III. L'URBANISME ET LES COLLECTIVITÉS LOCALES

A. LES COMMUNES SONT DÉSORMAIS UN ACTEUR MAJEUR DE L'URBANISME OPÉRATIONNEL

1. Une compétence de plus en plus étendue

Comme on l'a rappelé ci-dessus, le nombre de communes qui ont adopté un plan d'occupation des sols (POS) croît de façon régulière depuis 1983.

Le tableau ci-dessous présente la progression du nombre des communes disposant d'un POS opposable, qui est estimé par les services du ministère de l'équipement à 15.400 en 1997, en légère hausse par rapport à 1996.

TABLEAU RÉCAPITULATIF DE L'ÉTAT D'AVANCEMENT DES POS
1983-1997

1983

1988

1993

1997

POS opposables

8 184

12 099

14 670

15 400

dont POS approuvés

6 231

10 685

14 230

15 180

POS publiés

1 953

1 414

440

220

Source : ministère de l'équipement

Selon des éléments communiqués à votre rapporteur pour avis, la population résidant dans les communes dont le territoire a fait l'objet d'un POS est de 51,7 millions d'habitants, soit près de 12 % de plus qu'en 1990.

Désormais, les quatre-cinquièmes des permis de construire sont décentralisés.

Le tableau suivant présente une synthèse de ces données pour la période 1990 à 1997

1990

1997

Variation

Nombre de communes compétentes

12 723

15 180

+19,3 %

Population correspondante

(en millions d'habitants)


46,2


51,7


+12 %

Pourcentage des permis de construire décentralisés


76,3


80,4 (*)


Source : ministère de l'équipement

(*) données pour 1996

2. Un coût conséquent

Une récente étude publiée dans le Moniteur a montré l'importance du prix des documents d'urbanisme. Elle évalue le coût de l'élaboration et de la révision d'un POS dans une fourchette qui va de :

- 60.000 à 150.000 francs pour une commune de moins de 500 habitants (soit respectivement de 120 à 300 francs par habitant pour une commune de 500 habitants) ;

- 195.000 à 500.000 francs pour une commune de 10.000 habitants au plus (soit un coût par habitant pour une commune de 10.000 habitants de 19,5 à 50 francs).

S'agissant de la modification d'un POS par anticipation, son coût estimé varierait :

- de 15.000 à 37.000 francs pour une commune de moins de 500 habitants ;

- de 40.000 à 80.000 francs pour une commune de plus de 10.000 habitants.

Quant au schéma directeur, son coût par habitant serait de 10 à 25 francs par habitant selon la taille des communes.

Le tableau ci-dessous présente l'ensemble de ces éléments.

ÉCHELLE DES PRIX DES DOCUMENTS D'URBANISME

Plan d'occupation des sols

Elaboration et révision

Modification par anticipation

Communes de - de 500 habitants

60 000 à 150 000 F

15 000 à 37 000 F

Communes comprises

entre 500 et 2 000 habitants


75 000 à 300 000 F


20 000 à 65 000 F

Communes comprises

entre 2 000 et 10 000 habitants


145 000 à 425 000 F


30 000 à 75 000 F

Communes de + de 10 000 habitants

195 000 à 500 000 F

40 000 à 80 000 F

Schéma directeur

de 10 à 25 F/habitant

Source : Le Moniteur, 7 novembre 1997

3. Une compensation partielle par l'Etat

Deux dotations budgétaires sont prévues pour compenser le coût de l'élaboration et de l'adaptation des documents d'urbanisme.

L'une est destinée à compenser les dépenses occasionnées aux communes par le transfert des compétences ; l'autre leur est versée pour les aider à s'assurer contre les conséquences des contentieux liées à la délivrance d'autorisation d'utilisation du sol.

La compensation des dépenses prises en charge par les communes compétentes en matière d'urbanisme fait l'objet d'un concours particulier qui figure dans la dotation générale de décentralisation 1( * ) (DGD) d'une part et d'un chapitre du budget du ministère de l'équipement d'autre part.

Les crédits appartenant à la DGD figurent au titre du chapitre 41-56, article 10 du ministère de l'intérieur.

D'un montant de 87,8 millions de francs en 1995, cette ligne budgétaire était de 90,9 millions de francs en 1996 et de 92,183 millions de francs en 1997. Cette progression régulière s'explique par l'indexation de ces crédits sur le taux de progression de la dotation globale de fonctionnement (DGF), soit 1,36 % en 1997.

Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, la direction générale des collectivités locales (DGCL) n'est pas encore en mesure de faire connaître le taux de progression de la DGF 1998 par rapport à 1997.

Quant aux crédits relevant du ministère de l'équipement, ils sont inscrits au chapitre 55-21, article 10 de ce département ministériel. Ils sont destinés à assurer l'exercice des responsabilités de l'Etat dans l'établissement et la révision des documents d'urbanisme communaux ou intercommunaux, ainsi qu'en matière de protection des territoires sensibles tels que le littoral ou la montagne, et de prise en compte des risques naturels et des études paysagères.

Respectivement dotés de 33,39 millions de francs d'autorisations de programme (AP) et de 32,33 millions de francs de crédits de paiement (CP) en loi de finances initiale pour 1997, ces crédits s'accroissent de 4,8 % en AP et diminuent de 3,4 % en CP. Ils s'élèveront respectivement à 35 millions de francs d'AP et 31,22 millions de francs de CP en 1998.

La création de la dotation budgétaire relative à l'assurance des communes pour les risques contentieux liés à la délivrance des autorisations d'occupation du sol a été décidée 2( * ) dès 1983.

Son montant est indexé sur le taux de croissance de la dotation générale de décentralisation (DGD). Il s'élevait à 24,095 millions de francs en 1997 ; (le taux de croissance de la DGD pour 1998 n'est pas encore connu).

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