II. L'EXÉCUTION BUDGÉTAIRE

A. PRINCIPALES DONNÉES SUR L'EXÉCUTION 1997

1. Les modifications administratives

Principales données sur l'exécution 1997

 

En millions de francs

% Crédits votés

Crédits votés

dont loi de finances initiale

dont lois de finances rectificatives

36 033,53

35 243,94

789,59

100 %

98 %

2 %

Modifications administratives

dont reports de l'année précédente

dont décrets d'avances

dont annulations

dont fonds de concours

dont transferts, virements, répartitions

8 017,77

3 098,72

-

- 1 506,65

8 066,99

- 1 641,31

22 %

9 %

-

4 %

22 %

5 %

Source : Rapport de la Cour des comptes.

Les modifications administratives ont porté en 1997 sur 22 % des crédits votés 9( * ) . En particulier, on peut remarquer l'importance :

1- des annulations de crédits (1,5 milliard de francs) ;

2- des reports de l'année précédente (plus de 3 milliards de crédits 10( * ) ) : le budget de l'agriculture est l'un de ceux qui ont connu en 1997 les reports les plus élevés. Cette situation s'explique par l'importance des projets dont la gestion est pluriannuelle et par le caractère tardif des rattachements de crédits communautaires ;

3- des répartitions de crédits (près de 3 milliards de francs) : le budget de l'agriculture est l'un de ceux qui ont connu en 1997 les montants de crédits répartis les plus élevés, en raison notamment de l'existence du chapitre 44-53 11( * ) qui fonctionne comme un chapitre réservoir où sont inscrits globalement les crédits destinés aux offices agricoles ;

Il faut regretter que l'insuffisance sélectivité de la régulation budgétaire intervenue en 1997 sur le budget de l'agriculture, puisque des compléments de dotation sur des chapitres qui avaient subi des annulations ont été nécessaires.

2. L'utilisation des crédits

• Le budget de l'agriculture a fait l'objet de 3,64 millions de francs de dépassements de crédits .

• La consommation des crédits des dépenses ordinaires est particulièrement forte , de l'ordre de 98 %. Cette situation s'explique pour le titre IV par l'importance de la part de ces crédits qui est versée à d'autres organismes chargés de la gestion (BAPSA, CNASEA, offices agricole). Au contraire, dans certains chapitres du titre III on remarque une sous-consommation 12( * ) qui conduit dans certains cas à des reports récurrents qui peuvent représenter plus de quatre fois la dotation initiale 13( * ) .

• La consommation des crédits de paiement des titres V et VI est particulièrement faible : 78 % au titre V en 1997 (contre 89 % en 1996) et 56 % au titre VI 14( * ) . A une question de votre commission, le ministère a répondu que " des réajustements ont été opérés sur les dotations en crédits de paiement, en tenant compte des besoins réels ".

• Le budget de l'agriculture présente des taux d'affectation de ses autorisations de programme particulièrement faibles . Cette situation conduit la Cour des comptes à mettre en doute la validité des dotations allouées à ce ministère.

3. Remarques diverses sur la gestion

• Certaines dépenses de rémunération étaient financées par des recettes extrabudgétaires , ce qui constitue une pratique budgétaire contraire à la décision du Conseil constitutionnel du 29 décembre 1994 15( * ) . A une question de votre commission, le ministère a indiqué que leur budgétisation était, selon les cas, réalisée, prévue dans le projet de loi de finances pour 1999 ou encore à l'étude.

• Le ministère de l'agriculture était en 1997 le seul ministère a avoir conservé des dettes vis à vis de La Poste. A une question de votre commission, le ministère a indiqué que sa dette à l'égard de La Poste s'élevait, au 30/09/1998, à 0,8 million de francs et concernait exclusivement le factures de l'année en cours : le ministère a donc réglé la quasi-totalité de la dette qui le concernait.

• La Cour avait relevé l'existence d'un article " Mission de gestion des aides " sans relation avec l'objet du chapitre auquel il était rattaché (" Centres de responsabilité "), aux seules fins de pouvoir avoir recours au report intégral dont bénéficiait le chapitre de rattachement. A une question de votre commission, il a été indiqué que ce chapitre a été supprimé et que l'article en question figure désormais au chapitre " Dépenses diverses non déconcentrées ".

B. PRINCIPALES DONNÉES SUR L'EXÉCUTION 1998

Concernant l'exécution du budget au premier semestre 1998, plusieurs remarques peuvent être faites :

1- dès janvier 1998 (arrêté du 16 janvier 1998), les annulations de crédits ont porté sur 74 millions de francs en dépenses ordinaires, 3 millions de francs en crédits de paiement et 6 millions de francs en autorisations de programme ; à l'automne 1998, 90 millions de francs de francs avaient été annulés (à comparer avec le 1,5 milliard de francs annulé en 1997) ;

2- par les arrêtés des 20 janvier, 18 mars et 30 mars, 406 millions de francs de dépenses ordinaires ont été reportés ; le solde est intervenu par arrêté du 2 juin (495 millions de francs).

3- par les arrêtés du 20 janvier et du 20 mars, 1.513 millions de francs de dépenses d'investissement ont été reportés ; le solde est intervenu par arrêté du 15 avril (450 millions de francs).

C. LE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES SUR LE BUDGET DE L'AGRICULTURE ENTRE 1994 ET 1997

Dans son rapport sur l'exécution des lois de finances pour l'année 1997, la Cour des comptes a consacré une " monographie " au budget l'agriculture entre 1994 et 1997.

La Cour fait les constations suivantes :

1- le budget de l'agriculture, qui représentait 3 % du budget général en 1994, n'en représente plus que 2 % en 1997 ;

2- la structure budgétaire a été simplifiée et stabilisée ;

3- les fonds de concours ont pris une importance accrue depuis 1994 (11,5 % des crédits nets en 1994 et 18 % en 1997) ;

4- la globalisation des crédits relatifs aux moyens de fonctionnement du ministère a été mise en place en 1991 ; mais les avantages escomptés ont été largement perturbés par la régulation budgétaire (notamment les opérations de gels et d'annulation de crédits) ;

ð Votre commission se montrera attentive à ce que les propositions et enseignements formulés par la Cour des comptes trouvent une traduction dans l'exécution des lois de finances pour 1999.

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