiée dès le collège et poursuivie en lycée, devrait permettre progressivement aux élèves d'élaborer un parcours de formation prenant mieux en compte les possibilités d'insertion professionnelle, et de choisir, en connaissance de cause, les voies technologiques et professionnelles.

C'est au cours du collège, qui accueille la quasi totalité d'une classe d'âge, que les élèves sont conduits à construire progressivement leur premier choix de formation.

A cet effet, a été expérimentée en 1995-1996, en classe de cinquième, une éducation à l'orientation qui permet à chaque élève d'acquérir une meilleure connaissance de ses aptitudes et de ses aspirations, lui apporte des informations sur les activités professionnelles et l'environnement social et économique, et lui offre les moyens de découvrir les diverses voies de formation et les reconversions possibles en cours de scolarité et tout au long de sa vie.

La circulaire du 31 juillet 1996 a étendu à tous les collèges, pour la rentrée scolaire 1996, la mise en oeuvre de cette éducation à l'orientation qui devrait bénéficier aux classes de troisième à la rentrée 1997. L'éducation à l'orientation implique l'équipe éducative et doit faire l'objet d'un programme annuel, tenant compte des particularités du collège, celui-ci étant inclus dans le projet d'établissement. Près de 70 % des collèges l'ont élaboré dès l'année scolaire 1996-1997 et près de 40 % d'entre eux ont fait appel à des professionnels pour témoigner de leur spécialité.

2. Les priorités du ministre : former les enseignants à l'orientation et associer les parents d'élèves

D'après les indications fournies au rapporteur de votre commission, un des objectifs du ministre, en matière d'information et d'orientation des élèves, est de rompre la logique négative de l'orientation par défaut.

Chaque jeune dispose de capacités qu'il est essentiel de valoriser et il importe donc d'identifier les compétences nécessaires à la pratique de chaque métier afin de les mettre en regard des capacités qui peuvent se révéler à l'école et de permettre aux élèves de savoir où porter leur effort pour réussir.

Il est primordial en outre d'associer plus étroitement les enseignants au processus d'orientation ce qui suppose de compléter leur formation initiale et continue, afin de leur permettre d'avoir un rôle clé en matière d'orientation des élèves.

Enfin, les parents d'élèves et leurs représentants doivent être également suffisamment informés pour remplir leur rôle : cette information pourrait prendre la forme d'une sorte de vade-mecum du représentant des parents qui leur serait fourni.

Le gouvernement envisage enfin de consulter les associations de parents d'élèves sur le thème de l'orientation choisie.

3. Les observations de la commission

Afin de substituer à une orientation par défaut vers l'enseignement technique et professionnel une véritable orientation choisie, votre commission tient à rappeler que le rapport de la mission d'information sur l'information et l'orientation des étudiants des premiers cycles universitaires, publié il y a un an, préconisait un certain nombre de mesures qui allaient au-delà de celles proposées par le gouvernement :

- généralisation des séquences d'orientation de la classe de 5e jusqu'à la classe de terminale, animation de ces séquences, outre les enseignants et les conseillers d'orientation, par des professionnels et des étudiants confirmés, participation des familles ;

- renforcement de la fonction d'orientation des professeurs principaux ;

- amélioration de l'information des conseillers d'orientation et augmentation de leurs effectifs ;

- recours subsidiaire à des orienteurs bénévoles extérieurs au système éducatif.

B. L'ORIENTATION DES BACHELIERS TECHNOLOGIQUES VERS DES PARCOURS D'EXCELLENCE

1. La finalité du baccalauréat technologique

Le baccalauréat technologique a pour finalité de préparer les élèves à poursuivre des études dans les formations supérieures professionnalisantes ; celles-ci sont organisées notamment dans le cadre des sections de techniciens supérieurs et des instituts universitaires de technologie qui apparaissent donc comme les débouchés naturels de ce diplôme. En 1995, les bacheliers technologiques représentaient 72 % des entrants en STS industrielles et 63 % des entrants en STS tertiaires.

Ces formations supérieures, qui allient formation générale, connaissances techniques et activités concrètes, apparaissent en effet en cohérence avec celle dispensée dans les filières technologiques du second degré.

Des mesures ont été ainsi initiées par la circulaire du 10 mai 1996, sur les formations générales, technologiques et professionnelles afin de mieux orienter les bacheliers technologiques vers les filières supérieures qui leur sont destinées.

