3. Les chiffres étrangers

Les estimations du nombre des étrangers en situation irrégulière réalisées dans d'autres Etats occidentaux, si elles ne sont pas non plus toujours fiables, donnent à penser que la France n'est pas soumise à la pression migratoire la plus forte.

Population immigrée en situation irrégulière dans quelques pays de l'OCDE . Estimation des bornes minimales

Nombre

% de la population totale

Année

Méthode d'estimation

Australie

50.000

0,2

2005

Système de la double-carte ("dyptique")

Japon

210.000

0,2

2005

Système de la double-carte ("dyptique")

Etats-Unis

10.300.000

3,6

2004 (18)

Méthode résiduelle

Pays-Bas

180.000

1,1

2004

Méthode dite de la "capture/recapture"

Suisse

90.000

1,2

2005

Méthode Delphi

Espagne

690.000

1,6

2005 (4)

Extrapolation après une campagne de régularisation importante

Italie

700.000

1,2

2002 (4)

Extrapolation après une campagne de régularisation importante

Portugal

185.000

1,8

2001 (6)

Extrapolation après une campagne de régularisation importante

Grèce

370 000

3,4

2001 (3)

Extrapolation après une campagne de régularisation importante

Source : OCDE - communiquée par le ministère de l'intérieur et de l'aménagement du territoire.
Le nombre entre parenthèses indique le nombre d'années écoulées depuis la dernière régularisation majeure.

La Commission européenne évalue pour sa part le nombre annuel des entrées illégales à 500.000 dans toute l'Union européenne.

M. François Héran, directeur de l'Institut national des études démographiques, a confirmé que la France était confrontée à une pression migratoire qui, si elle avait progressé ces dernières années, restait très inférieure à celle de la plupart de nos voisins. Notre solde migratoire est de 1 ou 2 pour mille, alors que le leur varie entre 5 et 12 pour mille. En revanche, la France a accueilli une immigration très supérieure à celle des autres pays européens entre 1950 et 1974 et doit aujourd'hui faire face au défi de l'intégration des deuxième et troisième générations issues de l'immigration.

Il a attribué la relative faiblesse de l'immigration clandestine dans notre pays à deux facteurs : la pratique des régularisations au cas par cas, plutôt que le recours à des opérations de régularisation massive, qui entraînent un « appel d'air » et attirent davantage de clandestins, et le plus fort encadrement du marché du travail, qui ferait obstacle au développement du travail dissimulé.

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