5. Les propositions de la mission

Compte tenu de l'état du patrimoine immobilier universitaire et des réticences exprimées par les responsables d'établissement et les régions quant aux modalités de dévolution susceptibles d'être retenues, la mission estime qu'aucune solution générale ne s'impose pour le transfert de la propriété des bâtiments universitaires.

Elle considère que le maintien de la situation actuelle, sauf effort budgétaire de l'Etat bien improbable dans la conjoncture actuelle, conduirait à la poursuite de la politique actuelle qui consiste à « bricoler » des solutions improvisées pour mettre aux normes de sécurité le tiers du bâti universitaire.

Elle note qu'un transfert systématique de propriété aux universités serait irréaliste si des moyens financiers supplémentaires n'étaient pas alloués aux établissements : dans cette hypothèse, les universités continueront à quémander des moyens à l'Etat et aux collectivités.

Elle observe par ailleurs que les présidents d'université, en raison de leur mode de désignation, et d'une pérennité aléatoire, du fait que leur mandat n'est pas immédiatement renouvelable, sont fragilisés dans leur pouvoir de décision, notamment s'agissant d'opérations immobilières importantes dépassant la durée d'un seul mandat.

L'hypothèse d'une dévolution territoriale du bâti universitaire, contrairement à la démarche des plans U2000 et U3M qui a conduit l'Etat à quémander de l'argent aux collectivités, amènerait cette fois les régions à demander des moyens supplémentaires à l'Etat ; dans ce cas, où placer le pouvoir de décision, de contrôle et de régulation, en fonction notamment de l'évolution de la démographie étudiante ?

Au total, la mission proposera d'expérimenter à une échelle suffisamment large un transfert de propriété aux régions ou aux établissements volontaires, cette dévolution expérimentale réversible devant faire l'objet d'une évaluation au bout de cinq ans pour être éventuellement consolidée voire étendue.

Afin d'assurer le succès de l'expérimentation, des aides seraient susceptibles d'être accordées aux collectivités et aux établissements volontaires.

En tout état de cause, l'Etat devrait rester le garant de la politique immobilière universitaire, ce qui suppose une évaluation des expérimentations de transfert de propriété, et toute décentralisation du bâti universitaire suppose un transfert correspondant des ressources, cette condition étant indispensable pour maintenir la participation et la motivation des régions au financement des constructions universitaires.

La mission estime enfin qu'une gestion immobilière mutualisée pourrait être expérimentée, sur une base volontaire, au travers d'un établissement public spécifique dans quelques sites universitaires importants, de type pôles européens, ou relevant par exemple de deux académies d'une même région.

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