EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le mercredi 20 octobre 1999, sous la présidence de M. François Trucy, secrétaire, la commission a procédé, sur le rapport de M. Marc Massion, rapporteur spécial, à l' examen des crédits du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie : I. - Economie, finances et industrie, commerce extérieur

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a tout d'abord rappelé que, après une progression exceptionnelle du commerce mondial en 1997, l'année 1998 marquait un net ralentissement, avec une croissance de 3,5 %. Le commerce extérieur de la France a pourtant dégagé un excédent de 145 milliards de francs. En 1999, la croissance du commerce mondial s'accélère à nouveau, en raison d'une reprise de l'activité sur le continent asiatique et de l'exceptionnelle durée du cycle américain, malgré un ralentissement marqué au sein de la zone euro au début de l'année. Il a précisé que l'excédent du commerce extérieur de la France devrait cependant se réduire, en 1999, du fait de la structure de nos échanges, puis progresser sensiblement en 2000, à la faveur de la reprise en Europe continentale. Il a constaté que la bonne performance du commerce extérieur français, dans un contexte de dégradation de la conjoncture internationale et de reprise de la consommation intérieure, souligne le caractère structurel de l'excédent commercial français.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a rappelé que les crédits consacrés à l'intervention directe de l'Etat dans le domaine du commerce extérieur s'élèvent à 3,31 milliards de francs en crédits de paiement pour 2000, soit une augmentation de 12,6 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1999. Les autorisations de programme sont, quant à elles, en diminution de 11 %, à 4,2 milliards de francs.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a constaté que le projet de budget du commerce extérieur pour 2000 prolongeait les orientations de l'année précédente et se caractérisait par une stabilisation des moyens alloués au réseau de l'expansion économique, un appui financier accru aux PME, et la poursuite de l'adaptation des procédures financières d'appui au commerce extérieur. Il a également souligné le changement important de la nomenclature budgétaire, avec le basculement d'une partie des chapitres inscrits sur le budget des charges communes vers le fascicule de l'économie, finances et industrie, et le regroupement des crédits de l'expansion économique sur quatre chapitres budgétaires.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a indiqué que les crédits destinés aux services de l'expansion économique sont en hausse de 9,1 % par rapport à la loi de finances initiale pour 1999. Il a précisé que cette augmentation s'expliquait par la croissance des dépenses en personnel et par une dotation de crédits exceptionnelle de 115 millions de francs pour financer le pavillon français à l'exposition universelle de Hanovre en 2000, dont le coût total s'élève à 150 millions de francs. Il a rappelé qu'il se rendrait sur place pour constater les retombées commerciales de cette exposition, ainsi qu'il l'avait annoncé l'année dernière. Il a souligné en effet que ces crédits correspondent aux budgets annuels du Centre français de commerce extérieur (CFCE) ou de l'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises françaises (CFME-ACTIM), dont les dotations diminuent depuis plusieurs années. Il s'est donc interrogé sur la restriction des financements publics pour soutenir la présence des entreprises françaises lors des manifestations commerciales à l'étranger, qui sont largement inférieurs à ceux des autres pays de l'Union européenne, l'écart constaté variant de 1 à 10. Il a rappelé que les crédits affectés aux organismes d'appui au commerce extérieur ont été réduits en 2000 avec 242 millions de francs contre 245 en 1999.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a indiqué que le montant des crédits consacrés au commerce extérieur dans les contrats de plan Etat-région avait été fixé à 352 millions de francs, soit plus de 50 millions de francs par an, en augmentation de 30 % par rapport aux contrats de plan précédents. Il s'est félicité de cette progression et a rappelé qu'il avait souligné, l'année passée, l'insuffisance des crédits du volet commerce extérieur des contrats de plan. Il a rappelé que les aides financées par ces dotations s'adressent aux PME qui disposent de produits compétitifs, sont peu exportatrices et ont besoin d'un soutien public pour engager une démarche de développement international. Il a observé que plus de la moitié des entreprises bénéficiaires ont moins de 50 salariés tandis que les trois quarts réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions de francs. Il a donc estimé que l'aide régionale constitue une première étape essentielle dans le développement international des entreprises. La priorité des nouveaux contrats de plan Etat-région est d'augmenter le nombre de PME qui exportent régulièrement, ce qui implique de renforcer et de moderniser le dispositif actuel. Il a donc rappelé que les aides régionales et les critères d'éligibilité seront harmonisés afin de mettre en place un traitement aussi homogène que possible, tout en laissant aux régions une marge de manoeuvre pour la mise en oeuvre d'actions spécifiques.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a mis en évidence les efforts de la Direction des relations économiques extérieures (DREE), qui s'est engagée, depuis 1991, dans un programme pluriannuel de réduction de ses effectifs et dans une adaptation de son réseau, afin de tenir compte des évolutions de la structure du commerce international. Il a rappelé les mesures de modernisation importantes des moyens d'informatisation, de mise en réseau et de communication et a considéré que l'introduction de la facturation des prestations a permis de standardiser les produits proposés et d'adapter l'offre de service aux demandes des entreprises françaises.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a remarqué que plusieurs mesures nouvelles marquent la volonté du secrétariat d'Etat au commerce extérieur d'améliorer et de garantir le service rendu aux entreprises en 2000. Il a indiqué que la Direction des relations économiques extérieures s'engage désormais dans une démarche qualité qui trouve son aboutissement dans la certification ISO 9001 pour l'ensemble des postes d'expansion économique, preuve d'une volonté de se mettre aux mêmes normes que les entreprises. Il a précisé que les premiers postes devraient obtenir cette certification au cours de l'année 2000, l'ensemble des services devant bénéficier de ce " label qualité " à la fin de l'année 2001.