2. L'aide à l'orientation des élèves de terminales

Une véritable politique d'aide à l'orientation des élèves du cycle terminal doit se mettre en place dans chaque établissement.

L'information sur les possibilités d'orientation au cours de la scolarité et à l'issue du lycée repose sur les chefs d'établissement, qui s'appuient sur les professeurs principaux et les conseillers d'orientation. Plusieurs documents sont d'ores et déjà disponibles, comme le " Mémento du professeur principal de terminale " et les brochures " Après le bac " déclinées par série de baccalauréat.

3. La liaison avec l'enseignement supérieur

La liaison avec l'enseignement supérieur est assurée, à l'initiative des académies, par des contacts entre les enseignants des deux niveaux et des échanges portant sur les exigences propres aux contenus disciplinaires. Les élèves de lycées pourront, en outre, disposer de données statistiques sur les réussites et les devenir des étudiants.

4. L'accès des bacheliers technologiques aux CPGE et aux grandes écoles

S'agissant de l'accès des bacheliers technologiques aux classes préparatoires et aux grandes écoles, il convient de rappeler que la réforme initiée à la rentrée 1995, en classe de première année, et à la rentrée 1996 en classe de deuxième année, leur assure un débouché en classes préparatoires et un accès aux écoles d'ingénieurs.

La nouvelle filière physique et technologie est ainsi réservée aux bacheliers S avec enseignement de technologie industrielle, la filière technologie et sciences industrielles est destinée aux bacheliers STI, les classes technologie et biologie et technologie et physique-chimie aux bacheliers STL et l'option technologique des classes économiques et commerciales aux bacheliers STT. En outre, il est prévu d'étendre le champ des classes réservées aux titulaires de BTS et de DUT qui préparent le concours à certaines écoles d'ingénieurs.

Cet objectif suppose que les écoles les plus prestigieuses acceptent de recruter des élèves en provenance de ces formations. Dans cette perspective, le ministre a souhaité que le quart des entrants de l'Ecole polytechnique soient issus des filières technologiques.

5. Les observations de la commission

Votre commission constate avec satisfaction que certaines des propositions formulées par la mission d'information précitée, et concernant l'orientation des bacheliers technologiques, ont été prises en compte par le gouvernement.

La mission d'information préconisait, sur un plan général, une meilleure articulation entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur et une ouverture plus large des IUT, des STS et des CPGE aux bacheliers technologiques selon des quotas qui seraient fixés au niveau académique, un accès plus large des diplômés de la filière technologique aux grandes écoles existantes, la création de grandes écoles spécifiques dans la filière technologique, la mise en place de modules de technologie dans l'ensemble des filières générales supérieures et l'introduction d'une professionnalisation par la voie de l'alternance aussi bien dans les filières générales que dans les filières technologiques.

V. L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLÔMÉS DE LA VOIE TECHNOLOGIQUE ET PROFESSIONNELLE

A. L'ÉVOLUTION DU CHÔMAGE CHEZ LES MOINS DE 25 ANS

Alors que le taux de chômage au sens du BIT passait de 12,2 % à 12,3 % (soit 3,151 millions de personnes) entre mars 1996 et mars 1997, dans le même temps le taux de chômage des moins de 25 ans augmentait de 1,7 %.

1. Le chômage des jeunes diplômés

La dernière enquête du CEREQ fournit les indications suivantes sur le taux de chômage par diplôme trente-trois mois après l'obtention du diplôme :

Hommes

Femmes

Cap ou BEP 13 % 24 %
" bac pro " 14,8 % 18,9 %
BTS - DUT 3,2 % 4,3 %
Grandes écoles ou 3e cycle 3,6 % 5,4 %

Parmi les jeunes diplômés, les bacheliers, toutes séries confondues, ont subi en 1997 la plus forte augmentation du chômage, celui-ci touchant 11,4 % de cette population. Les bacheliers sont désormais autant concernés par le chômage que les titulaires d'un CAP ou d'un BEP. Le niveau du chômage a également augmenté chez les titulaires d'un diplôme de niveau bac + 2, à l'inverse des autres diplômés de l'enseignement supérieur.

