b) Les principes retenus

La circulaire du 19 janvier 1998 complète et précise le dispositif d'aide au retour et à la réinsertion dans le pays d'origine. Les mesures qu'elle prévoit sont destinées aux étrangers invités à quitter le territoire, après réexamen de leur situation en application de la circulaire du 24 juin 1997. Sont néanmoins exclus du champ de l'aide à la réinsertion les étrangers à l'égard desquels a été pris un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière (APRF), un arrêté ministériel d'expulsion ou une mesure d'interdiction judiciaire du territoire. En outre, une démarche personnelle de l'intéressé auprès de l'OMI est requise. L'accès à l'aide suppose également un départ simultané du conjoint et des enfants mineurs de dix-huit ans de l'étranger concerné, lorsque ces personnes séjournent irrégulièrement sur le territoire français. Le consentement exprès du conjoint est, dans ce cas, requis. Enfin, ne peut bénéficier de ces aides l'étranger qui a déjà bénéficié auparavant d'une aide à la réinsertion.

Sous ces réserves, le nouveau dispositif est présenté comme " alternatif à la reconduite à la frontière ". Il comprend deux volets : une assistance est fournie à l'étranger pour préparer son départ et établir un diagnostic personnel, familial et professionnel ; une aide est donnée dans le pays de retour afin de permettre l'élaboration d'un projet cohérent de réinsertion. Ces deux volets comprennent une aide sociale, psychologique, administrative et financière.

L'aide sociale et psychologique doit être fournie au cours d'entretiens avec un conseiller de l'OMI ou d'une association ayant passé convention avec l'OMI, qui doivent permettre d'établir un diagnostic personnel, familial et professionnel.

Au cours de ces entretiens, l'intéressé doit bénéficier d'une information personnalisée sur les droits sociaux acquis en France et sur la possibilité ou non de les transférer dans le pays d'origine.

L'assistance administrative doit permettre à l'étranger de préparer son départ, notamment par l'obtention des documents nécessaire au retour dans le pays d'origine, mais aussi faciliter différentes démarches administratives (clôture de compte bancaire, recouvrement de créances ou de cautions, vente de mobilier...).

• L'aide matérielle et financière se concrétise par la prise en charge des frais de voyage pour le bénéficiaire et, le cas échéant, son conjoint et leurs enfants, depuis la ville de départ en France jusqu'à l'aéroport d'arrivée du pays d'origine. S'y ajoute la prise en charge d'un excédent de bagages dans la limite de 40 kilogrammes par adulte et 10 kilogrammes par enfant.

L'aide matérielle et financière comprend, en outre, une allocation de 4.500 francs pour chaque membre de la famille repartant, âgé d'au moins dix-huit ans. Cette somme est majorée de 900 francs par enfant mineur . L'allocation est versée en deux fois. Une moitié est versée en France au moment du départ ; l'autre moitié dans le pays de retour, en monnaie locale, à l'ambassade ou au consulat, deux mois après l'arrivée.

Dans certains pays de retour, les aides peuvent concerner non seulement la réinstallation des personnes mais aussi des projets économiques de réinsertion.

L'OMI dispose, dans cet objectif, d'une délégation au Mali, au Maroc, en Roumanie, en Tunisie et en Turquie, qui peut fournir, en accord avec les autorités du pays, une aide aux personnes afin de faciliter leur réinstallation. Dès l'arrivée dans le pays de retour, les intéressés pourront bénéficier d'un accueil par l'OMI, afin de procéder au suivi social des personnes rentrées et de leurs familles, pendant une durée de six mois à compter de l'arrivée dans le pays.

Si la situation personnelle et familiale le justifie, une aide de première urgence, prise en charge par l'OMI, pourra leur être accordée.

En outre, des aides spécifiques pourront financer des micro-projets économiques portés par les intéressés, lorsqu'il existe dans le pays un programme de développement local migrations (PDLM). Ces projets économiques de réinsertion seront sélectionnés sur place par des comités de pilotage ad hoc et suivis pendant un an par des associations, des organisations non gouvernementales, voire des bureaux d'études locaux conventionnés par les ambassades et l'OMI.

• La circulaire précise les procédures applicables pour la mise en oeuvre de ce nouveau dispositif.

L'information sur les aides à la réinsertion s'effectue au moment de la délivrance de l'invitation à quitter le territoire (IQF) par la préfecture. Celle-ci, lorsqu'une IQF est remise à un étranger, doit informer " sans délai " l'OMI au moyen d'un formulaire type annexé à la circulaire, " en indiquant précisément la date à laquelle a été notifiée l'IQF ".

L'intéressé dispose d'un délai d'un mois à compter de la publication de la circulaire ou de la remise effective de l'IQF pour demander une aide à la réinsertion. L'OMI doit informer la préfecture du dépôt et de la recevabilité de la demande.

Le dépôt d'une demande recevable suspend l'IQF pendant une durée maximale de deux mois , afin de procéder à l'instruction du dossier et de préparer le retour dans le pays d'origine.

En fonction des différentes situations susceptibles de se produire, la préfecture doit, selon la circulaire, prendre les mesures suivantes :

1. Soit, un mois après la notification de l'IQF, la préfecture n'a pas été avertie par l'OMI du dépôt d'une demande d'aide à la réinsertion faite par l'étranger. Les " procédures administratives habituelles concernant le séjour sont applicables ".

2. Soit, au plus tard à l'expiration du délai d'un mois , la préfecture est informée par l'OMI du dépôt d'une demande d'aide à la réinsertion. Dans ce cas, elle doit surseoir à la reconduite, dans l'attente de l'issue de la procédure d'instruction de la demande.

Par la suite, trois situations peuvent se présenter :

1. L'OMI fait savoir à la préfecture que le dispositif d'aide à la réinsertion ne peut être appliqué à la suite d'une décision défavorable ou d'un refus de l'intéressé ou encore du fait que l'intéressé n'a pas donné suite à sa demande. Dans ce cas, si le délai d'un mois est expiré, " les procédures administratives habituelles concernant le séjour sont applicables ".

2. Il en est de même si l'étranger ne s'est pas présenté à la date fixée pour l'embarquement à destination de son pays.

3. L'OMI informe la préfecture que l'étranger a effectivement quitté la France dans le cadre du dispositif d'aide à la réinsertion. Le dossier est alors classé et, si un arrêté de reconduite a été pris, il est considéré comme exécuté et la personne est radiée du fichier des personnes recherchées.

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