Il a ensuite présenté l'opération " le Fil de l'Export ", pilotée par le Centre français du commerce extérieur, qui vise à simplifier l'accès des entreprises à l'information sur les marchés étrangers et les aides au commerce extérieur, notamment pour les PME. Il a rappelé que le centre d'appel a été mis en service en septembre 1999 et que celui-ci semble répondre à une demande de la part des entreprises, puisque 100 appels environ sont traités chaque jour.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a estimé que la Direction des relations économiques extérieures s'engageait dans une démarche ambitieuse portant sur l'ensemble de ses missions pour la période 2000-2002, à travers un contrat d'objectifs passé avec la Direction du budget. Il a indiqué que ce contrat stipule également la modernisation des outils de gestion, avec la création d'une dotation globale qui rassemble les crédits de l'expansion économique dans quatre chapitres distincts, ce qui permettra une optimisation de l'utilisation des crédits du fait d'une plus grande fongibilité. Il s'est félicité de cette suite de la modernisation de l'administration afin d'améliorer le service rendu aux entreprises.

Il s'est également félicité du vote de la loi sur le volontariat civil par le Sénat et a déclaré espérer que les dispositions prévues par celle-ci permettront aux jeunes volontaires de bénéficier d'une expérience d'expatriation intéressante au sein des entreprises françaises à l'étranger.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a conclu en réitérant ses observations de l'année dernière concernant le manque de lisibilité du budget du commerce extérieur. Il a rappelé que l'analyse des crédits inscrits aux charges communes et des comptes spéciaux du Trésor ne permet pas d'appréhender la réalité des aides fournies par l'Etat aux entreprises ou aux Etats étrangers pour encourager l'essor du commerce extérieur français.

Après avoir remercié le rapporteur spécial, M. François Trucy, président, a remarqué que les mécanismes d'assurance-prospection proposés aux entreprises s'assimilent davantage à une subvention qu'à un mécanisme assurantiel. Il s'est également interrogé sur les gains d'efficacité issus du rapprochement du CFME-ACTIM et du CFCE.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, a indiqué que les mécanismes d'assurance-prospection visent à développer la présence française lors des manifestations commerciales à l'étranger et constituent, en effet, un mécanisme de subventions. Il a fait état de la réussite du rapprochement entre le CFME-ACTIM et le CFCE, qui a permis une plus grande cohérence de l'offre de produits proposés aux entreprises, ainsi que des gains d'efficacité importants.

Mme Maryse Bergé-Lavigne s'est félicitée de l'amélioration de la collecte d'informations au profit des petites entreprises prévue par le contrat d'objectif conclu avec la direction du budget pour la période 2000-2002 et a souhaité connaître les principaux postes responsables de l'excédent du commerce extérieur français pour 1998.

M. Marc Massion, rapporteur spécial, lui a indiqué que les produits agro-alimentaires demeuraient un poste essentiel de l'excédent du commerce extérieur français et a souligné l'augmentation de 40 % des exportations françaises de téléphones mobiles, poste qui dégage un excédent de près de 10 milliards de francs.

Lors de sa réunion du 23 novembre 1999, la commission a proposé le rejet du budget de l'économie, des finances et de l'industrie. Prenant acte des modifications décidées par l'Assemblée nationale, elle a confirmé ce vote lors de sa réunion du jeudi 25 novembre 1999.

Réunie le 20 octobre 1999, sous la présidence de M. Alain Lambert, président, la commission a procédé sur le rapport de M. Marc Massion, rapporteur spécial , à l'examen des crédits de l'économie, finances et industrie : commerce extérieur.

Réunie le 23 novembre 1999, la commission a proposé le rejet des crédits du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie.

Prenant acte des modifications décidées par l'Assemblée nationale, la commission a confirmé ce vote le 25 novembre 1999.

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