Il convient de rappeler que les diplômes supérieurs sont d'autant plus protecteurs contre le chômage que leur niveau est élevé : le taux de chômage des cadres est de 5,1 % contre 15,8 % pour les ouvriers, le chômage de ces derniers s'accroissant d'ailleurs depuis deux ans.

Le risque de chômage s'accroît sensiblement lorsque le niveau de diplôme diminue : il est quatre fois plus élevé pour les sortants de l'enseignement supérieur sans diplôme que chez les diplômés de l'enseignement supérieur.

2. Une baisse du niveau des emplois offerts

Depuis le début des années 80, le niveau des emplois offert aux jeunes augmente : 28 % des sortants de 1981 occupaient une profession intermédiaire ou un emploi de cadre trois ans après leur entrée dans la vie active.

Cette proportion est passée à 40 % en 1993 mais aujourd'hui les diplômés de l'enseignement connaissent des difficultés croissantes à accéder aux emplois auxquels ils aspirent, le niveau de sortie du système éducatif progressant plus vite que le niveau des emplois offerts.

Les bacheliers, désormais concurrencés par les diplômés de l'enseignement supérieur pour l'accès aux professions, voient aussi le niveau de leurs emplois diminuer.

Si le diplôme reste un atout décisif face au chômage, le dernier rapport du Commissariat général au Plan souligne la surqualification des diplômés qui, de plus en plus, sont contraints d'accepter des emplois ne correspondant pas à leur niveau d'études. La part des " surdiplômés " est ainsi passée de 16,4 % en 1986 à 23,4 % en 1995, ce taux atteignant 31,2 % pour les diplômés des grandes écoles et de 3e cycle, de 19,2 % pour les diplômés de second cycle et surtout de 31,1 % pour les diplômés du cycle court.

B. L'INSERTION DES DIPLÔMÉS DE LA VOIE SCOLAIRE ET DES APPRENTIS

1. L'insertion des diplômés professionnels de la voie scolaire

Sept mois après la sortie de l'enseignement secondaire, le taux de chômage est désormais plus élevé à l'issue des BEP et des CAP industriels qu'après les formations tertiaires de niveau équivalent alors que la situation était autrefois plus favorable pour les formations industrielles.

Les CAP se traduisent globalement par une insertion plus difficile que les BEP et les baccalauréats, notamment pour les formations " textile, habillement, cuir " et " secrétariat comptabilité ".

TAUX DE CHÔMAGE EN FÉVRIER 1994 DES SORTANTS D'UNE ANNÉE TERMINALE
DE FORMATION PROFESSIONNELLE EN 1993 (VOIE SCOLAIRE)

CAP 3 ans

BEP

Btn

Bac pro

garçons

filles

garçons

filles

garçons

filles

garçons

filles

BTP, bois 42,0 41,3 46,9 33,9 37,3
Mécanique, matériaux 54,2 45,2 58,0 34,4 36,4 39,7
Électricité, électronique 48,5 42,4 58,5 33,1 27,8 43,2
Textile, habillement, cuir 68,6 59,8 83,8 48,5
Alimentation
Chimie 50,2 39,3 31,3 34,3
Total spéc. industrielles 47,6 69,0 43,5 58,6 33,9 38,8 40,5 46,4
Secrétariat, comptabilité 60,6 47,1 56,6 39,2 47,1 44,0 46,2
Vente 40,6 54,8 34,0 41,7 30,4 39,0
Services et autres 29,8 58,4 36,6 45,3 28,2 42,7 19,9 30,9
Total spéc. tertiaires 33,1 58,8 41,8 52,7 36,1 44,6 34,6 44,4
Toutes spécialités 43,5 61,1 43,1 53,4 35,0 44,4 38,5 44,5
Total garçons + filles

51,9

48,8

41,4

42,2

Source : DEP

2. L'insertion professionnelle des apprentis

a) Une dégradation de l'insertion professionnelle des apprentis

D'après une enquête du CEREQ, la moitié des apprentis occupent un emploi salarié ordinaire (CDI,CDD) ou sont à leur compte sept mois après la fin de leur contrat, tandis que 17 % sont en " mesures jeunes " (contrats de qualification, contrats d'adaptation ou emploi-solidarité).

