V. AMÉLIORER L'HABITAT

La diminution des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l'habitat peut passer aussi bien par un meilleur aménagement du territoire, de nouveaux choix d'urbanisme, de nouvelles méthodes d'implantation, de conception ou de construction des villes ou des bâtiments, que par des procédés de chauffage ou de climatisation innovants.

A. AMÉNAGER LE TERRITOIRE

Le choix des implantations des lieux d'habitat, concentré ou dispersé, a en lui-même une influence sur les émissions de gaz à effet de serre qui sont étroitement liées à celles des transports dans la mesure où l'allongement des trajets domicile-lieu de travail a tendance à entraîner des émissions accrues.

Pour résoudre les deux problèmes à la fois, il a été souvent proposé de rapprocher les lieux de travail des lieux d'habitat . Cette solution toute théorique se heurte cependant à deux écueils principaux : d'une part, la société actuelle n'est pas précisément garante d'une stabilité de l'emploi et encore moins de l'unicité du lieu travail au cours d'une vie professionnelle. Bien au contraire, à partir du moment où la mobilité dans les carrières devient la règle, il est extrêmement difficile d'opérer des choix tendant à implanter à proximité l'un de l'autre le lieu de travail et le lieu d'habitat.

De plus, dans une même famille, chaque membre a le plus souvent un lieu de travail qui lui est propre.

Pourquoi, dès lors proposer le rapprochement des lieux de travail et d'habitat alors que les choix d'implantation des équipements que cette solution suppose ne seraient pas opérationnels avant plusieurs décennies ? Et que cette rationalisation apparente ne peut qu'impliquer des interventions très dirigistes des instances sociales ? N'est-ce pas reporter, volontairement ou non, mais en le posant mal, le problème d'une action sur les émissions de gaz à effet de serre, en se déchargeant sur les générations futures ?

Cette remarque se trouve d'ailleurs renforcée par le fait que depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les politiques d'aménagement du territoire, comme de planification n'ont cessé de perdre de leur vigueur.

En réalité, les réalisations spectaculaires comme les grands aménagements, en particulier les réseaux autoroutiers ont beau favoriser les émissions de gaz à effet de serre, ils sont très appréciés des populations.

Dans ce contexte, plutôt que de sédentariser à proximité des lieux de travail les utilisateurs de ceux-ci, ne faudrait-il pas rechercher des solutions en direction du télétravail et, en général, du développement de toutes les formes de communication ? Cela reviendrait à déplacer le travail sans modifier les lieux d'implantation du coeur de celui-ci tandis que le système nerveux des communications favoriserait l'acheminement des informations provenant des cerveaux travaillant à domicile.

Une telle perspective n'est plus du domaine de l'utopie et des études sur ces thèmes commencent à intéresser de grands ministères.

C'est ainsi que le ministère chargé de l'Industrie a entamé une réflexion sur le télétravail (69 ( * )) dont les premières orientations confirment que le sujet mérite d'être approfondi.

* (69) « Télétravail et développement durable ». Ce document de travail, extrait d'une étude confiée par le Ministère des finances à un consultant, figure sur le Cd-rom relatif aux changements climatiques, joint au présent rapport.

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