III. LES PROPOSITIONS POUR DIVERSIFIER L'ENSEIGNEMENT DES LANGUES

Promouvoir l'amélioration des compétences linguistiques des jeunes citoyens tout en veillant à préserver la diversification de l'offre de langues suppose un investissement adapté, poursuivi avec cohérence sur le long terme, mais surtout une mobilisation des autorités politiques et des acteurs du système éducatif autour d'enjeux partagés, perçus à leur juste valeur. Pour donner à chacun la capacité de communiquer par delà les frontières, il faut susciter sa motivation d'apprendre plusieurs langues, par un enseignement rénové et ouvert sur les autres cultures.

A. AGIR SUR LES ATTITUDES : GAGNER L'OPINION PUBLIQUE À LA CAUSE DU PLURILINGUISME

Organiser, dans le cadre de l'éducation nationale, une vaste campagne d'information des élèves et des familles sur l'intérêt de l'apprentissage des langues étrangères et de la diversification , afin de les aider à adapter leur demande de formation aux enjeux de l'avenir.

L'objectif est de restaurer une image plus authentique des langues , et de remettre en cause un certain nombre d'idées reçues, en éclairant les usagers de l'école sur les intérêts culturels, économiques, géopolitiques, personnels et professionnels, ainsi que sur les caractéristiques linguistiques propres à chacune.

Priorité doit être accordée aux langues les moins représentées, qui sont aussi les plus méconnues, et à la valorisation des atouts des langues souffrant de jugements de valeur négatifs : l'allemand, le russe, l'arabe, le portugais...

Une telle phase de sensibilisation doit intervenir :

- en amont du choix par les familles de la langue étudiée à l'école primaire ; faire pour cela que le principe de la liberté de choix soit effectif, en proposant au moins deux langues différentes dans chaque école ;

- à l'entrée au collège, au moment du choix de la deuxième langue vivante ou pour encadrer une éventuelle réorientation ;

- au lycée, pour inciter à l'apprentissage d'une troisième langue.

Multiplier les animations autour des langues et les campagnes de sensibilisation à la diversité linguistique dans les établissements scolaires ou dans les médias, en particulier à l'occasion de la Journée européenne des langues (26 septembre) ou de la Journée franco-allemande (22 janvier).

Décliner cette campagne d'information et de sensibilisation aux intérêts du plurilinguisme à l'attention spécifique des décideurs locaux (recteurs, inspecteurs d'académie, inspecteurs de l'éducation nationale, chefs d'établissement...) et acteurs du système éducatif (enseignants).

Les inciter à intervenir auprès des élèves pour les informer sur les différentes langues proposées et susciter leur curiosité pour les langues les moins connues (réunions d'information, cours de « découverte-initiation »...).

Identifier les besoins linguistiques , sur la base d'une analyse objective et partagée (basée sur les échanges culturels, économiques et politiques de notre pays), pour aider les élèves et leurs familles à bâtir des « stratégies linguistiques », en fonction de leurs projets personnels et professionnels.

Développer la recherche sur le plurilinguisme et les études comparatistes sur les méthodes et politiques en matière linguistique (sous la coordination du CIEP notamment).

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