La dégradation du marché du travail n'épargne pas les apprentis. Leur taux de chômage a progressé de six points en deux ans et atteindrait 24 % chez les garçons et 36 % chez les filles. Sur une longue période, l'évolution est particulièrement défavorable aux garçons, néanmoins ceux-ci restent moins touchés que les filles qui doivent se contenter, le plus souvent, des mesures jeunes.

L'apprentissage se caractérise cependant par une insertion de meilleure qualité qu'à l'issue d'une formation professionnelle sous statut scolaire pour des diplômes équivalents.

b) Une insertion variable selon les spécialités

Les entreprises des secteurs d'activité qui forment traditionnellement le plus de jeunes apprentis ont tendance à conclure un nouveau contrat d'apprentissage plutôt qu'à embaucher le jeune qu'elles viennent de former. Cette pratique s'observe notamment dans les diverses spécialités des métiers de bouche et de l'hôtellerie qui enregistrent une forte mobilité à l'issue de l'apprentissage, mais aussi dans l'automobile.

L'agriculture et les entreprises industrielles ont tendance, en revanche, à conserver leurs apprentis. Dans l'ensemble des spécialités industrielles (presque exclusivement masculines), le taux de maintien en entreprise est généralement supérieur à la moyenne, la proportion de mesures jeunes étant assez faible.

Les spécialités tertiaires, qui sont toujours les plus féminisées, bénéficient largement des mesures jeunes mais restent les plus touchées par le chômage.

3. Des formations professionnelles en régression relative par rapport aux diplômés de l'enseignement supérieur

Le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur est passé de 184.000 en 1990 à 273.000 en 1995, cette progression étant particulièrement importante pour les étudiants ayant suivi des études longues.

Il convient de remarquer que les diplômés de l'enseignement supérieur représentent aujourd'hui près de 40 % des sortants en formation initiale et sont désormais plus nombreux à entrer sur le marché du travail que les titulaires d'un CAP ou d'un BEP.

4. La disparité de traitement entre les apprentis et les diplômés de la voie scolaire dans la vie active

Quatre ans après leur entrée dans la vie active, les jeunes issus de classes terminales CAP et BEP bénéficient d'une progression professionnelle qui se traduit pour la moitié d'entre eux par une augmentation de salaire : cependant 12 % d'entre eux déclarent pour leur dernier emploi un salaire moins élevé qu'au premier.

Si les apprentis restent un peu moins exposés au chômage, et bénéficient plus fréquemment d'un contrat à durée indéterminée que les diplômés de la voie scolaire, ils perçoivent en moyenne, au bout de quatre ans, un salaire inférieur à celui de ces derniers.

Les emplois occupés par les diplômés professionnels de la voie scolaire et de l'apprentissage restent donc relativement typés après quatre années d'activité.

VI. LES OBSERVATIONS DE LA COMMISSION

A. LES CONSÉQUENCES DE LA RÉORGANISATION DE L'ADMINISTRATION CENTRALE POUR L'ENSEIGNEMENT TECHNOLOGIQUE ET PROFESSIONNEL

1. La nouvelle organisation de l'administration centrale

Traduisant le souci de " dégraisser le mammouth " et de rapprocher la prise de décision de l'usager, le projet de budget pour 1998 supprime cent emplois à l'administration centrale.

Le ministre a par ailleurs annoncé son intention de réduire de moitié le nombre des directions du ministère en confiant quatre d'entre elles à des femmes.

Cette réforme de l'organisation de l'administration centrale aboutirait notamment à fusionner la direction des écoles et la direction des lycées et collèges en une nouvelle direction de l'enseignement scolaire et à créer une nouvelle direction de la technologie, qui, aux termes du projet de décret, aura pour objet de favoriser le développement de la recherche technologique et de l'innovation.

2. Les observations de la commission

Votre commission tient à rappeler que la commission Fauroux, dans le souci d'assurer une promotion de l'identité de l'enseignement professionnel, proposait de créer une direction générale de l'enseignement professionnel et de l'insertion recouvrant l'ensemble des fonctions nécessaires à la gestion de cet enseignement.

Cette direction aurait disposé du concours du Haut comité éducation-économie, des commissions professionnelles consultatives et des commissions pédagogiques nationales ; elle aurait été flanquée d'une instance de codécision compétente pour définir le contenu des formations, les diplômes professionnels et valider les acquis.

Sans reprendre à son compte la totalité de cette proposition, votre commission tient à rappeler qu'elle avait elle-même exprimé le souhait dans le passé que l'enseignement technologique et professionnel soit " coiffé " par une direction spécifique.

