b) La Voie Spécifique Mosellane

A partir du même substrat linguistique local, l'académie de Nancy-Metz a mis en place, dès la rentrée 1997, des classes maternelles bilingues, conformément aux dispositions de la circulaire Bayrou du 20 avril 1995, sur l'impulsion déterminée de la ville de Sarreguemines et grâce au soutien financier du conseil régional, du conseil général et des fonds européens.

A partir de 1998, a été précisée la Voie Spécifique Mosellane , programme visant à développer un enseignement précoce, continu de l'allemand, de la maternelle au lycée, destiné à renforcer la spécificité culturelle et linguistique locale et à développer la coopération au sein de la grande région SAR-LOR-LUX par le biais de partenariats entre établissements français et allemands des Länder voisins. Ce partenariat s'établit en particulier via un dispositif d'échanges d'instituteurs organisé entre ces régions frontalières , qui fonctionne avec succès, chacun ayant une bonne connaissance du pays voisin et des exigences pédagogiques. Le fait que les enseignants soient des locuteurs natifs enrichit l'immersion interculturelle des élèves et contribue à l'efficacité de l'enseignement.

La mise en place de la voie spécifique mosellane s'appuie sur le Centre transfrontalier, centre de documentation, d'animation et de recherche qui réunit des professeurs français et sarrois enseignant la langue du partenaire, pour un échange d'information et une confrontation des pratiques.

c) Les parcours latins et romans : vers l'intercompréhension entre les langues romanes ?

Depuis 1999, l'académie de Toulouse expérimente les parcours latins et romans. Il s'agit d'une démarche transdisciplinaire qui associe au collège l'enseignement du latin et de différentes langues néo-latines (principalement le français, l'espagnol, l'occitan et le catalan), afin de permettre aux élèves d'emprunter les ponts qui relient les langues et cultures romanes, dans une perspective de meilleure maîtrise des langages.

Le « parcours latin » associe au français, à partir de la 5 ème , l'occitan et le latin, puis, en 4 ème et 3 ème , une langue romane étrangère.

Le « parcours roman » associe au français, à partir de la 6 ème ou de la 4 ème , selon que la langue romane est choisie en LV1 ou LV2, l'occitan et au moins une langue romane étrangère.

Il s'agit de :

- contribuer à la diversification des langues par la promotion de l'enseignement des langues du sud de l'Europe, en s'appuyant sur l'activation des voisinages géographiques et de l'héritage culturel commun ;

- stimuler la curiosité et l'intérêt des élèves pour les langues par des parcours diversifiés ;

- développer leurs compétences linguistiques grâce à la pratique raisonnée et comparative de plusieurs langues de la même famille, suscitant une réflexion transversale ; l'objectif est de dépasser la peur de la confusion entre les langues, source de nombreux blocages dans l'acquisition d'une ou de plusieurs langues, en aidant les élèves à prendre conscience que la maîtrise ou l'apprentissage d'une langue peut servir de tremplin pour l'apprentissage d'une autre langue voisine.

A condition d'un minimum de moyens et de commodités horaires, l'expérience a pu donner des résultats probants. C'est également une incitation pour les professeurs à travailler de façon coordonnée, à confronter leurs méthodes. L'objectif est de créer des passerelles entre les disciplines, afin d'intégrer au mieux l'enseignement des langues à l'ensemble des programmes fondamentaux, et en particulier à l'apprentissage de la langue française.

Cette expérience renvoie aux méthodes d'intercompréhension des langues romanes, soutenues par la DGLFLF et l'Union latine notamment.

L'INTERCOMPREHENSION ENTRE LES LANGUES ROMANES :
UN PROJET NOVATEUR

Les actions menées ces dernières années par la Direction de la Promotion et de l'enseignement des langues de l'Union latine visent à développer l'apprentissage des langues romanes, en diffusant des méthodes d'enseignement simultané de ces langues, à savoir l'espagnol, l'italien, le français, le portugais et le roumain :

- la méthode Eurom 4, conçue dès 1985 et mise en place en 1998 ;

- le projet Lingscol, soumis actuellement pour financement par l'Union européenne, dans le cadre de l'action Socrate Lingua 2, va plus loin : il s'agit d'une méthode d'accès global aux langues romanes destinée aux enseignants, pour des élèves de 9 à 11 ans, mettant les 5 langues romanes en relation et interaction entre elles et avec les autres langues et cultures ;

- enfin les « Itinéraires romans » proposent aux collégiens une autre approche multilingue, à travers une sensibilisation ludique destinée à favoriser la reconnaissance de liens linguistiques et culturels existant entre les langues néo latines.

L'objectif est de diversifier les enseignements de langues, pour élargir l'offre de langues étudiées et d'améliorer l'efficacité de l'apprentissage.

D'autres actions visent en outre à valoriser la notion d'espace linguistique, pour promouvoir une éducation au plurilinguisme. Un premier projet est en cours dans l'aire Mercosur (colloque des Trois Espaces Linguistiques « Coopération, Diversité et Paix », du 2 au 4 avril 2003 à Mexico, organisé en collaboration avec l'Agence internationale de la francophonie).

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