(2) Les statistiques officielles

Les témoignages recueillis par la délégation coïncident parfaitement avec le diagnostic global établi par l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale dans son dernier rapport pour 2005-2006 21 ( * ) : l'aggravation de la pauvreté frappe particulièrement les personnes seules et les familles monoparentales, parmi lesquelles les femmes sont largement majoritaires en tant que chef de famille . L'Observatoire constate ainsi, depuis 1999, une augmentation de la proportion de femmes dans la population pauvre.

Cet organisme, qui fonde ses observations sur la définition d'un seuil de pauvreté calculé par rapport à la médiane des niveaux de vie des Français - la moitié ayant un niveau de vie supérieur à cette médiane et l'autre moitié ayant un niveau inférieur - constate que, de 1996 à 2002, la baisse du taux de pauvreté, constatée tant au seuil de 50 % que de 60 % de la médiane - soit respectivement 645 et 774 euros par mois en 2003 - n'a pas été de la même ampleur selon le type de ménages. À l'inverse de celle des familles, la situation des personnes seules s'est détériorée depuis 1996 . Pour certaines catégories, le risque de pauvreté a même augmenté : les personnes seules d'âge actif (30 à 59 ans) ont vu leur risque de pauvreté passer de 10,3 à 12,8 % au seuil de 50 % du revenu médian. Le risque de pauvreté des personnes seules de plus de 60 ans a doublé, passant de 4 à 8,1 %. Les personnes seules de moins de 30 ans ont vu leur risque de pauvreté diminuer dans des proportions importantes entre 1996 et 2001, avant de remonter en 2002.

L'analyse détaillée effectuée par l'Observatoire fait apparaître une concentration des difficultés sur certains types de ménages, en premier lieu les personnes isolées et les familles monoparentales dirigées par un parent en âge actif. Plus de la moitié des ménages pauvres sont des personnes seules ou des familles monoparentales, alors qu'elles ne constituent qu'un tiers environ de la population totale. Les familles monoparentales, qui ne représentent que 7 % des ménages, sont particulièrement sur-représentées, à hauteur de 20 %, parmi les ménages pauvres .

Il apparaît particulièrement préoccupant que le taux de pauvreté des familles monoparentales soit proche du double de celui de l'ensemble de la population. Ce chiffre doit être interprété comme un révélateur du malaise profond qui frappe un certain nombre de mères confrontées à l'isolement.

* 21 La Documentation française, Paris, 2006

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