Elle exprime donc la crainte que la nouvelle organisation de l'administration centrale, en noyant l'enseignement technologique et professionnel dans une direction unique compétente pour l'ensemble de l'enseignement scolaire ne laisse qu'une part congrue à ces formations ; celles-ci devraient relever notamment de la nouvelle sous-direction des formations professionnelles tandis que les attributions de l'ancienne sous-direction de l'insertion professionnelle et de la formation continue relèveraient de la nouvelle direction de l'enseignement supérieur, flanquée d'une mission à l'emploi.

B. LES TRAVAUX DE SÉCURITÉ DANS LES ÉTABLISSEMENTS TECHNIQUES ET PROFESSIONNELS

1. Le constat

Il convient de rappeler que l'observatoire national de la sécurité des établissements scolaires et d'enseignement supérieur a procédé à la mise en place de groupes de travail, l'un d'eux étant chargé du suivi de l'application des règles de sécurité dans les ateliers.

Les résultats de l'enquête réalisée par ce groupe de travail sur la mise en conformité du parc des machines avec les normes de sécurité européennes figurent dans le rapport que cette instance a remis au ministre de l'éducation nationale à la fin de l'année 1996. Cette mise en conformité relève de la compétence des collectivités territoriales. Le montant des dépenses engagées traduit une participation de l'Etat de 20 % et un financement par les régions de 80 %.

Parallèlement, et compte tenu de l'échéance du 1er janvier 1997, une enquête a été lancée, à la fin de l'année 1996 auprès de l'ensemble des académies. Les données qui ont été fournies font apparaître un coût de mise en conformité totale du parc de 2,5 milliards de francs et un pourcentage de réalisation de 66 % de remise aux normes, ce qui confirme l'estimation faite par l'observatoire national de la sécurité.

Par ailleurs, les ateliers sont soumis comme l'ensemble des bâtiments scolaires à la réglementation mise en place pour la prévention de l'amiante.

Afin de soutenir l'effort que doivent accomplir les collectivités locales pour l'application du décret du 7 février 1996 relatif à la protection de la population contre les risques sanitaires liés à une exposition à l'amiante dans les immeubles bâtis, le gouvernement a étendu aux écoles, aux collèges et aux lycées, le dispositif quinquennal de subventions mis en place pour la mise aux normes de sécurité des écoles en matière d'incendie. Ces dispositions, dont les modalités ont été précisées dans la circulaire interministérielle du 16 octobre 1996, concernent les travaux entrepris entre le 7 février 1996, date d'application du décret du 7 février 1996 précité, et le 31 décembre 1999, date de clôture du plan.

Pour les lycées et les collèges, les travaux sont financés, à hauteur de 25 %, sur une enveloppe globale de crédits de 500 millions de francs. La première tranche de ces aides a été attribuée en 1997 et s'élève, à ce jour, à 24 millions de francs pour les lycées et à 14 millions de francs pour les collèges.

2. Les observations de la commission

Votre commission avait déjà attiré l'an dernier l'attention du gouvernement sur le problème de la sécurité des machines dans les lycées techniques et professionnels.

Elle observait notamment que quelque 30.000 machines-outils n'étaient pas conformes aux normes de sécurité définies par le décret du 11 janvier 1993 pris en vertu de la directive européenne du 30 novembre 1989, et rappelait que les machines étaient à l'origine de 20 % des accidents des lycées.

Votre commission souhaiterait obtenir du gouvernement des précisions sur l'aide qui pourrait être apportée aux régions pour financer ce programme.

A cet égard, la réponse qui a été fournie par la ministre déléguée, indiquant que la mise en sécurité du parc machines devrait constituer une priorité pour les régions, ne saurait la satisfaire.

C. LA NÉCESSITÉ D'UNE RÉFORME AMBITIEUSE DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET PROFESSIONNEL

Fort de ses quelque 150.000 enseignants et non enseignants et de ses 36 milliards de francs de crédits, l'enseignement technique et professionnel dispose de moyens non négligeables.

Ces moyens sont-ils utilisés de manière optimale ? On peut en douter lorsque l'on recense les difficultés des lycées professionnels : matériels souvent obsolètes et dangereux, maintien de sections ne correspondant plus aux besoins des entreprises, difficultés pour trouver des stages en entreprise...

