EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le jeudi 22 octobre 1998 , sous la présidence de M. Alain Lambert, président , la commission a examiné les crédits de l'économie , des finances et de l'industrie : III-. Industrie pour 1999 , sur le rapport de M. Jean Clouet, rapporteur spécial.

M. Jean Clouet
a tout d'abord salué la mémoire de M. Bernard Barbier, ancien rapporteur spécial des crédits de l'industrie. Les membres de la commission se sont associés à cet hommage.

Après avoir évoqué la légère progression des crédits de l'industrie, qui s'élèvent à 15.282 millions de francs à périmètre constant (soit une hausse de 1,56 %), M. Jean Clouet s'est appuyé sur deux arguments pour estimer que le budget de l'industrie n'était pas la transcription d'une ambition industrielle pour la France : d'une part, il a estimé que le budget de l'industrie était le réceptacle de crédits divers (subventions à des organismes publics, participation du ministère de l'industrie à des actions interministérielles...), qui ne montrent pas de réelle cohérence entre eux ; d'autre part, il a rappelé que les crédits du budget de l'industrie représentaient désormais moins de 1 % du budget de l'Etat.

Puis, indiquant que la plus grande partie des crédits de personnel, de fonctionnement, d'informatique et d'équipements administratifs de la section " industrie " avaient été transférés vers la nouvelle section " services communs et finances " du budget de l'économie, des finances et de l'industrie, il s'est élevé contre cette " dilution " du ministère de l'industrie au sein du ministère de l'économie et des finances.

Observant par ailleurs que le budget de l'industrie intégrait désormais les crédits du Fonds de soutien aux hydrocarbures (FSH), qui faisaient auparavant l'objet d'un compte d'affectation spéciale, M. Jean Clouet a estimé que les modifications incessantes du périmètre du budget de l'industrie rendaient les comparaisons extrêmement ardues d'une année sur l'autre. Il a rappelé à cet égard que le budget de l'industrie pour 1998 avait vu le rattachement des crédits de La Poste et des Télécommunications et la rebudgétisation des crédits affectés au Fonds d'industrialisation des bassins miniers (FIBM) et des crédits recherche du CEA.

Enfin, après avoir relevé la grande différence qui existait entre le montant des crédits votés, le montant des crédits disponibles et le montant des crédits finalement consommés, M. Jean Clouet a considéré que le budget de l'industrie se distinguait par son caractère peu fiable, ce qui rendait symbolique l'autorisation du Parlement. Il a ainsi expliqué que la différence entre le montant des crédits votés et le montant des crédits disponibles s'expliquait par les nombreux reports, transferts et rattachements de fonds de concours qui intervenaient en cours d'exécution. Il a évoqué à cet égard les décrets d'avance ayant servi dans le passé à financer les primes automobiles et le transfert traditionnel de la subvention militaire du CEA en provenance du budget de la défense.

La différence entre le montant des crédits disponibles et le montant des crédits finalement consommés est, quant à elle, imputable au faible taux de consommation des crédits de certains chapitres budgétaires. Il a ainsi relevé qu'en 1997, les crédits de paiement du chapitre 62-01 (Reconversion des zones minières et Fonds d'industrialisation de la Lorraine) n'avaient été consommés que pour 44,7 % de leur montant, tandis que ceux du chapitre 64-96 (Reconversion et restructurations industrielles) ne l'avaient été qu'à hauteur de 52 %. Il a précisé que ces chapitres faisaient d'ailleurs traditionnellement l'objet d'arrêtés d'annulations en cours d'année, puis de reports en fin d'année.

Dans ces conditions, M. Jean Clouet a estimé que les deux amendements de réduction des crédits portant sur les titres III et IV du budget de l'industrie qu'il présentait ne porteraient pas à conséquence.

M. Philippe Marini , rapporteur général, a alors souhaité que le rapporteur spécial des crédits de l'industrie s'enquière auprès du Secrétariat d'Etat à l'industrie sur l'évolution de la question des dividendes versés par CEA-Industrie à sa maison mère, le CEA. Il a rappelé à cet égard que les dividendes versés par CEA-Industrie excédaient autrefois son résultat disponible, au point de peser sur ses fonds propres.

M. François Trucy a souhaité que soient approfondies dans le rapport sur les crédits de l'industrie, les conséquences potentielles pour le secteur nucléaire français, de l'accord signé entre les sociaux-démocrates et les verts allemands d'inscrire dans la loi la fermeture des 19 centrales nucléaires allemandes.

La commission a alors adopté les deux amendements de réduction des crédits présentés par M. Jean Clouet, rapporteur spécial, puis l'ensemble des crédits du budget de l'industrie, ainsi modifiés, inscrits dans le projet de loi de finances pour 1999.

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