E. AGIR SUR LA FORMATION ET MOBILISER TOUTES LES COMPÉTENCES
Une
véritable politique linguistique de promotion et de diversification de
l'enseignement des langues étrangères repose sur la
définition, la programmation et la mise en place d'une politique de
formation et de gestion des ressources humaines ambitieuse, non seulement
adaptée aux besoins présents, mais aussi capable d'anticiper sur
les besoins futurs, voire d'infléchir certaines tendances. Elle doit
désormais s'inscrire dans le cadre d'un réseau de
coopération internationale, avec nos partenaires européens en
premier lieu.
Renforcer la dimension linguistique et internationale dans la
formation initiale et continue des professeurs des écoles en
IUFM
:
- concrétiser l'exigence d'un niveau minimal de compétences
linguistiques à l'université et à l'entrée en
IUFM ;
introduire une épreuve obligatoire de langue au concours
de recrutement des professeurs des écoles
;
- étendre la formation à « dominante langue
vivante » des IUFM au plus grand nombre d'étudiants, en
diversifiant les langues concernées ;
- généraliser les stages linguistiques à
l'étranger dans la formation initiale et continue des enseignants ;
développer à cette fin les partenariats et les échanges
entre les IUFM et les instituts de formation des maîtres des autres pays,
en s'accordant sur des modes de validation réciproque ;
S'appuyer sur un
réseau de coopération
, européen
notamment, pour promouvoir et
développer la mobilité
des
enseignants et professeurs de langues vivantes : échanges postes
pour postes, programmes communautaires...
Mobiliser des ressources et compétences variées pour
développer l'enseignement de disciplines non linguistiques et
étendre les sections européennes :
- développer le concept de
bivalence
dans la formation des
enseignants ;
- encourager les professeurs de DNL ayant des compétences
linguistiques, en cours de formation ou en poste, à s'orienter vers
l'enseignement en sections européennes, par une information sur
ces postes ; reconnaître et valoriser leur profil spécifique
(décharges horaires ou délivrance du Diplôme de
compétence en langue par exemple) ;
- recourir à des
professeurs étrangers
(programmes
d'échanges européens ou transfrontaliers, enseignants
étrangers en situation de détachement, appel aux candidats
étrangers reçus aux concours de recrutement de l'éducation
nationale dans des DNL...), ou des
assistants étrangers
de
langues diplômées dans une DNL, après les avoir
formés spécifiquement aux programmes français.
S'appuyer sur une gestion des ressources humaines rigoureuse pour
préserver et renforcer l'enseignement des langues rares
:
- ouverture et maintien d'un nombre suffisant de postes aux concours de
recrutement pour les langues rares, afin d'assurer le renouvellement du corps
enseignant voire pour susciter une demande supplémentaire ;
- programmer sur le moyen terme et diffuser à l'avance le nombre de
postes ouverts, afin de susciter des vocations chez les étudiants en
langues en leur donnant une plus grande visibilité sur les
débouchés des concours ;
- inciter les
professeurs du second degré en sous-service
à intervenir dans les écoles primaires, en élargissant
cette possibilité à leurs heures de service et non seulement
à leurs heures supplémentaires ;
- s'appuyer sur des
« personnes ressources »
et
créer des
postes fléchés
pour les professeurs des
écoles linguistes, notamment pour les langues les moins
diffusées, afin de garantir une continuité des apprentissages
pour les élèves, notamment lors des décisions
d'affectation et de mutation.
Adapter la formation initiale et continue des enseignants
aux
priorités d'ouverture, d'évaluation et de flexibilité des
enseignements ;
Inciter tous les étudiants à étudier les langues
étrangères
, par la mise en place de certifications
obligatoires, le renforcement de la mobilité ou l'offre de structures
étrangères attractives dans les universités (cf. le centre
franco-russe de mathématiques appliquées ouvert à
l'université de Moscou).