III. LA PRODUCTION
Le nombre de films produits a enregistré une augmentation très sensible en 2001 avec 204 films agréés dans l'année, soit une trentaine de plus que l'année précédente et un record absolu dans l'histoire du cinéma français, depuis qu'existent des statistiques de la production.
Nombre de films agréés |
|||||||
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Films d'initiative française |
97 |
104 |
125 |
148 |
150 |
145 |
172 |
Dont films 100% français |
63 |
74 |
86 |
102 |
115 |
111 |
126 |
films majoritairement français |
34 |
30 |
39 |
46 |
35 |
34 |
46 |
Films majoritairement étrangers |
32 |
27 |
33 |
32 |
31 |
26 |
32 |
Total |
129 |
131 |
158 |
180 |
181 |
171 |
204 |
L'accroissement du nombre des films agréés tient
essentiellement à l'augmentation du nombre des films d'initiative
française, 100% français.
De même, l'augmentation du volume global d'investissement sur les films
d'initiative française (+ 10,4 % par rapport à 2000) est due
principalement à l'augmentation des investissements
français.
Investissements dans les films d'initiative française (M € ) |
||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Investissements français |
578,91 |
541,73 |
634,26 |
687,89 |
Investissements étrangers |
66,60 |
43,93 |
44,03 |
61,23 |
Investissements totaux |
645,51 |
585,66 |
678,29 |
749,12 |
Le côté préoccupant de cette évolution est qu'elle s'accompagne d'une polarisation croissante des investissements avec d'un côté une nette augmentation du nombre de films dont le devis est supérieur à 7 millions d'euros. et de l'autre, un doublement du nombre de films dont le devis est inférieur à un million d'euros
Répartition des films en fonction de leur devis |
||||
Nombre de films |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Plus de15 M€ |
3 |
3 |
7 |
9 |
De 10 à 15 M€ |
6 |
7 |
7 |
11 |
De 7 à 10 M€ |
14 |
13 |
12 |
14 |
De 5 à 7 M€ |
12 |
10 |
14 |
15 |
De 2 à 5 M€ |
68 |
70 |
62 |
49 |
De 1 à 2 M€ |
26 |
28 |
21 |
32 |
Moins de 1 M€ |
19 |
19 |
22 |
42 |
Total |
148 |
150 |
145 |
172 |
Dont premiers films |
58 |
62 |
53 |
53 |
1. Une double inflation, du nombre des films chers et du nombre des films bon marché
a) 34 films d'initiative française ont un devis supérieur à 7 millions d'euros en 2001
Les
films d'initiative française dont le devis est supérieur à
7 millions d'euros représentent une part de plus en plus importante du
total des investissements dans la production : 58,8%, soit 440 millions
d'euros sur un total de 749 millions d'euros en 2001.
Parmi les 34 films d'initiative française, 27 n'ont fait l'objet
d'aucune coproduction internationale, soit 80 % d'entre eux. Ces projets,
onéreux, ont donc trouvé suffisamment de financement sur le seul
sol français pour voir le jour.
La totalité de ces films a bénéficié du financement
d'une chaîne de télévision payante, certains cumulant
même un apport de Canal+ et de TPS. ( Canal+ est intervenue dans 29 films
et TPS dans 9 films). Tous, sauf un (
Le Baiser du dragon
de Christophe
Nahon) ont bénéficié de surcroît du financement
d'une chaîne en clair. Enfin, 13 films ont bénéficié
du financement d'une Sofica.
2 ont été produits avec le concours de l'avance sur recettes 108( * ) .
Films d'initiative française dont le devis est supérieur à 7 M€ |
||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Répartition du nombre de films selon les devis |
||||
plus de 15 (M€) |
3 |
3 |
7 |
9 |
de 10 à 15 M€ |
6 |
7 |
7 |
11 |
de 7 à 10 M€ |
14 |
13 |
12 |
14 |
total |
23 |
23 |
26 |
34 |
Part des investissements dans la production (%) |
||||
plus de 15 (M€) |
18,2% |
10,7% |
24,3% |
24,8% |
de 10 à 15 M€ |
11,2% |
14,4% |
12,7% |
18,2% |
de 7 à 10 M€ |
19,0% |
18,9% |
14,1% |
15,8% |
ensemble |
48,4% |
44% |
51,1% |
58,8% |
31 films ont été tourné en langue française et 3 en langue anglaise
b) 42 films d'initiative française ont un devis inférieur à un million d'euros en 2001
Films à moins de 1 M€ |
||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Nombre de films |
19 |
19 |
22 |
42 |
% du total des investissements |
2,0 |
2,0 |
1,2 |
3,6 |
La forte
augmentation du nombre de ces films à petits budgets explique pour
l'essentiel l'augmentation du nombre de films d'initiative française en
2001
109(
*
)
.
