CHAPITRE II

LA SITUATION DE LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Le bilan de l'année 1997 en matière de sécurité routière est relativement décevant : le nombre de tués n'a diminué que de 1,1 % (contre - 3,9 % en 1996), le nombre de blessés n'a diminué que de 0,3 % (contre - 6 % en 1996), et le nombre d'accidents corporels a quasiment stagné (- 0,2 % contre - 5,7 % en 1996).

Le bilan s'est ainsi établi pour 1997 à 125.202 accidents corporels, 7.989 tués (dont 2.061 jeunes de 15 à 24 ans) et 169.578 blessés, dont 35.716 graves.

Cette inflexion s'est poursuivie en 1998 : sur les huit premiers mois de l'année, le nombre total d'accidents corporels et de blessés se réduit légèrement par rapport à la même période de 1997, mais le nombre de tués augmente de nouveau.

Cette évolution inquiétante résulte pour partie de l'accélération du trafic consécutif à la reprise économique, ainsi que de la combinaison d'un hiver très clément (ce qui a peu freiné le trafic) et de l'euphorie provoquée par la coupe du monde de football (le nombre de tués a augmenté de plus de 15 % en juillet 1998 par rapport à juillet 1997).

La gravité croissante des accidents s'explique toutefois aussi par une vitesse excessive : la vitesse moyenne se maintient à un niveau trop élevé, l'inertie du comportement des constructeurs neutralisant ainsi les efforts accomplis en matière de sécurité des véhicules et des infrastructures.

Votre rapporteur rappelle à cet égard la nécessité de combiner étroitement l'information des conducteurs (souvent trop confiants dans les nouveaux équipements de sécurité de leurs véhicules ou, à l'inverse, persuadés à tort de ce qu'un accident à 130 km/h et/ou à 180 km/h, "c'est pareil"), la sensibilisation des jeunes , premières victimes des accidents de la route, enfin, une répression renforcée des infractions routières les plus dangereuses.

Le renforcement des contrôles et des sanctions ne sera toutefois pleinement légitime que s'il porte principalement sur les conduites et les tronçons les plus dangereux, ce qui suppose une mobilisation spécifique et des moyens appropriés (radars embarqués notamment) pour les forces de l'ordre.

A. LE BILAN DES ACCIDENTS DE LA ROUTE

Nombre d'accidents corporels, de tués et de blessés
(Indice base 100 en 1992)



Accidents corporels

1993

1994

1995

1996

1997

Rase campagne

43.627

101

41.866

97

41.661

97

40.082

93

40.953

95

Milieu urbain

98.873

94

90.860

91

91.288

91

85.324

85

84.249

84

Ensemble des réseaux

137.500

96

132.726

93

132.949

93

125.406

87

125.202

87

Tués

1993

1994

1995

1996

1997

Rase campagne

6.030

101

5.786

97

5.655

94

5.528

92

5.463

91

Milieu urbain

3.022

98

2.747

89

2.757

89

2.552

83

2.526

82

Ensemble des réseaux

9.052

100

8.533

94

8.412

93

8.080

89

7.989

88

Blessés

1993

1994

1995

1996

1997

Rase campagne

67.648

100

64.745

96

64.477

95

61.003

90

62.484

92

Milieu urbain

121.372

93

116.087

89

116.926

90

109.114

84

107.094

82

Ensemble des réseaux

189.020

95

180.832

91

181.403

92

170.117

86

169.578

86

Entre 1992 et 1997, le nombre d'accidents corporels a diminué de 13 %, celui des tués de 12 % et celui des blessés de 14 %, alors que dans le même temps la circulation augmentait de plus de 12 %. On a toutefois observé en 1997 une très nette décélération de l'amélioration de la sécurité routière, avec même une réaugmentation des accidents en rase campagne.

Cette inflexion s'est prolongée en 1998 : sur les huit premiers mois de l'année, le nombre d'accidents baisse, mais le nombre de tués augmente par rapport à la même période de 1997 (en raison notamment des très mauvais résultats de janvier, février et juillet), de sorte que les accidents sont en moyenne de plus en plus graves.

Bilan des huit premiers mois de 1998 par rapport
à la même période de 1997

 

Accidents corporels

Tués

Blessés

Blessés

Total blessés

 

Nombre

Évolution

Nombre

Évolution

Graves

Légers

Nombre

Évolution

Janvier

9.979

+ 15,6 %

658

+ 36,5 %

2.580

10.617

13.197

+ 14,2 %

Février

8.438

+ 1,7 %

553

+ 14,5 %

2.255

9.157

11.412

+ 3,5 %

Mars

9.572

- 3,5 %

610

- 3,8 %

2.429

10.175

12.604

- 5,4 %

Avril

9.984

- 0,7 %

632

+ 3,6 %

2.633

11.227

13.880

+ 3,1 %

1 er quadrimestre

37.973

+ 2,9 %

2.453

+ 11,0 %

9.897

41.176

51.073

+ 3,5 %

Mai

10.818

+ 1,3 %

685

+ 0,7 %

3.095

11.513

14.608

+ 1,0 %

Juin

10.984

- 2,4 %

680

- 3,3 %

3.062

11.765

14.827

- 4,3 %

Juillet

10.310

- 6,5 %

836

+ 15,3 %

3.101

11.103

14.204

- 6,8 %

Août

9.440

- 8,0 %

746

- 5,0 %

3.162

10.293

13.455

- 10,0 %

2 ème quadrimestre

41.552

- 3,9 %

2.947

+ 1,9 %

12.420

44.674

57.094

- 5,1 %

Nombre de tués par catégories d'usagers

(Indice base 100 en 1992)

En six ans, toutes les catégories d'usagers ont vu leur nombre de tués diminuer plus ou moins fortement : - 20 % pour les piétons, - 12 % pour les motocyclistes, - 11 % pour les automobilistes, - 9 % pour les usagers de véhicules utilitaires et de poids-lourds, - 7 % pour les cyclomotoristes et - 5 % pour les cyclistes.

Votre rapporteur rappelle par ailleurs que l'autoroute est quatre fois plus sûre que la route.

Taux moyen de tués par kilomètre parcouru (autoroutes : indice 100)

Routes à 2 voies (largeur 7 m)

430

Routes à 3 voies (largeur 10,5 m)

370

Routes à 2 x 2 voies (en doublement)

260

Routes à 2 x 2 voies (constructions neuves)

140

Autoroutes de rase campagne

100


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