D. LES LANGUES, L'AFFAIRE DE TOUTE UNE VIE

Le contenu pédagogique et les objectifs de la formation initiale scolaire doivent être orientés vers une finalité : « apprendre à apprendre les langues », pour inciter chacun à approfondir, enrichir et diversifier ses acquis linguistiques, y compris en dehors du contexte scolaire et tout au long de sa vie, mais aussi donner un goût pour les langues.

Poursuivre le plan de généralisation de l'apprentissage précoce, en parallèle d'un investissement suffisant en formation des enseignants et en ressources appropriées. Il est primordial à ce stade, pour donner aux jeunes apprenants un goût pour les langues et une ouverture sur des cultures différentes, de familiariser les enfants à la diversité des variétés linguistiques (variétés de sons et structures mais aussi similitudes avec leur propre langue, pour un apprentissage plus efficace de la langue maternelle et des autres langues), par des formes d'éveil au plurilinguisme (méthode Evlang notamment) ; proposer à ce titre l'offre de langues la plus large dès l'école (recours à des locuteurs natifs, utilisation de supports variés en langues étrangères : chansons, video...).

Généraliser l'introduction d'une deuxième langue dès l'entrée au collège , à parité horaire ; cette mesure doit servir de tremplin à une plus grande diversification, en élargissant l'offre de langues proposées à l'école primaire et en permettant d'ouvrir des possibilités de réorientation des cursus.

Agir sur la motivation et l'appétence pour les langues et encourager l'autonomie des apprentissages :

- favoriser une familiarisation plus fréquente avec des situations concrètes de communication et une approche transversale des savoirs ;

- donner une plus large portée à la notion d'intercompréhension entre les langues pour élargir les connaissances linguistiques des élèves et susciter une approche comparative des langues voisines : il s'agit de faire prendre conscience que la connaissance d'une langue peut servir de point d'entrée à une famille linguistique et faciliter les acquisitions nouvelles dans d'autres langues ;

- ne pas sous-estimer le concept de compréhension passive , qui offre des opportunités de réintroduire des langues rares sous la forme de supports diversifiés (passage de films en version originale sous-titrés...) ;

- créer des structures conviviales, telles que des « cafés des langues », lieux de rencontres, de contact et de discussion, dans les établissements scolaires, universités ou centres culturels ;

- recourir à des méthodes d'apprentissage mutuel en tandem ou d'auto évaluation (s'appuyer par exemple sur la diffusion dans les établissements des ressources offertes par le site « Dialang », qui permet une auto-évaluation en 14 langues, pour encourager les élèves à diversifier leur bagage linguistique).

Différencier les degrés de maîtrise linguistique et culturelle visés en fonction des besoins des personnes :

- développer le concept de compétences partielles en langues pour défaire l'apprentissage des langues de l'idéal contre-productif et décourageant consistant à viser une maîtrise parfaite : le peu que l'on sait d'une langue a déjà de la valeur ; ces compétences doivent être reconnues, évaluées et validées comme telles, notamment dans le cadre des qualifications professionnelles ;

- privilégier une approche souple et les compétences communicationnelles « utiles » pour inciter à l'apprentissage des langues dans une perspective professionnelle , au cours de la formation initiale et continue, en ajustant les objectifs visés et les méthodes utilisées (assurant un équilibre entre le développement professionnel, culturel et personnel des apprenants) aux besoins langagiers professionnels spécifiques requis ; recourir à des validations progressives des compétences acquises.

Améliorer l'information et l'accès aux différentes possibilités de formation continue en langues par la mise à disposition de centres de ressources : la Maison des langues ou des antennes déclinées au niveau local (sur le modèle des « points plurilinguisme » créés avec le soutien de la DGLFLF au sein d'espaces culture multimedia) pourraient servir de cadre.

S'appuyer sur une large diffusion, en France et dans toute l'Europe, du Portfolio des langues , des certifications reconnues et diplômes en langues, et promouvoir leur reconnaissance par le monde du travail.

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