CHAPITRE SECOND : L'EFFET DE SERRE

La mince couche constituée par l'atmosphère et à l'intérieur de laquelle s'élabore le climat de la planète joue un rôle actif dans la quantité de chaleur reçue du Soleil et conservée par la Terre et son atmosphère.

En effet, une grande partie des rayons du Soleil traverse l'atmosphère, 30% étant réfléchis vers l'espace, principalement par les nuages, les molécules de l'air, et les surfaces claires (neiges, glaces, déserts). Les 70 % absorbés, en partie par l'humidité de la basse atmosphère mais principalement par la surface (50 %), sont convertis en chaleur. Les températures à la surface dépendent des conditions d'évacuation de cette chaleur vers l'espace sous forme de rayonnement infrarouge.

Mais, alors qu'une fraction importante des rayons provenant du Soleil traverse l'atmosphère, seule une petite partie de ceux renvoyés vers l'espace sous forme de rayons infrarouges quittent l'atmosphère sans entrave ; du fait de la présence de gaz, dits à effet de serre, dans l'atmosphère, la plus grande partie du rayonnement infrarouge y est absorbée et ré-émise de nombreuses fois, recyclée en quelque sorte, contribuant ainsi au réchauffement atmosphérique.

L'atmosphère se comporte comme une serre de jardinier ou les vitres d'une voiture piégeant une partie de la chaleur reçue, les gaz à effet de serre augmentant, de plus en plus, l'épaisseur du vitrage.

I. GRACE A L'EFFET DE SERRE, UNE TERRE ACCUEILLANTE

Comme déjà indiqué dès l'introduction de cette étude, la vie sur Terre est grandement favorisée par l'existence de l'effet de serre. Sans lui, la température moyenne sur la planète serait inférieure d'environ 30 ° à ce qu'elle est aujourd'hui et s'établirait à environ - 18 °, d'où la nécessité de répéter sans relâche que l'effet de serre n'est ni une calamité, ni un risque naturel, mais un phénomène physique rendant la vie sur Terre plus agréable à l'homme dans les conditions climatiques générales actuelles .

Au lieu donc de citer l'effet de serre comme un phénomène négatif, il faut s'interroger sur l'ampleur de l'intensification de celui-ci, appelée aussi effet de serre additionnel, le qualificatif additionnel renvoyant à l'action propre de l'homme dans ce phénomène naturel.

II. LA RÉALITÉ DE L'INTENSIFICATION DE L'EFFET DE SERRE

Que l'existence de l'effet de serre soit un bienfait implique-t-il que son intensification augmente l'agrément de la vie sur Terre ?

Après un long cheminement, ce n'est que depuis quelques années, que l'idée de l'intensification de l'effet de serre se produisant dans l'atmosphère a émergé.

Mais c'est seulement en 1995, dans le deuxième rapport du GIEC que les climatologues commencent à parler de l'émergence du signal de réchauffement .

Les mesures de l'augmentation de la présence des gaz à effet de serre effectuées ont bien montré la réalité de cette augmentation.

Ces mesures ont résulté tant de l'analyse de bois fossiles que des carottes glaciaires ou d'observations effectuées in situ à partir de 1958.

Au-delà des causes naturelles (variations du rayonnement solaire, injection et disparition des voiles d'aérosols liées aux éruptions volcaniques, fluctuations naturelles des gaz à effet de serre...), la présence accrue de gaz à effet de serre due aux émissions anthropiques renforce mécaniquement l'effet de serre.

L'analyse (10 ( * )) d'échantillons de bois, vieux de quelques milliers d'années pour les plus anciens, a montré, dès les années 1950, que la radioactivité due au carbone 14, au lieu de croître avec les échantillons les plus récents, diminuait à partir de 1850 environ. Il fut établi que ce phénomène, inverse de celui attendu, provenait de la présence dans l'atmosphère de carbone fossile très ancien et qui n'était donc plus chargé en carbone 14. Ce carbone fossile n'était autre que le produit de la combustion du charbon et du pétrole correspondant aux émissions de la révolution industrielle.

Pour autant, si la réalité de l'intensification de l'effet de serre n'est pas contestée, des incertitudes demeurent.

En effet, tout le carbone émis dans l'atmosphère sous forme de CO 2 ne s'y retrouve pas . Il s'en faut même de près de la moitié. Cela provient en partie des forêts et en partie des océans qui, jusqu'à présent, emmagasinent du carbone. Ils jouent le rôle de ce qui est appelé les puits de carbone -expression un peu ambiguë qui signifie que les océans et les forêts se comportent comme des réservoirs dans lesquels disparaît le carbone et non comme des gisements d'émission de carbone.

* (10) Cette analyse fut menée par Hans SUESS ( Etats-Unis d'Amérique)

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