V. LE FINANCEMENT DU RETRAIT D'ACTIVITÉ ET LA PARTICIPATION DE L'ÉTAT AUX DÉPENSES DE CHÔMAGE

Cet agrégat regroupe les dépenses d'indemnisation accordées dans le cadre des mesures de cessation anticipée d'activité, de la participation au financement de l'indemnisation chômage et de certains régimes de retraite. Ces dépenses, qui financent des revenus de remplacement, s'opposent aux dépenses dites « actives », qui visent à soutenir le marché de l'emploi et à développer les formations professionnelles.

Les crédits s'élèvent à 1,58 milliard d'euros (10,36 milliards de francs) en 2002, contre 1,91 milliard d'euros (12,53 milliards de francs) en 2001, soit une diminution de 17,2 % , après une autre baisse de plus de 18 % l'année dernière. Ils représentent 9,4 % de l'ensemble des dépenses du budget de l'emploi (11,2 % en 2001).

A. LES DÉPENSES DE PRÉRETRAITE

Évolution des crédits

(en millions d'euros)

 

2001

2002

2002/2001

Les « préretraites » du FNE

400,94

295,75

- 26,2 %

Les « préretraites » progressives

216,33

192,09

- 11,2 %

Mesures particulières

30,10

16,42

- 45,4 %

TOTAL

647,37

504,26

- 22,1 %

La contribution de l'Etat au financement des préretraites passe de 647,37 millions d'euros (4,25 milliards de francs) en 2001 à 504,26 millions d'euros (3,31 milliards de francs) en 2002, en diminution de près de 22 %, après une baisse de près de 30 % l'année dernière.

Les préretraites FNE sont octroyées essentiellement dans le cadre de plans sociaux, et permettent à leurs bénéficiaires de percevoir environ 65 % de leur salaire brut antérieur. Elles sont ouvertes aux salariés de plus de 57 ans (56 ans à titre dérogatoire), et sont cofinancées par l'Etat et les entreprises. La diminution des crédits n'est pas due à la diminution du nombre d'entrées , qui reste fixé à 7.200, comme en 2001, mais à la plus juste évaluation de la réalité de ces entrées : il convient en effet de rappeler que le projet de budget pour 2000 prévoyait 19.000 entrées, alors que seules 8.000 ont effectivement été réalisées, les dotations ayant alors, cette année-là, été visiblement surévaluées.

Les préretraites progressives concernent les personnes de plus de 55 ans acceptant la transformation de leur emploi à temps plein en emploi à temps partiel. Elles perçoivent alors, outre leur rémunération au titre de ce temps partiel, une allocation représentant environ 30 % de leur salaire brut antérieur prise en charge par l'Etat. En 2002, le nombre de bénéficiaires devrait diminuer, passant de 16.000 en 2001 à 11.000 5( * ) .

Les cessations d'activité de certains travailleurs salariés (CATS) ont été mises en place par décret du 9 février 2000 : il s'agit d'un nouveau dispositif de préretraite réservé, lorsqu'il y a participation financière de l'Etat, à des salariés âgés ayant pendant plus de 15 ans effectué des travaux pénibles ou ayant été reconnus travailleurs handicapés. Pour ouvrir droit à l'aide de l'Etat, cette cessation d'activité doit être organisée par un accord de branche et un accord d'entreprise, avec des engagements sur la fixation de la durée du travail à 35 heures et sur des dispositions relatives à la gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences.
Les mesures particulières : la dotation en faveur des mesures spéciales de retraite anticipée à la SEITA étant désormais supprimée, il ne s'agit plus que des préretraites de la sidérurgie - dispositif en extinction -, pour 16,42 millions d'euros (107,71 millions de francs).

B. LES DÉPENSES D'INDEMNISATION

L'indemnisation du chômage « de solidarité » est assurée par une subvention de l'Etat au Fonds de solidarité.

Toute personne justifiant de 5 ans d'activité salariée durant les 10 dernières années, et ayant épuisé ses droits à indemnisation dans le cadre du régime d'assurance à l'UNEDIC, perçoit l'allocation de solidarité spécifique (ASS).

Par ailleurs, le Fonds de solidarité attribue également l'allocation d'insertion à certaines catégories de demandeurs d'emplois qui n'ont pu acquérir des droits d'indemnisation supérieurs à 3 mois au titre du régime d'assurance chômage (détenus, réfugiés, apatrides).

Enfin, le Fonds de solidarité finance également l'allocation spécifique d'attente (ASA) destinée aux personnes âgées de moins de 60 ans justifiant d'au moins 160 trimestres de cotisations validés dans les régimes de base obligatoires d'assurance vieillesse et percevant l'ASS ou le RMI dans l'attente du versement de leur pension.

L'article 131 de la loi d'orientation relative à la lutte contre les exclusions a posé le principe de l'indexation annuelle de ces allocations sur l'évolution des prix.

Les recettes du fonds de solidarité sont constituées par le produit de la contribution de solidarité des fonctionnaires, soit 1 % de leur traitement brut, et par une subvention de l'Etat.

En 2002, cette dernière s'élève à 1,07 milliard d'euros (7,02 milliard de francs), en diminution de 14,6 %.

En outre, l'Etat verse 3,05 millions d'euros (20 millions de francs) à l'UNEDIC au titre des allocations complémentaires.