24 films ont bénéficié d'une avance sur recettes (11
avances avant réalisation et 13 avances après
réalisation) ; pour 16 d'entre eux cette avance a été
leur seul financement.
15 ont fait l'objet d'un achat d'une chaîne de télévision
payante (11 films achetés par Canal+ et 4 par TPS), 5 films ont
été coproduits par une chaîne en clair, 2 ont pu compter
sur l'investissement d'une Sofica. 9 d'entre eux ont fait l'objet d'une
coproduction internationale (un même film peut cumuler plusieurs de ces
financements).
5 films n'ont bénéficié d'aucun financement.
c) Le nombre de films dont le devis est compris entre 2 et 5 millions d'euros a fortement diminué
Les
films dont le budget était compris entre 2 et 5 millions d'euros ont
longtemps constitué l'un des principaux pôles d'expression du
cinéma français, celui du « cinéma d'auteur
commercial ».
Les études menées par l'IFCIC sur le financement de la production
indépendante au cours des trois dernières années font
ressortir les difficultés croissantes de la production
indépendante à produire cette catégorie de films, de plus
en plus délaissés par les diffuseurs soucieux d'acquérir
des films aux budgets élevés, bénéficiant d'une
plus grande notoriété auprès du public, et donc
assurés a priori d'obtenir une plus forte audience. Par voie de
conséquence, les producteurs indépendants sont contraints de se
replier sur les films à petits budgets.
L'analyse comparative des devis et des financements en trésorerie
(c'est-à-dire les financements externes) fait apparaître la
fragilité de ces entreprises. Le nombre de films ayant eu une marge de
trésorerie négative a augmenté, en raison soit d'un sous
financement (cas le plus fréquent), soit d'un dépassement en
cours de tournage. Le producteur est alors particulièrement
dépendant des résultats de l'exploitation en salle, au moment
même où cette exploitation devient de plus en plus
difficile.
Films d'initiative française dont le devis est compris entre 2 et 5 M€ |
||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Nombre de films |
68 |
70 |
62 |
49 |
% du total des investissements |
32,5 |
36,3 |
31,2 |
20,8 |
2. La politique de production des chaînes de télévision
La
très forte progression de l'offre de films sur les chaînes du
câble et du satellite au cours de la décennie a banalisé
l'offre de films à la télévision, du moins pour les foyers
bénéficiant d'une « offre élargie ».
Cette progression s'est effectuée sans contrepartie financière
proportionnelle pour la production compte tenu des très faibles prix
d'achat des films français par certaines chaînes. Elle a en
revanche eu pour effet un affaiblissement du poids du cinéma dans
l'offre et dans l'audience des chaînes en clair, et une forte concurrence
pour Canal+.
Les tensions qui en résultent ne sont pas sans conséquence sur
l'évaluation que ces chaînes sont amenées à faire de
leurs engagements financiers dans ce secteur.
a) L'évolution de l'offre et de la demande de films à la télévision
Les
chaînes en clair
Le cinéma a cessé d'être le programme phare des
chaînes de télévision en clair au profit notamment de la
fiction.
Un chiffre est de ce point de vue significatif : en 1990 le cinéma
représentait 3,9% de l'offre de programmes et, avec une moyenne de 106
heures d'écoute sur l'année, 10,2% de l'audience. En 2000, il
représentait 5% de l'offre et, avec une moyenne de 76 heures
d'écoute, 7,3% de l'audience.
Cette évolution a entraîné une réorientation de la
politique de programmation et de production des chaînes. On constate,
à la fois, une diminution du nombre total de films diffusés et,
parmi ces films, une augmentation du nombre de ceux qui ont été
coproduits par la chaîne concernée.
Films français en première partie de soirée sur TF1, F2, F3, F5, Arte, M6 |
|||||||||||
Nombre de films |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
total |
265 |
218 |
252 |
251 |
246 |
261 |
236 |
246 |
239 |
226 |
216 |
Films en première diffusion |
43 |
33 |
44 |
47 |
37 |
60 |
35 |
62 |
47 |
49 |
55 |
Films en rediffusion |
222 |
185 |
208 |
204 |
209 |
201 |
201 |
184 |
192 |
177 |
161 |
Films coproduits par une chaîne et diffusés par cette chaîne |
47 |
33 |
42 |
55 |
56 |
67 |
49 |
89 |
66 |
79 |
81 |
Films français en deuxième partie de soirée sur TF1, F2, F3, F5, Arte, M6 |
|||||||||||
Nombre de films |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
total |
199 |
181 |
130 |
159 |
142 |
154 |
137 |
127 |
146 |
155 |
142 |
Films en première diffusion |
63 |
32 |
26 |
47 |
52 |
57 |
39 |
30 |
49 |
42 |
52 |
Films en rediffusion |
136 |
149 |
104 |
112 |
90 |
97 |
98 |
97 |
97 |
113 |
90 |
Films coproduits par une chaîne et diffusés par cette chaîne |
22 |
11 |
22 |
28 |
33 |
38 |
37 |
42 |
37 |
36 |
42 |
On constate dans le même temps, et bien que le quota de 40% de films français reste respecté sur les chaînes hertziennes, une augmentation relative du nombre des films américains.
