7. Des revenus depuis longtemps « en queue de peloton »

Les revenus de la filière ovine, pris dans leur ensemble, se situent à des niveaux extrêmement bas. Selon l'enquête récente réalisée par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) pour la commission des comptes de l'agriculture, ils sont à nouveau en recul -de 2 %- pour l'année 2006, alors que les résultats de l'agriculture sont en hausse -de 15 % en moyenne- pour cette année, le secteur céréalier en étant le principal bénéficiaire.

a) Des niveaux de revenus variables selon les combinaisons de production

L'étude de l'évolution des résultats des exploitations du socle national des réseaux d'élevage (SNRE) pour la période 2000-2005 fait apparaître nettement une érosion du revenu disponible des exploitations ovines françaises depuis 2001-2002.

Les élevages spécialisés, qui représentent un élevage sur deux en ovins, dégagent des niveaux de revenus inférieurs aux autres combinaisons de production, sans doute en partie à cause de leur dimension économique plus restreinte et de leur localisation dans des structures et des contextes pédoclimatiques globalement moins favorables.

Parmi les combinaisons mixtes, les exploitations ovins-grandes cultures, longtemps en tête en matière de revenus, ont régressé de ce point de vue pour être rejointes en 2005 par celles associant ovins et viande bovine. En 2007 toutefois, les combinaisons associant ovins et grandes cultures devraient largement repasser en tête, du fait de l'inflation très substantielle cette année du cours des céréales.

L'étude des exploitations de la base de données nationale (BDN) « appui technique » pour la période 2001-2005 explique cette tendance par une érosion de la marge brute hors prime par brebis de 20 %, celle-ci étant passée de 54 euros en 2001 à 43 euros en 2005 en euros constants. Laquelle s'explique à son tour par une stagnation de la productivité par brebis, une baisse du prix moyen de vente des agneaux et une hausse des charges opérationnelles, qui s'amplifie en 2007 et va se poursuivre en 2008 vu le coût des aliments.

Selon les analyses de l'Institut de l'élevage à partir des données du réseau d'information comptable agricole (RICA) 2004, dernières en date, la rémunération dans les exploitations spécialisées en ovins se situe loin des niveaux obtenus avec d'autres systèmes de production, notamment ceux spécialisés en bovins lait ou grandes cultures.

b) Des niveaux de revenu inférieurs à la plupart des autres filières

Au sein de la hiérarchie des revenus selon les types de production, les ovins se situent presque en « queue de peloton », le revenu moyen y étant moitié moindre du revenu moyen tous types de production confondus.

Et ce alors que l'élevage ovin doit faire face à des charges particulières renchérissant ses coûts de production, et qu'il produit un certain nombre d'externalités positives profitant bien au-delà des seuls producteurs.

Vos rapporteurs tiennent ainsi à souligner ce paradoxe, faisant que cette filière, à la fois si contrainte et si profitable à l'intérêt général, soit l'une des moins bien traitées en matière de revenu et au niveau de la PAC.

REVENU PAR UNITÉ DE TRAVAIL DES ORIENTATIONS TECHNICO-ÉCONOMIQUES DES EXPLOITATIONS AGRICOLES (OTEX) ET OVINS VIANDE

Source : RICA 2004

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