B. UNE ACTION DÉCLINÉE AU NIVEAU LOCAL : REDONNER TOUTE SA PORTÉE À LA CARTE DES LANGUES
Améliorer et diversifier les compétences
linguistiques
des jeunes citoyens est une question d'intérêt public local, un
investissement susceptible d'apporter une réelle valeur ajoutée
en terme de développement humain, pour accroître
l'attractivité, le dynamisme et l'ouverture internationale de la
région. C'est pourquoi la politique linguistique doit trouver une
traduction au plus près du terrain et
prendre appui sur les
ressources disponibles
ou les éventuelles spécificités
linguistiques locales. La
proximité géographique et la
diversité de la population
sont des atouts à valoriser dans
une perspective de diversification. Comme le note M. Bernard Cerquiglini,
notre pays recèle «
un riche patrimoine, un laboratoire de
diversité linguistique
», qu'il s'agit de préserver
et de valoriser.
Inscrire l'élaboration de la carte académique des langues,
traduction de la politique linguistique locale, dans le cadre d'
un
débat transparent, concerté et ouvert
associant :
- les acteurs du système éducatif (rectorats, inspections
académiques, inspection de l'éducation nationale, chefs
d'établissement, directeurs d'écoles, associations et syndicats
d'enseignants et professeurs, parents d'élèves...),
- les entreprises locales, les représentants du secteur
économique (chambres de commerce, tourisme...), et les autorités
consulaires,
- les élus locaux, pour susciter et affirmer leur implication dans
la définition des priorités linguistiques locales (partenariats,
jumelages...) et leur participation financière (équipement
matériel des établissements en vidéo ou manuels en
langues étrangères dans les centres de documentation..., octroi
de bourses pour l'organisation d'échanges scolaires à
l'étranger, rémunération d'intervenants qualifiés
en langues pour diversifier l'offre dans les écoles...).
Procéder dans le même cadre à une
actualisation
régulière de la carte des langues
, en fonction de
l'évolution des besoins et priorités linguistiques, qui ne sont
pas figés, ainsi que des conclusions d'une évaluation
systématique des résultats obtenus en terme de diversification.
Recenser et mobiliser à cette occasion l'ensemble des
ressources linguistiques disponibles
: jumelages, coopération
transfrontalière, articulation avec l'enseignement des langues
régionales, valorisation des gisements linguistiques locaux (potentiel
dialectophone de la population, présence de communautés
étrangères issues de l'immigration ou de locuteurs natifs...).
Faciliter et encourager dans les régions frontalières
l'apprentissage des langues des pays voisins
(échanges
d'enseignants, centres de ressources transfrontaliers, sections bilingues
reconnues et validées par les autorités des deux pays,
délivrance de doubles diplômes...)
Inclure un volet formation linguistique dans le cadre des contrats de
plan Etat-Région, par la définition d'objectifs, de
critères d'évaluation et de financements identifiés et
planifiés sur le moyen terme.
Renforcer la cohérence et la lisibilité des parcours de
langues au sein de chaque bassin d'éducation
:
- veiller à l'articulation entre les différents niveaux
(école, collège, lycée), en vue d'élargir l'offre
de langues proposées à l'école primaire ;
- implanter au minimum un cursus complet pour chaque langue par bassin
(pour l'allemand, l'italien...) ou par département (pour les langues
rares), y compris au sein des sections européennes ou bilingues ;
- diffuser une information aux familles (sous la forme de cartes
animées par exemple) leur permettant de visualiser des parcours
fléchés pour les langues proposées dans leur bassin de
formation ;
- rationaliser l'offre de langues dans une perspective de diversification,
en association avec les chefs d'établissement : regroupements de
classes,
mise en réseau des établissements
, constitution
d'un « pôle » pour les langues à faibles
effectifs...