Nombre de films français et de films américains diffusés sur TF1 et F2 |
||||||||||||
|
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
TF1 |
Films français |
114 |
106 |
95 |
87 |
87 |
90 |
100 |
102 |
102 |
94 |
|
Films américains |
43 |
43 |
64 |
66 |
68 |
66 |
75 |
75 |
76 |
76 |
|
|
F2 |
Films français |
100 |
93 |
100 |
110 |
108 |
112 |
95 |
102 |
86 |
76 |
|
Films américains |
62 |
63 |
66 |
54 |
72 |
59 |
73 |
69 |
69 |
58 |
|
Canal+
La
présence de nouvelles chaînes cinéma sur le câble et
le satellite, a fait perdre à Canal+ sa position
privilégiée de « chaîne du
cinéma ». L'offre de films et notamment de films
récents ne constitue plus autant que par le passé, un produit
d'appel pour accroître son parc d'abonnés.
Le nombre de films français diffusés sur la chaîne est
resté stable, sur l'ensemble de la programmation, mais il a
diminué en première partie de soirée.
Le nombre de films français produits ayant considérablement
augmenté au cours de la période considérée, la
proportion de films français préachetés par Canal + a
diminué.
Nombre de films français et de films américains diffusés sur Canal+ |
||||||||||||
|
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|
Nombre de films français |
226 |
195 |
197 |
195 |
211 |
210 |
202 |
203 |
212 |
226 |
|
|
Dont diffusés en 1 ère partie de soirée |
68 |
63 |
73 |
69 |
66 |
57 |
65 |
70 |
67 |
56 |
|
|
Nombre de films américains |
155 |
169 |
160 |
161 |
165 |
162 |
154 |
160 |
151 |
150 |
|
|
Dont diffusés en 1 ère partie de soirée |
128 |
132 |
115 |
114 |
121 |
115 |
112 |
114 |
112 |
111 |
|
Les
chaînes du câble et du satellite
La multiplication des chaînes cinéma a fait exploser l'offre de
films à la télévision,
L'élément préoccupant pour l'avenir du cinéma
français à la télévision est que cet accroissement
dépasse le nombre des films français porteurs disponibles.
Politique de rétention de la part de ceux qui détiennent les
droits, ou insuffisance qualitative, peu importe : le fait est que les
quotas de diffusion sont de moins en moins respectés.
Sur les 39 chaînes ayant diffusé en 2001 des oeuvres
cinématographiques, 24 n'ont pas respecté l'un des deux quotas
d'oeuvres françaises et européennes qu'elles s'étaient
engagées à diffuser au moment de leur autorisation par le CSA (
14 n'ont respecté aucun de leurs quotas).
Ce manquement à l'une des principales obligations prévues par le
dispositif de soutien au cinéma national ne peut que fragiliser
l'ensemble du système.
b) Les conséquences sur les engagements des chaînes dans le financement de la production
La
télévision apporte directement 55% des financements (hors apports
producteurs) de la production cinématographique nationale, et elle
contribue à plus de 50% au financement du compte de soutien au
cinéma (52 % des recettes en 2001, contre 7,8 % en 1985).
Elle assure ainsi 65% des ressources du cinéma français
Cette dépendance rend désormais ce secteur d'autant plus
vulnérable, qu'elle repose sur les chaînes
généralistes nationales et les chaînes
« premium » par abonnement, dont les recettes enregistrent
un tassement, sinon un recul. Il semble peu probable que l'augmentation du prix
payé par Canal+ pour les droits de retransmission du football puisse
être compensée par un accroissement suffisamment important du
nombre de ses abonnés pour dégager des ressources nouvelles pour
le cinéma.
- • Les chaînes tendent à redéployer leurs investissements au profit des films qui correspondent le plus à leurs priorités éditoriales.
La stabilité relative des apports moyens masque une évolution divergente entre des films grands public présentant des devis de plus en plus élevés et bénéficiant d'une part croissante des obligations d'investissement des diffuseurs, et les autres films supposés moins porteurs et donc moins bien financés.
