B. LE REBOND DE 1999 ET LES INCERTITUDES À MOYEN TERME

1. Une sortie de crise particulièrement rapide et vigoureuse

La reprise économique a eu lieu en Malaisie dès le deuxième trimestre 1999 . Elle a été particulièrement vigoureuse, comme le montrent les graphiques suivants :

TAUX DE CROISSANCE TRIMESTRIELS DU PIB MALAISIEN

Source : Banque Mondiale

INDICE DE PRODUCTION INDUSTRIELLE

Source : Banque Mondiale

La reprise économique fut d'abord tirée par les exportations , puis par la demande intérieure , soutenue par une consommation privée dynamique (+ 14,4 % au premier semestre 2000). L'investissement est, lui aussi, reparti (respectivement + 14 % et + 26 % sur les deux premiers trimestres 2000). Amorcée en 1999, la reprise s'est amplifiée en 2000, avec un taux de croissance annuel de 8 %.

La reprise a été favorisée par la conjonction de plusieurs facteurs cycliques favorables : la forte demande mondiale de produits électroniques , la reprise dans les autres pays de la région et l'augmentation des cours du pétrole, dont la Malaisie est un exportateur net (environ 350.000 barils/jour pour une production de 700.000 barils/jour). A ces facteurs cycliques, se sont ajoutés les effets d'une politique budgétaire expansionniste (augmentation du 10 % des salaires des fonctionnaires et reprise des grands travaux d'infrastructure) qui ont permis une progression annuelle de 15 % de la consommation privée et de 20 % des investissements.

Le marché boursier s'est significativement redressé depuis son plus bas niveau de septembre 1998 (l'indice est passé de 263 à 1010 en février 2000, soit une capitalisation égale à 250 % du PIB). Cette valorisation a eu un effet positif sur la consommation des ménages , dit " effet de richesse ".

De manière quelque peu optimiste, le gouvernement malaisien prévoit une progression de 7 % du PIB en 2001 . Le maintien d'une politique budgétaire et monétaire expansionnistes, rendu possible par la faible inflation (1,9 % en 2000) et le contrôle des mouvements de capitaux à court terme, laissent penser que cet objectif n'est pas hors de portée mais, en raison du ralentissement de l'économie américaine , la plupart des économistes privés tablent plutôt sur une fourchette comprise entre 5 et 6 % de croissance.

Le taux de chômage , qui est actuellement légèrement inférieur à 3 % de la population active, devrait rester stable en 2001. Des tensions commencent à apparaître sur le marché du travail, qui poussent les salaires à la hausse et encouragent une forte mobilité, notamment pour les emplois les plus qualifiés.

Malgré cette convalescence rapide, certaines zones d'ombres persistent à moyen terme.

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