2. Les autres besoins d'infrastructures de transports en montagne ne sont pas suffisamment pris en compte

On peut également déplorer l'insuffisance de volonté politique en matière de traversée des massifs non frontaliers, ainsi que de désenclavement des zones de montagne.

a) Les politiques française et communautaire des transports se focalisent sur la traversée des massifs frontaliers

En effet, tant la politique française que la politique communautaire des transports se focalisent sur la traversée des massifs frontaliers.

(1) Les schémas de services collectifs de transport

Cette orientation est évidente dans le cas des schémas de services collectifs de transport de voyageurs et de marchandises.

La loi d'orientation pour l'aménagement durable du territoire prévoit d'ailleurs que « les schémas multimodaux de services collectifs de transport donnent la priorité au transport ferroviaire pour le transit international franchissant les Alpes et les Pyrénées ».

Ainsi, si leurs orientations quant à « la politique multimodale des liaisons transalpines et pyrénéennes » rejoignent les analyses présentées ci-avant, ils ne prennent pas suffisamment en compte la nécessité de désenclaver certaines zones de montagne. Certes, est avancée la nécessité d'améliorer « la desserte des pays isolés ou à faible densité ». Cependant, les mesures prévues ne semblent pas à la hauteur des enjeux.

En particulier, il est indiqué dans ces schémas que « la politique des transports dans les massifs alpin et pyrénéen a pour objectifs de faciliter l'écoulement du transit international franchissant les Alpes et les Pyrénées, tout en préservant l'environnement sensible de ces massifs ». L'objectif de désenclavement des zones isolées de ces massifs n'est même pas mentionné.

(2) La politique communautaire des transports

Cette orientation est encore plus nette dans le cas de la politique communautaire des transports, telle qu'exprimée notamment par le livre blanc de la Commission européenne sur les choix en matière de transport à l'horizon 2010 31( * ) .

Cette situation n'est pas surprenante, dans la mesure où la politique communautaire des transports est perçue comme l'un des corollaires du marché unique, son objectif essentiel étant de favoriser les échanges commerciaux intra-communautaires.

Ainsi, les deux projets d'infrastructures prioritaires adoptés au Conseil européen d'Essen des 9 et 10 décembre 1994 concernant la montagne française (le troisième projet concernant la France étant le TGV Est), portent exclusivement sur le franchissement des Alpes et des Pyrénées :

- le TGV Lyon-Turin ;

- le TGV sud européen reliant Paris à Madrid par l'axe rhodanien d'une part et la façade atlantique d'autre part.

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