-
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
Nombre de films agréés
129
131
158
180
181
171
204
Chaînes en clair
(TF1, M6, F2, F3, F5, Arte)Nombre de films
66
67
73
94
88
95
89
Apport total (MF)
68,5
74,2
82,8
97,8
84,9
85,5
100
Ap. moyen par film
1,03
1,1
1,13
1,04
0,97
0,90
1,12
dont TF1
Nombre de films
13
17
16
20
19
20
21
Apport total (MF)
22,7
33,7
30,1
33,3
37,4
35,76
45,71
Ap. moyen par film
1,74
1,98
1,88
1,67
1,96
1,78
2,18
Canal+
Nombre de films
101
107
134
139
140
115
122
Apport total (MF)
668
679
845
918
930
145,5
153,1
Ap. moyen par film
1,01
0,97
0,96
1,01
1,01
1,27
1 25
• La politique plus sélective des chaînes oriente le contenu des productions vers les « standards fédérateurs », et elle pousse les producteurs à faire appel à des acteurs connus. Elle contribue à ce titre à l'inflation des devis, et aux difficultés de financement des films plus novateurs.
3. La dégradation des conditions de financement d'un nombre croissant de films
Avec la
conjonction actuelle d'une diminution des engagements des chaînes
auprès des producteurs indépendants, et d'une
réorientation des stratégies d'investissements des groupes de
communication, le système de soutien financier au cinéma se
trouve confronté à deux dérives, qu'il contribue par
ailleurs à alimenter:
-
la hausse des coûts
: une part croissante des fonds
encadrés, notamment en matière de soutien automatique, va aux
films à budget élevé, contribuant ainsi à
entretenir le processus inflationniste.
-
l'augmentation du nombre de films à petit budget
pour lesquels
les risques et les incertitudes de l'exploitation en salle sont tels que le bon
sens impose qu'ils soient produits sans qu'un minimum de succès
commercial soit indispensable à leur économie. La principale
obligation du producteur est de mener le projet à son terme, à
l'intérieur du budget dont il dispose, l'intervention du distributeur se
bornant alors, souvent, à la « sortie technique »
limitée à quelques salles, nécessaire pour donner à
ces films le statut d'oeuvre cinématographique
110(
*
)
.
L'évolution des systèmes de distribution et d'exploitation du
cinéma accentue l'écart entre des films à gros budgets, de
plus en plus chers et pour lesquels, à l'image de ce qui se passe
aux Etats-Unis, des dépenses de promotion de plus en plus importantes
doivent être prévues dès la production, et des films
à petit budget sans moyens de promotion.
Cette différentiation dans la nature des films produits et dans leur
économie, s'accompagne inévitablement d'une distinction de plus
en plus marquée entre deux catégories d'entreprises de
production :
• Les films destinés à une exploitation commerciale sur
période longue et sur un marché international, à budget
élevé, sont le plus souvent produits ou coproduits par des
groupes intégrés, disposant de catalogues importants, qu'ils sont
en mesure de gérer film par film, année par année, pays
par pays.
• Les « films d'auteurs » sont plutôt
portés par des producteurs, puis par des distributeurs
indépendants, qui assument la fonction indispensable de recherche de
nouveaux talents, mais qui ne sont pas en situation de prendre un risque
financier lourd, surtout sur période longue. Les oeuvres
correspondantes, compte tenu des risques commerciaux qu'elles
présentent, ne peuvent être réalisées que si elles
sont pour l'essentiel préfinancées.
Produit-on trop de films de cette nature ?
Même si nombre de ces films obtiennent un succès
public et une rentabilité que nombre de films réputés
commerciaux n'atteignent pas, la production en question suscite
généralement une double critique :
• d'ordre économique : le système de soutien financier
permettrait au producteur de ne pas avoir à tenir compte du
marché,
111(
*
)
• d'ordre artistique : Les films produits, trop élitistes,
correspondraient aux goûts d'un petit groupe de critiques parisiens, et
non ceux du public.
Ces critiques ne sont pas infondées, mais cette situation apparaît
désormais moins la cause que la conséquence de la
difficulté de distribuer et d'exploiter dans des conditions qui
assureraient leur rentabilité, des films qui ne sont pas
délibérément commerciaux.
Certains de ces films se posent certes comme des oeuvres trouvant leur
légitimité auprès d'une partie de la critique et dans leur
présentation dans des festivals, plus que dans leur rencontre avec le
public. D'autres, en revanche, présentent un réel potentiel
commercial, mal exploité faute de moyens financiers suffisants.
La fragilité du système ne résulte donc pas du volume
de production, mais d'une dégradation des conditions de financement des
films pouvant prétendre à un succès public
. Un nombre
croissant de producteurs est alors conduit à faire des économies
excessives sur l'écriture des scénarios, sur les budgets de
réalisation, sur les frais de sorties,- économies qui
réduisent d'autant les chances de succès de leurs films.