Si les effectifs ne s'effondrent plus depuis 1995, trop d'élèves qui se dirigent vers ces filières scolaires le font encore fréquemment par défaut. Il en résulte, dans le même temps, un développement de l'apprentissage sous contrat de travail qui fait concurrence aux formations de la voie scolaire.

Comme le préconisait le Président de la République, il parait indispensable d'ouvrir davantage l'enseignement professionnel à l'évolution des métiers et des technologies.

Dans cette perspective, la commission ne peut considérer le projet de budget de l'enseignement technique qui lui est présenté que comme un budget d'attente s'inscrivant dans la continuité et ne marquant aucune inflexion par rapport aux exercices précédents.

Si la meilleure façon de moderniser l'enseignement technologique et professionnel consiste d'abord à lui donner plus de moyens, cet objectif nécessaire n'est pas suffisant : votre commission attend donc une nouvelle loi-cadre qui relancerait le développement de cet enseignement comme la loi de programme sur l'enseignement technique et professionnel du 23 décembre 1985 l'avait fait en fixant des objectifs ambitieux programmés sur une durée de cinq ans.

*

* *

EXAMEN EN COMMISSION

Lors d'une réunion tenue le 12 novembre 1997, la commission des affaires culturelles a examiné le rapport pour avis de M. Jean-Louis Carrère sur les crédits de l'enseignement technique inscrits au projet de budget pour 1998.

Un débat a suivi l'exposé du rapporteur pour avis.

M. Philippe Richert a souligné la qualité de la présentation du rapport.

M. Jean-Pierre Camoin a estimé que les retards constatés dans l'enseignement technique et professionnel justifiaient, à la différence de l'enseignement élémentaire et de l'enseignement secondaire général, une augmentation des crédits qui lui sont affectés et s'est déclaré prêt à s'en remettre à la sagesse du Sénat quant à leur adoption.

M. James Bordas a souligné l'intérêt de l'exposé du rapporteur mais a observé que les responsables des établissements technologiques et professionnels, comme ceux des collèges qui accueillent des classes de quatrième technologiques, étaient actuellement dans l'incertitude. Estimant que l'apprentissage offrait souvent de bonnes opportunités d'insertion aux jeunes, il a remarqué qu'un développement des contacts et du dialogue entre les établissements scolaires et les centres de formation d'apprentis permettrait sans doute de mettre en place des formations plus performantes dans chacune de ces filières.

Il s'est demandé si la réorganisation de l'administration centrale pouvait bénéficier à l'enseignement technologique et professionnel et a souligné la nécessité d'améliorer les performances de cet enseignement pour attirer les élèves et limiter une progression excessive des formations tertiaires. S'associant aux propos de M. Jean Pierre Camoin, il a enfin indiqué qu'il inclinerait également à s'en remettre à la sagesse du Sénat pour l'adoption des crédits de l'enseignement technique.

M. Adrien Gouteyron, président, a demandé des précisions sur les conditions de revalorisation des retraites des professeurs de lycée professionnel. Il a ensuite évoqué la dégradation de l'insertion professionnelle des titulaires de CAP et de BEP industriels qui impose, selon lui, un " pilotage " attentif des formations par l'éducation nationale, et a estimé que le taux de placement des apprentis en fin de contrat, tel qu'il pouvait le constater sur le terrain, était plutôt satisfaisant.

Répondant à ces interventions, M. Jean-Louis Carrère, rapporteur pour avis , a notamment apporté les précisions suivantes :

- en dépit de la poursuite du plan de transformation des emplois de professeurs de lycée professionnel de premier grade en emplois de PLP2, il subsistera plus de 7000 PLP1 à la fin de 1998 ; la non-extinction du premier grade s'appose ainsi à la revalorisation des retraites des professeurs de lycée professionnel ;

- la dégradation de l'insertion professionnelle des titulaires de CAP et de BEP industriels résulte d'un nouvel équilibre entre les emplois proposés dans le secteur tertiaire et le secteur industriel ;

- le centre d'études et de recherche sur les qualifications a constaté une progression du taux de chômage des jeunes issus de l'apprentissage.

A l'issue de ce débat, la commission a décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat pour l'adoption ou le rejet des crédits de l'enseignement technique pour 1998.


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